Chapitre 10

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ELÉANE


9ème arrondissement de Paris,
21h34


Après quelques secondes, quelques minutes, quelques heures, où du moins, un temps qui m'est indéfinissable, je lève enfin les yeux du sol pour observer l'assemblée regroupée dans le salon.

Tous me scrutent, leurs yeux, ronds comme des soucoupes. Ils sont étonnés, ne s'attendant absolument pas à me voir là, ce qui est tout à fait compréhensible.

Je n'ai donné de nouvelles à aucun d'eux pendant deux ans, je conçois qu'ils ne s'attendaient pas à me voir parmi eux dans le salon de Doums, en se réveillant ce matin.

Moi-même, je ne pensais pas les voir là.

Mais la vie est faites d'imprévus, les cocos.

Sur le canapé de droite, sont installés Louis, 2Zer, Mekra et Alpha. Sur le sofa de gauche, se tiennent Élite, S.Pri Noir, Framal, Sneazzy et Doums.

Le fauteuil est occupé par Deen, qui tient une brune sur ses genoux. Sans doute sa copine.

Elle est jolie, et au premier abord, semble gentille.

Je n'y prête pas plus attention, mon regard déviant sur la droite, où sont installés Hugz, LuXe, Eff Gee et Abou.

J'ai beau les regarder, au fond de moi, il n'y en a qu'un que je cherche réellement. Mais, il n'est pas là, et je me demande bien où il peut être.

- Salut Elé' ! Tu dates ! Au début, je pensais que t'étais morte, mais comme tes chansons passent en boucle à la radio, bah...

- Salut Doums, le coupé-je.

Finalement, c'est Sneazz', Abou, 2Zer, Eff, Deen et sa copine, qui m'accueille comme s'il ne s'était jamais rien passé.

Celui qui a réellement eu l'air de vouloir m'étrangler est Mekra, mais ça, je le savais d'avance.

Framal, lui, a l'air mitigé, je pense surtout que c'est notre discussion dans la cuisine qui le fait cogiter.

Certains autres ont l'air plus réticents, étonnés, ne sachant sans doute pas quoi penser.

Le reste s'en fichent un peu, je crois. À vrai dire, ce sont ceux que je ne voyais pas tout les jours, je ne pense pas qu'ils sont au courant de l'histoire.

- Qu'est-ce que tu fais là ? me demande LuXe, n'affichant aucune expression sur son visage.

- Je l'ai invité, réponds simplement Adèle.

- Mon fils t'a lu son livre ?

- Oui, réponds-je au renoi, un sourire aux lèvres.

- Il s'est entraîné je ne sais combien de temps ! Tu lui a manqué, Eléane.

Doums est sans doute le plus aimable de la bande. Il est loin d'être rancunier, et accueille tout le monde comme il se doit.

Il est le genre de gars que tout le monde apprécie dès le premier instant. Il est franc, drôle et a du talent.

- Il m'a manqué aussi.

Le silence retombe tandis que je déclare d'une voix peu assuré dit tout bas, comme un coup final :

- Vous m'avez tous manqué.

Personne ne me réponds et ça me blesse un peu.

Je sens tout à coup des bras m'entourer, et c'est en humant l'odeur que porte le T-Shirt collé au mien que je reconnais Sneazz'.

Il ne m'en veux pas, lui.

Je crois bien que c'est l'un des seuls, avec Doums qui m'ait totalement pardonné.

Adèle, elle,  m'a fait comprendre qu'elle ne m'en veux pas, mais qu'elle reste vexée de mon choix d'être partie sans n'avoir rien dit.

Quant à Framal, je n'arrive pas à discerner son regard, caché par la visière de sa casquette, sa tête légèrement baissée. C'est quand il l'a relève vers moi qu'il prend la parole :

- T'as maigri.

Je me détache des bras de Mohamed, soudainement gênée, sentant les regards de toutes les personnes entassées dans le salon en train de zieuter mon corps.

- Un peu, répondis-je, souhaitant changer de sujet au plus vite.

Le silence de plomb qui s'abat sur le salon d'un appartement du neuvième arrondissement me gêne, et est oppressant.

- Sinon, moi, c'est Clémence, enchantée ! déclare soudainement la femme assise jusqu'à présent sur Deen.

Elle se lève et me tends sa main, que je lui serre, tout en lui rendant son sourire.

- Moi de même, je m'appelle Eléane. Hum, tu es la copine de Deen ?

- Euh, oui, dit-elle, semblant surprise de ma question.

Ses cheveux bruns tombent en cascade en dessous de ses épaules, ses yeux marrons sont lumineux, je ne serais dire si c'est à cause du sujet Deen que j'ai abordé, où si ils sont comme cela en permanence.

Elle dégage de bonnes ondes, et j'ai l'impression qu'elle est le genre de fille que tout le monde apprécie. Ce visage d'ange avec un petit air enfantin et son sourire contagieux.

Pour les gars, elle doit sans doute être celle que j'étais il y a deux ans.

Derrière son épaule, je croise le regard brillant de Deen, qui affiche des étoiles, son sourire Colgate rayonnant sur son visage.

Je n'ai pas besoin d'en voir plus que mon sourire s'agrandit.

Cette Clémence le rend heureux, et c'est tout ce qui compte.

La voix rauque d'Adèle résonne dans la pièce, me tirant de ma rêverie :

- Il n'est pas là, Ken ?

Je reconnais alors la porte de la chambre d'Ismaël se fermer, et des pas que je reconnaîtrais parmi mille autres s'étendre dans le couloir.

- Je suis là, indique une voix que je ne reconnais que trop bien en provenance du corridor.

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bonsoir Paris 🤗

alors ce chapitre ?

on rentre dans le vif du sujet, eheh

j'attends vos avis❤️

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