ELÉANE13ème arrondissement de Paris,
13h59- Arrête, Carla ! Je ne peux pas mettre ça !
- Mais, pourquoi ? Faut que tu sois en bombe.
Je croise son regard, luisant de malice, ce qui me fait lever les yeux au ciel.
La robe qu'elle me tend avec son décolleté plongeant est loin d'être adéquate pour le lieu dans lequel je compte me rendre.
Carla est, en plus d'être l'une de mes amies les plus proches, ma coiffeuse et maquilleuse.
Je l'ai rencontré il y a deux ans, lorsque j'ai réellement commencé à être connue, après mon départ.
Elle me suit sur toutes mes dates de concerts, festivals et interviews, n'importe où dans le monde et à n'importe quelle date. Elle connaît ma vie par cœur, et a toujours été là, même quand j'étais au plus bas.
C'est pour ça que, lorsque j'ai reçu un appel d'Adèle, il y a quatre jours, trois jours après avoir revu Mohamed, je n'ai pas réfléchi pour tout raconter à Carla.
Elle a sauté de joie, et s'est tout de suite proposé pour venir m'aider à m'habiller pour aujourd'hui.
Personnellement, je pensais à quelque chose de simple, qui me corresponde vraiment.
Pas une tenue sophistiquée qui pourrait parfaitement convenir à des soirées professionnelles en compagnie de bourgeois, coincés du cul, qui ne chie rien, si ce n'est de l'argent, qu'ils dépensent pour des broutilles et objets inutiles.
- Je vais simplement rendre visite à Adèle et Ismaël, dis-je.
- Justement ! Tu parles de Adèle Exarchopoulos, là ! Et Ismaël ! Son fils ! Imagine, tu croises Doums ! Oh là là, la chance !
Carla est une très grande amatrice de rap, et est quelqu'un de très calé dans le monde cinématographique et People. Alors, évidemment, lorsqu'il y a deux ans, elle a appris que j'étais bien plus qu'amis avec les membres de L'Entourage, j'ai cru que j'allais la perdre.
- Là n'est pas la question. Je m'en fout qu'elle soit actrice. Elle me connaît parfaitement, et il y a deux ans, elle était avant tout mon amie. Je ne l'ai jamais vu sous le titre d'une célébrité. À mes yeux, c a toujours été une personne normale.
Les traits de nervosité de ma meilleure amie se dissipent. Elle a dû comprendre où je veux en venir.
Après tout, c'est elle qui m'a ramassé à la petite cuillère après mon départ, bien qu'on ne se connaissait pas très bien à l'époque.
Simplement, c'était elle qui devait recommencer mon maquillage à maintes et maintes reprises, après qu'il ait coulé, suite aux nombreuses larmes qui ont dévalé mes joues à cette époque-là.
Je n'allais vraiment pas bien, j'étais comme un morceau de sucre fondu.
Elle reprend son activité, et retourne dans mon dressing, me montrant pleins de textiles différents, dont j'avais pour la plupart oublié l'existence. Après dix minutes de réflexion, je me dépêche d'aller essayer la tenue qu'elle m'a confectionné, qui, à ses yeux est parfaite.
C'est exactement ce que je souhaitais, une tenue jolie et élégante, sans passer par le trop-chic, bien qu'il le soit un minimum.
Une tenue simple, qui suffit pour aller chez une vieille amie.
- T'es carrément bonne, meuf !
J'esquisse un léger sourire tout en m'observant dans le miroir.
- Tu crois que je peux y aller comme ça ?
- Bah, oui ! Pourquoi tu ne pourrais pas ?
- C'était une simple question, conclus-je en haussant les épaules.
Je tourne la tête vers ma meilleure amie, adossée sur l'accoudoir du canapé, un pot Ben&Jerry's en main, cuillère à la bouche. Elle me dévisage de haut en bas, comme si sa vie en dépendait.
- Pour les chaussures tu veux mettre lesquelles ?
- J'ai pensé à ma paire de Louis Vuitton.
- Ah, ouais ! De fou, approuve-t-elle.
Je sors de la pièce pour revenir, quelques instants plus tard, la boîte à chaussures sous le bras. Je me souviens encore de la réaction que j'ai eu lorsque j'ai vu que la marque m'a envoyé leurs produits gratuitement.
- Ton téléphone a assez de batterie ? m'interrompt Carla, me sortant de mes pensées.
- Oui, il est en train de charger.
- Sourit, m'oblige Carla tandis que je lui montre ma dentition.
Je sais parfaitement qu'elle observe si je n'ai pas un bout de salade coincé quelque part.
- Lève la tête, me dit-elle en auscultant cette fois mes narines, à la recherche d'une éventuelle crotte de nez qui pourrait traîner.
Après quelques vérifications, elle sourit, fièrement.
- Tu es parfaite.
**
15h02
Je souffle de nervosité tout en appuyant sur la sonnette d'un immeuble du quinzième arrondissement, affichant "Coulibaly-Exarchopoulos".
Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre.
Je pénètre dans la résidence du jeune couple, avant de monter jusqu'au deuxième étage, la semelle de mes chaussures résonnant dans la cage d'escalier.
Je me souviens parfaitement du chemin, jusqu'à leur appartement.
Arrivé devant la porte d'entrée, je me mets sur la pointe des pieds, regardant à travers le judas.
Ne voyant rien, je me résigne à toquer, entendant la démarche d'Adèle se précipiter à travers la porte, qui s'entrouvre quelques secondes plus tard.
Son visage ovale rayonne de bonheur, et c'est avec un grand sourire qu'elle m'accueille chaleureusement, m'observant dans les moindres détails.
Ses yeux en amande pétillent, et ses lèvres miment un grand sourire.
Elle porte un pull noir, qu'elle a retroussé dans un jean basique Levi's.
Ses yeux rencontrent enfin les miens. Elle ouvre la bouche, s'apprêtant à dire quelque chose mais une petite voix masculine l'interrompt.
- Tata Eléane !
L'expression qu'affiche Adèle sur son visage semble changer, mais elle garde toujours son tact et son sourire.
Son fils passe devant elle avant d'entourer ses bras autour de moi.
- Coucou, bonhomme.
- T'as tenu ta promesse, me dit-il, les yeux brillants, faisant référence à la semaine d'avant, au Mcdonald's, où sa voix résonne dans ma tête "promets-moi que tu ne partiras plus".
- Oui.
Je repose le môme par terre, plantant une nouvelle fois les yeux dans ceux d'Adèle.
- Rentre.
••••
Instagram : darkwritex
VOUS LISEZ
Déshonneur X Nekfeu
FanfictionQue se passera-t-il lorsque Eléane Moretz va recroiser Ken Samaras, son premier amour, deux ans après leur séparation ? Entre désir, désillusion, mensonge, provocation, l'histoire d'amour impossible d'Eléane et Nekfeu. «Le passé fut turbulent, et n...