Chapitre 39 : Échange de passés

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Point de vue d'Adriano Gucci

_ C'est d'accord. Me dit Lola d'une voix plus que déterminée.
Je ne pensais pas que ça serait aussi facile de la convaincre si elle veut connaître une partie de mon passé mais elle n'a pas trop le choix. Confidences pour confidences...
Si je dois lui dévoiler une part de mon passé, je veux, j'ai besoin de connaître le sien pour la connaître davantage.
Je veux absolument connaître tout d'elle. Elle me rend complètement... fou. C'est incroyable l'emprise qu'elle a sur moi mais aussi indescriptible et inexplicable.

Moi, la grand Adriano Gucci, le plus fort, le plus beau certainement, mais surtout le plus méprisant a réussis à tomber sous le charme d'une demoiselle. Et pas n'importe laquelle : Lola Garcia. Celle que mon cousin convoite tant...

Mes pensées ne la quittent pas, lorsque j'entre dans mon bureau je n'ai qu'une hâte c'est de sortir pour la retrouver. Elle égaye mes journées et je suis sur qu'elle ne s'en rend pas compte.
Alors j'espère du fond de mon être que c'est réciproque. J'espère qu'elle ressent la même chose que moi, qu'elle désire être avec moi. Car c'est ce que moi je veux. Malgré le fait que je fasse partie d'une mafia puissante et que j'en suis le plus grand patron, je la veux à mes côtés.

Tu n'es qu'un égoïste !

Oui c'est vrai. Mais je ne peux pas m'en empêcher...
Je convoite tant Lola que je risque à la perdre en la gardant ici pour femme. Je ne peux la laisser partir. Je ne peux pas et je veux surtout pas !
Je la mets en danger, je la fais devenir dangereuse, mais certes, malgré tout, elle restera ici. Et je la protégerai moi même ! J'en suis largement capable. Je peux l'aider, combattre pour elle, la défendre jusqu'à ma mort, cela l'est égal tant qu'elle reste avec moi.

Qui l'aurait crû ? Que je me transforme un jour en cet homme qui ferait tout pour une fois, pour égaler ses sentiments, la mettre en danger pour son propre plaisir de la voir encore et encore ?

Et comme je suis cet égoïste, comme je suis incapable de la laisser retrouver sa liberté, comme j'éprouve plus que des sentiments pour elle, je me dois de la connaître du bout des doigts. Je veux pouvoir répondre à chacune de ses questions, je veux la consoler, la caresser, la câliner, la protéger, la conseiller. Je veux tout faire avec elle.

Mais j'ai enfin compris une chose depuis ces trois mois : je me suis trompé sur toute la ligne depuis ma naissance.

L'amour existe, les sentiments sont bien là. Ici même en Italie, à Naples, au QG des mafieux les plus réputés. Ils sont
dans mon corps, ils sont
dans mon cœur, ils sont
dans mon âme et s'attachent à
elle, s'agrippe pour ne plus la lâcher et l'envoûter.

En revanche, malgré que mes sentiments envers Lola ne soient pas soudain, je suis persuadé que ce n'est pas de l'amour, ou pas encore.
Je ressens quelque chose pour elle c'est certain, et je veux passer tous les moments de ma vie avec elle, ça aussi c'est certain. Mais malgré mon égoïsme, je ne peux pas dire que j'aime totalement Lola. Je ne saurais dire pourquoi, ou comment. C'est juste un fait...

L'amour n'existe pas.

Si, l'amour existe mais ne m'habite pas encore. Il est seulement en réserve.
Même si je ne m'y connais pas, en l'amour le bonheur ou les sentiments, qui sont sincères mais pas assez forts, pas assez solides pour dire que c'est de l'amour.

On verra bien ce que nous réservera le temps...

Je retourne sur Terre au moment où mia cara prend la parole :

_ Je vais me chercher un verre d'eau, tu veux quelque chose ?

C'est un ange déchu. Lola est un ange, une perfection, une déesse. Mais elle est réelle, ici, avec moi, dans sa chambre. On s'apprête à échanger nos passés, à révéler ce qui nous tracasse depuis toujours, le lourd secret qui sommeille en nous, mais elle est loin d'être angoissée. Non, elle paraît plutôt décontractée, juste, comme ci nous allons avoir une discussion qui n'a aucune importance, alors que si, cette discussion a toute sa valeur. La valeur d'en apprendre plus l'un sur l'autre. La valeur de pouvoir aider, si c'est nécessaire, l'autre, qui peut paraître en difficulté, à annoncer ce qu'il lui est arrivé, ou ce qu'elle a fait. Je parle surtout pour Lola, car moi, j'ai déjà en tête ce que je vais lui dire. C'est court, simple et direct. Je vais droit au but, je ne passe pas par quatre chemins, je me lance directement, sans réfléchir.

Rien que pour ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant