Chapitre 61 : Soirée tournée en cauchemar.

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Point de vue de Lola Garcia

Après cette demande en mariage pittoresque, - je ne sais même pas si s'en est réellement une - la journée passe à une allure hallucinante que ne la vois pas passer.

J'ai demandé à Adriano si on pouvait inviter tous ceux de la mafia qui ne sont pas partis en mission et il a bien sûr accepté. Ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas tous réunis comme ça et des fois, cela fait du bien. on est une vingtaine, alors j'ai décidé de faire un plat simple : des pizzas. C'est pourquoi nous sommes là, de la sauce tomate autour de la bouche à rire comme des gens normaux. Et ça fait énormément de bien !

_ J'ai un jeu ! Crie soudainement Alceste.

Alceste est quelqu'un que je connais comme étant très joueur et gamin. Mais pourtant, c'est bien lui le plus sérieux dans les tâches qu'il a à accomplir.

_ Dis nous. Lui dis-je moi aussi joueuse.

_ Ça vous dit de jouer au jeu action ou vérité ?

De nombreuses protestations s'élèvent. Visiblement, ce jeu ne plaît pas à tout le monde et il faut dire que ce n'est pas mon préféré non plus.

_ Pourquoi pas à un jeu de cartes simples ? Je tente alors essayant de calmer le brouhaha qui vient de se créer. Tout le monde acquiesce rapidement. Je pensais que ça allait prendre plus de temps pour choisir un jeu.

On pousse alors les cartons de pizzas, et on décide de faire un pouilleux. Le seul petit - ou grand – bémol, c'est que la peste de Coralie a décidé de venir à la droite de mon copain tandis que je suis sur sa gauche. Je ne dis rien, ne voulant pas gâcher la soirée, mais je sais que si elle tente quelque chose, je lâcherai mes nerfs sur elle, sans aucun problème. C'est un territoire privé !

_ Le gagnant devra donner un gage au perdant. Dit alors Alceste sûr de lui, sûr de gagner.

Tout le monde approuve et la partie commence. Le premier perdant est Gio qui doit faire une danse ridicule donnée par Jabaco, ce qu'il fait, sous les nombreux rires de chacun.

Les parties défilent jusqu'à ce que ce soit moi qui perde. Je fais la moue mais me reprend bien vite en rigolant. Je ne suis pas vraiment une mauvaise perdante, alors ça ne me dérange pas plus que ça de perdre. Cependant, c'est Coralie qui a gagné et le sourire qui s'affiche sur son visage de pétasse n'envisage rien de bon. Alors, c'est avec sa voix de pimbêche qu'elle me dit :

_ Alors, qu'est-ce que je vais te donner à faire Lola. Elle met son doigt sous son menton et lève les yeux au ciel pour se donner une apparence qui la ridicule plus qu'elle ne l'est déjà. J'ai trouvé ! Tu vas devoir embrasser Valentino. Dit-elle avec un grand sourire.

Moi, je le perds et tourne ma tête vers Adriano qui fronce les sourcils. L'idée ne lui plaît pas non plus. et il est hors de question qu'elle vienne foutre la merde dans mon couple. Je suis fidèle, alors je ne vais pas tromper Adriano juste devant ses yeux !

_ Non. Je ne ferai pas ça. Donne moi un autre gage.

_ Un gage est un gage très chère. Tu es obligée d'accepter.

_ Je n'embrasserai pas Valentino. Je te signale que je suis en couple avec ton Chefe. Lui dis-je avec un sourire provocatrice.

Elle me fusille littéralement du regard et sa voix devient plus froide, plus menaçante. Et oui, ma petite, si ton plan est de me séparer d'Adriano, tu es mal barrée !

_ Tu n'es qu'une lâche et pas courageuse. Toutes les femmes auraient accepté ce gage pourtant si facile. C'est juste que tu es coincée, tu n'es qu'une sainte-ni-touche.

La colère monte, monte jusqu'à atteindre son summum. Pourtant, je serre les poings mais reste correctement assise sur ma chaise et répond :

_ Et bien désolée de ne pas faire partie de ces femmes qui ne se respectent pas et qui court au premier mec pour se faire baiser. Ce n'est pas mon genre, tu vois, moi je préfère rester saine plutôt qu'être salie par tous les mecs de la ville, comme toi. Dis-je en insistant bien sur le "comme toi".

Elle se lève brusquement et s'apprête à se jeter sur moi, mais Adriano est plus rapide et l'intercepte d'un seul regard plus que menaçant.

_ Essaye juste de la toucher et tu auras à faire à moi.

Un combat visuel se crée entre les deux mais c'est bien le grand Chefe qui gagne car Coralie bat en retraite et s'assoit sagement sur sa chaise. Adriano regagne lui aussi sa chaise et me regarde pour voir si je vais bien. Je lui offre un sourire, j'ai gagné cette dispute et en plus il m'a défendu. Je lui chuchote un "merci" discret dans son oreille et lui embrasse la joue. Puis une nouvelle partie commence.

Coralie tout le long des parties n'arrête pas de faire des commentaires désagréable mais je l'ignore, comme le font tous les autres. Elle m'a vraiment énervé celle-là.

Puis au bout d'un moment, je perds contre Adriano. L'air joueur et sournois, il me regarde avant de me chuchoter à l'oreille pour ne pas que les autres entendent :

_ Tu vas devoir danser pour moi ce soir bébé.

Je rougis jusqu'à la racine de mes cheveux sous son rire moqueur.

_ Tu n'es pas sérieux ?

_ Je suis très sérieux.

Dîtes moi que je rêve, je ne sais pas danser moi !

_ Nous aussi on a envie de savoir ! Crie Alceste, mécontent à l'autre bout de la table.

_ Non, ça c'est entre nous. Dit à mon plus grand soulagement Adriano.

Coralie nous fusille du regard de nous voir si complice avant de se lever brusquement et de sortir du QG, sous les yeux ébahis de chacun c'est pourquoi je dis pour détendre l'atmosphère :

_ Visiblement, la jalousie est un vilain défaut...

Certains rigolent mais une dizaine de minutes plus tard, quelqu'un sonne à la porte. C'est étrange car il est déjà plus de 00h00. Qui peut bien venir à cette heure là ? Je regarde Adriano qui lui aussi est surpris et méfiant. Un silence règne sur le QG, on nous croirait dans un film d'horreur là, c'est flippant !

Alors que personne ne se dévoue pour aller ouvrir, je me dénonce.

_ Je vais ouvrir. J'annonce alors en me levant.

_ Non. Pas toi. Dit Adriano en m'agrippant le poignet.

_ Ce n'est pas un tueur en série Adriano, je peux très bien aller ouvrir cette fichue porte. Je lui signale alors en me dégageant de son emprise.

Il me regarde ébahi pour mon audace. Mais c'est bon, je ne vais pas mourir ce soir ! Rien ne peut m'arriver, surtout que les mafieux sont juste à côté !

Je traverse le petit couloir avant de tourner la poignée et de tirer la porte vers moi, pour voir qui est le fameux visiteur.

Mais pourquoi ne l'ai-je pas écouté ? Pourquoi ai-je encore fait ma tête du mule ? Pourquoi il faut toujours que mon passé me rattrape ? Car ceux qui sont derrière cette porte, ce ne sont certes pas des tueurs en série, non, c'est bien pire...

Mes parents. Il m'ont retrouvé et sont là pour venir me chercher...

_ Surprise !!! Crient-ils à l'unisson avec un air mauvais. Je recule, les mains sur la bouche pour éviter de crier tandis que eux entrent sans invitation et sans gêne.

Pourquoi n'ai-je pas écouté Adriano bon sang ?


Rien que pour ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant