Chapitre 73 : Trop tard...

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Point de vue d'Adriano Gucci

Je cours vers la plage, là où j'ai laissé Lola il y a de cela une bonne heure. Je suis déterminé, rien ne peut m'empêcher d'atteindre mon objectif. Je cours, redouble d'efforts pour pouvoir l'atteindre plus rapidement, mais ce que je vois me paralyse et m'immobilise d'emblée. Justement, il n'y a rien. Plus rien. Il n'y a plus Lola, je ne la vois nul part.

_ Lola ! Lola où es-tu ? Je crie.

Le silence me répond. Je me remets à courir, à observer chaque mère de la plage, mais je ne la trouve pas. La colère grimpe en moi comme jamais, mais aussi le regret, et la culpabilité. Je n'aurais jamais dû la laisser seule. Jamais !

Pourquoi ai-je été aussi con ? Pourquoi lui ai-je dit ces horribles choses dont je n'en pensais pas le moindre mots ? Pourquoi je l'ai laissé toute seule en pleine nuit alors que j'étais conscient du danger qui l'entourait ?

Pourquoi la vie se passe t-elle ainsi ?

Je m'arrête, ne bouge plus pour pouvoir entendre un quelconque son. Mais rien. Je ne distingue que les bruits des vagues qui se déchaînent.

C'est alors que, pour être sûr et certain qu'elle n'est pas là, je refais un tour vite fait de la plage, pour m'assurer qu'elle ne s'est pas éloignée et que je ne l'ai pas loupé. Mais comme je m'y attendais, au fond de moi, elle n'est pas là.

Il est trop tard...

Mais logique...je lui ai dit de partir, elle a sûrement dû m'écouter. Cependant, il y a bien quelque chose qui me dérange : si mia cara n'est pas ici sur la plage, ni au QG, où est-elle allée ? Et comment ?

Soudain, un objet sur la sable se met à briller. Étrangement attiré, je m'avance avant de le prendre dans ma main. Et d'un seul coup, je comprends ce qu'il s'est passé.

Je me dépêche de retourner au QG, et lorsque j'arrive en trombe chez moi, toutes les têtes se retournent, y compris Alcina. C'était même la première.

_ Tout le monde dans mon bureau. Dépêchez-vous. Je leur ordonne sans même m'arrêter pour les regarder.

Je monte les escaliers et gagne une nouvelle fois mon bureau, avec humeur. Je m'assois dans mon siège et tourne entre mes doigts se précieux bracelet. Le bracelet de Lola. Elle n'est pas partir, elle ne s'est même pas enfuie, on l'a prise, contre son gré.

Tout mes hommes se tassent dans mon bureau. Certains restent debout, d'autres assis, mais ça n'a pas d'importance. L'importance, c'est ma petite-amie.

_ Bien. Comme vous le savez, j'ai passé une partie de la soirée avec Lola. Dis-je d'un air grave avant de reprendre avec le même ton. Mais on s'est disputé, et je lui ai dit d'horribles choses blessantes. Je lui ai dit de partir, énervé et j'ai regagné le QG sans un regard en arrière. Par ma faute, je l'ai laissé seule en peine nuit. Après une sérieuse conversation avec ma soeur, qui m'a remis les deux pieds sur terre, je suis allé la retrouver, mais elle n'était plus là. Je l'ai appelé, j'ai hurlé son nom, mais personne ne m'a répondu. Et alors que je m'apprêtais à partir, j'ai trouvé ça sur la sable. Dis-je en leur montrant le bracelet que Lola portait.

Celui du loup, que j'ai demandé à l'un de mes hommes de venir chercher pour lui en faire la surprise, après qu'elle ne rencontre mon père.

_ Elle l'a peut-être enlevé le bracelet elle-même. Dit Abaco, après que j'ai finit de parler.

_ Non car vois-tu, l'attache est brisée. Comme ci...comme ci elle s'était défendue, contre quelque chose.

_ Ou quelqu'un. Rajoute Alcina.

_ J'en viens donc à la conclusion qu'on l'a kidnappée. Et, comme vous vous en doutez, Lola est la femme que j'aime, et je ne laisserai pas passer cet affront. Je veux qu'on la retrouve, qu'on abatte les hommes qui me l'ont enlevé, et que l'on rentre ici. Aussi simple que bonjour, vous avez du travail, je veux qu'on parte le plus tôt possible, en pleine nuit si cela est nécessaire. Au boulot.

Tout le monde quitte mon bureau, en se précipitant. Je vois par les vidéos que tout le monde gagne son poste et commence les recherches pour retrouver mia cara.

J'ai affreusement peur, pour elle. Je ne sais pas encore qui sont les hommes qui l'ont enlevé, mais ils vont payer. Et payer cher.

Quelque part, tout est de ma faute et je ne peux m'en prendre qu'à moi. Si je n'avais pas réagi ainsi, si je n'avais pas laissé la colère me submerger, si je ne l'avais pas laissé toute seule et que je lui aurais donner l'ordre de rentrer au QG, on aurait très bien pu faire chambre à part s'il le fallait. Mais non, comme un abruti, un imbécile, un idiot, je l'ai laissé aux mains de la nuit, aux mains du danger.

Putain mais quel con !

Pourquoi est-ce que notre soirée s'est-elle finie ainsi ? Pourquoi a t-il fallu qu'elle me pose cet ultimatum ? Pourquoi la vie est-elle autant injuste ?

Mon état est déplorable. J'ai peur qu'on lui fasse du mal, à elle et au bébé. J'ai peur qu'on la torture. Je lui appris à se battre, mais pas contre autant d'hommes, car je suppose qu'il n'y en a pas qu'un. Je ne lui ai pas appris à se délivrer du chaise avec les poignets et les chevilles ligotées. Je ne lui ai pas appris à se délivrer toute seule et abattre tous les hommes devant elle, non, je lui ai juste montré quelques prises de combat. Et maintenant, c'est largement insuffisant.

Je ne veux pas la perdre, ni perdre mon bébé. Je me suis montré inconscient. Totalement irresponsable !

Et maintenant je regrette comme pas possible. Personne ne peut regretter un acte, des paroles autant que moi je regrette cette soirée.

Deux jours plus tard, alors que j'ai arrêté de me lamenter, et que j'ai commencé les recherches pour savoir qui sont les enfoirés que je vais devoir buter de mes propres mains, Abaco Alceste et Kahlil, et avec Alcina entrent dans mon bureau après avoir toqué et après en avoir reçu l'autorisation.

_ Chefe. Dit Abaco. Nous avons trouver où se trouve notre patronne. Ainsi que ses ravisseurs.

Je vais enfin pouvoir avoir une réponse ! Je vais enfin pouvoir venir chercher mia cara.

Deux jours que je ne parle pas, ne mange pas, ne dors pas, deux jours que je travaille d'arrache pied pour connaître la localisation de ma copine. Deux jours que je ne vis plus parce qu'elle n'est pas là et est en danger. Deux jours que j'attends une réponse, et je vais enfin pouvoir l'avoir...

_ Parle donc.

Je me cale contre le dossier de mon siège, mes deux mains jointes, et impatient de connaître la réponse. Mais aussi inquiet, je ne vous le cache pas.

_ Il se trouve qu'elle est en Grèce et que c'est votre cousin, Nikos Vasilis qui l'a retient.

Oh le putain de bâtard de merde ! Je vais lui faire la peau, à lui et à tous ses hommes qui ont osé toucher Lola. Non tous ses hommes tout court.

Je vais le ruiner, lui mettre la honte de sa vie, je vais le tuer, le faire souffrir comme il le fait avec moi en me prenant ce qu'il y a de plus précieux pour moi.

Si je m'attendais à ça...

Je mets mon masque d'impassibilité. Là, on ne parle plus d'Adriano Gucci, Mais du Chefe de La Cosa Nostra. Et là, ça va faire mal, ça va être un vrai bain de sang, ça va piquer.

Mais ça va soulager ma colère.

_ Prépare tous les hommes de la mafia, absolument tous ceux qui sont capables de se battre, je les veux tous sur le coup. Khalil, prépare toutes les armes, couteau, fusils, mitraillette, calibre, poignard, tout ce que tu veux et qui n'est pas trop encombrant. Je veux au minimum cinq armes par personne. Alcina tu restes avec moi, quand aux autres, vous faites vos tâches habituelles. On part quand tout le monde est prêt, donc dans maximum cinq heures. Je ne veux pas attendre une minute de plus.

Mon ange, tiens bon, on arrive pour te sauver. Et crois-moi, ceux qui t'ont fait du mal, à toi ou au bébé, vont le payer très cher. Je vais te venger, et je vais exaucer ton souhait. On va pouvoir vivre heureux, toi, moi et notre bébé.



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