Chapitre 32

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bonne année et bonne santé à vous, mes copains. Faites attention à vous, que cette année vous porte bonheur ❤️

NE K F E U

Paris

Cela fait cinq jours que j'ai entretenu ma conversation avec Fram' dans la voiture, en allant au Mcdo', et voilà presque une semaine que notre discussion tournent en boucle dans ma tête.

Les cheveux auréolés de la brunette ne se supprime pas de mon esprit. Elle est perpétuellement là, devant mes yeux.

J'ai l'impression de voir quelque chose qui me rapporte à elle à chaque fois que je tourne la tête.

Il m'arrive même de croire l'apercevoir alors qu'en réalité, il n'y a personne.

Son absence est la pire des présences, la sensation constant de l'avoir près de moi et son parfum qui imbibe encore mes narines.

Je soupire et prends le premier pack de lait qui me tombe sous la main avant de le mettre dans mon chariot, continuant de faire mes courses, bien qu'étant mauvais cuisinier, je n'achète jamais beaucoup de choses, si ce n'est des cochonneries et d'autres merdes qui font grossir.

Je bifurque dans l'allée où sont installés les disques et CD de chanteurs connus.

Évidemment, son dernier album, Revival, est en numéro un des ventes, bien qu'il me semble que sa tournée s'est achevée.

Je me rends compte que je n'ai jamais écouté le moindre son de cet album, si ce n'est celles qui passent en boucle dans les magasins, radios ou lieux publics du monde entier.

Inconsciemment je le prends en main, et y observe longuement la pochette.

Voulant le reposer à sa place, je remarque un autre de ses albums, qui, si j'en suis les inscriptions, date de l'année où l'on s'est séparé.

Sans prendre la peine de le regarder, je l'attrape et le jette dans le chariot, bien décidé à, par une force imaginaire, l'écouter.

Je continue mes achats, l'esprit ailleurs, et passe rapidement à la caisse.

Une fois avoir rejoint ma voiture et mis mes sachets dans le coffre, j'ouvre le fameux CD, et l'insère avant que la musique d'Eléane, qui m'est inconnue, résonne dans la voiture et y crée une atmosphère spéciale.

Garé sur ce parking, les yeux dans le vide, je me laisse imprégner de ses paroles, de sa musique, de sa vivacité et sa ténacité à dire les choses, et à vouloir les déclarer à son public comme si c'était la chose la plus importante qu'il soit.

Je n'ai jamais douté de son talent, elle en a toujours eu, c'était clair et net. Mais je dois bien avouer que, dans mes souvenirs, elle en avait largement moins qu'à la période de l'enregistrement de cet album.

Je me rappelle d'elle, lorsqu'elle était en train d'écrire. Je me souviens d'une fois, où je suis rentré du studio et que j'étais directement venu chez elle. Ce jour-là m'a marqué, car je sais qu'en quelque sorte, il a agrandi notre relation, et l'a rendu plus forte.

« - C'est moi !

- Oh, coucou, toi. Tu es déjà là ?

- Ouais, je suis pas repassé par chez moi, j'étais trop impatient de te retrouver, dis-je en lui faisant un clin d'œil.

Je m'approche d'elle pour l'embrasser mais elle me repousse en rigolant :

- T'es tout transpirant ! Va à la douche.

- Au pire, tu peux me laver toi-même...

- Ken, me coupe-t-elle. À la douche. T'es aussi crade qu'un chien mouillé, qu'est-ce que tu as foutu, sérieux ?

- Bah, j'étais au studio. J'ai enregistré deux sons. Et toi, t'as fais quoi ?

- Deux sons ? Mais, c'est génial ! Lesquelles ? Moi, j'ai écrit, mais, l'inspiration était pas trop là, regrette-t-elle.

- Être humain et Laisse Aller. De base, c'était pas aujourd'hui, mais j'étais déter' à les faire.

- Je suis vraiment heureuse pour toi, mon amour.

- Je peux t'embrasser maintenant ? lui demandé-je en l'approchant un peu plus, la resserrant dans mon étreinte.

- Pas avant que tu sois propre. Hop, à la douche !

- D'accord, maman.

Elle esquisse un sourire, et m'observe partir vers la salle de bain, sentant son regard étincelant m'observer dans les moindres détails de ma démarche. »

Je me mets bêtement à sourire comme un con, me rappelant de ce jour, comme si c'était hier. Il est vrai que je puais la transpiration, et mes cheveux étaient dégoulinant de sueur. Et être en plein mois d'août avec la pollution parisienne n'arrange rien.

Quittant ma rêverie pour la réalité, je laisse tomber mon dos contre le dossier de mon siège et sort mon téléphone.

« - Allô ?

- Yo, Doums. Tu m'as appelé ?

- Ouais, mais c'est bon, en fait. T'inquiète.

- T'es sûr ? C'était quoi ?

- Je cherchait quelqu'un pour garder Isma', mais en fait... attends, tu sais quoi ? C'est pas bon.

- J'pige rien à ce que tu me racontes.

- Tu fais un truc à partir de dix-huit heures trente ?

- Nope, pourquoi ?

- Tu peux me garder Isma' ?

- Ouep, jamais aucun soucis, pour mon neveu favori.

- Merci, mec. Tu gères !

- Au plaisir. À ce soir, du coup ?

- Yes, à tout'. »

Le sourire aux lèvres, je raccroche et remets la musique d'Eléane avant de démarrer une bonne fois pour toutes.

Il n'est pas loin de dix-sept heures lorsque je rentre chez moi, et je me presse à aller sous la douche pour me préparer, afin de ne pas être en retard pour garder Ismaël.

Je n'ai pas demandé où vont Doums et Adèle, mais ce qui est certain, c'est qu'ils sortent très régulièrement rien que tous les deux.

Ils adorent prendre du temps pour eux, et savent pertinemment que cela ne nous dérange pas de garder leur môme, et en profite donc.

**

- Yo, frérot !

- Wesh, mec, bien ou quoi ? me demande Doums en m'invitant à entrer dans son appartement.

Ce même appartement où j'ai revu Eléane il y a quelques semaines, après deux ans d'absence.

- Tonton Keennn !!! crie Ismaël en me sautant dans les bras.

- Salut, mon loup ! comment va mon petit roi ? demandé-je.

- Trop bien !

J'allais poursuivre ma discussion alors qu'Adèle fait son entrée et fronce les sourcils.

- Ken ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- Bah, je garde Ismaël. Doums m'a prévenu tout à l'heure...

Mes dires furent interrompus par la sonnette de l'interphone.

C'était quelques instants plus tard que la porte s'ouvre sur la grande et belle brune aux cheveux auréolés.

Déshonneur X NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant