E L É A N E
Paris
- Allô ? Deen ? sangloté-je.
- Eléane ? Ça ne va pas ?
Pour toute réponse, je m'éfondre une nouvelle fois en larmes.
Stationnée à plusieurs pâtés de maison de chez Baptiste, je suis au volant de ma Merco, le téléphone à la main, les larmes dévalant mes joues.
- T'es où ? Je... j'arrive, me dit-il.
- Non, non. T'es chez toi ? C'est moi qui vient plutôt. Enfin, si ça ne te dérange pas...
- Mais, bien sûr que non. Je t'attends. Le code de l'interphone c'est...
- 3112, je sais.
Je le sens sourire à l'autre bout du fil.
- Tu t'en rappelles ?
- Comme si c'était hier.
Nous gardons tout les deux le silence et je termine par raccrocher avant de démarrer.
**
K E N
- C'était Eléane ? demande Clémence.
- Ouais. Elle... elle pleurait.
Je relève instinctivement la tête vers Deen, qui était déjà en train de m'observer.
- Je ne sais pas pourquoi elle était comme ça, elle ne m'a rien dit.
- Elle est où ? demandé-je en me levant, prêt à partir la chercher.
- Calme-toi, gros. Rassieds-toi. Je ne sais pas où elle est, mais elle arrive, là, elle est en route. Je crois elle était déjà dans sa bagnole. Ou dans la voiture en tout cas. J'entendais des bruits de moteurs et tout.
- Oh.
C'est la seule chose intelligente et censée que je suis capable de dire.
C'est une dizaine de minutes plus tard, qu'on toque à la porte. Mon reuf' se précipite pour ouvrir à la chanteuse, impatient et inquiet à la fois.
- Eléane, qu'est-ce qui ne va pas ? demande-t-il directement.
Elle reste muette, et évite le regard du Marseillais, baladant ses yeux à travers la pièce.
Elle nous a vu, Clémence et moi, mais elle semble tellement mal en point et gênée qu'elle ne nous fait aucun signe.
Ahmadeen soupire, et se contente de la prendre dans ses bras en massant doucement son dos à l'aide de son pouce.
Je fait un petit sourire à Clémence, avant de me lever, suivie de près par cette dernière.
Je sais bien que Clémence n'est pas jalouse de la soudaine étreinte qu'il y a entre son copain et Eléane, car elle sait parfaitement à quel point les deux étaient proches auparavant.
À l'embrasure de la porte, j'observe cette scène, que j'avais déjà vu il y a quelques années.
Deen qui prend Eléane dans ses bras, était une sorte de routine, un rituel qu'il s'était tout deux appliqué.
Je ne peut m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur, nostalgique de ces moments, où déjà à l'époque, je ne considérais pas cette femme uniquement comme amie.
Voyant que je ne bouge pas, décidé à rester cloîtré devant cette porte, Clémence passe devant moi, et d'une voix réconfortante, elle prononce :
- Ça ne va pas, Eléane ? Tu veux en parler ?
Elle attrape les poignets de mes ancienne petite-copine, qui tente de lui faire un petit sourire amical en secouant négativement la tête.
- Eh, tu es rouge là, intervient le marseillais en désignant la joue de la chanteuse.
En effet, elle porte une teinte rougeâtre qui n'est pas habituel et qu'elle ne porte que sur sa joue droite.
Elle se touche la joue de sa main, et s'effondre une nouvelle fois en larmes en s'affalant sur le sofa le plus proche.
Elle étouffe quelques sanglots avant de renifler :
- Il... il m'a giflé.
Mon estomac se compresse.
J'entends les voix de Deen et de Clémence résonner d'incompréhension dans la pièce , mais je ne les écoute pas.
J'ai l'impression d'entendre un ultrason, comme si j'allais m'évanouir d'une minute à l'autre.
Que dois-je faire ?
Laisser couler ? Faire comme si je n'avais rien entendu ? Prendre Eléane dans mes bras ? La réconforter ? Ou me rendre chez ce putain de connard pour lui rendre la monnaie de sa pièce ?
Mes pensées tourbillonnent, elle est comme un mur de pierre, elle ne dit plus rien, et a le regard vide.
- Mais... qui, Il ? questionne Clémence en plaçant une mèche du visage d'Eléane derrière son oreille.
- Baptiste.
Sa voix n'est qu'un murmure.
Elle prononce cela d'une manière si faible que je me demande presque si ce n'est pas mon esprit qui me joue des tours.
Elle fixe le sol, ignore le regard des autres, et semble plus gênée qu'autre chose. Elle a honte, je le vois. Mais elle ne devrait pas.
Comme un coup théâtral, elle lève la tête et plante son regard dans le mien.
- Je lui ai dit pour l'autre soir.
J'ouvre grand les yeux, ma cage thoracique se détend instantanément.
- Putain, soufflé-je.
J'attrape ma veste accroché à un porte-manteau et m'adresse une nouvelle fois à Eléane :
- Il habite où ?
Elle se mords la lèvre inférieure, mais termine finalement par me répondre.
Je la gratifie d'un sourire, et sort en trombe, bien décidé à aller lui rendre ses comptes.
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Déshonneur X Nekfeu
FanficQue se passera-t-il lorsque Eléane Moretz va recroiser Ken Samaras, son premier amour, deux ans après leur séparation ? Entre désir, désillusion, mensonge, provocation, l'histoire d'amour impossible d'Eléane et Nekfeu. «Le passé fut turbulent, et n...