E L É A N E
21h15, Londres
Mes amis sont tous entassés autour de moi, qui suis allongée sur le canapé en cuir noir, réservé au VIP de la boîte de nuit londonienne.
Quand on s'appelle Moane, on peut rentrer partout.
Autour de moi, je n'ai pas l'impression qu'il y ait tant d'anglais que ça. Je reconnais l'accent norvégien, écossais ou tout simplement le français.
Je connais aussi bien la voix du barman, prenant un accent français plutôt accentué, me forçant presque à boire.
Remarque, je ne le contredis pas, et bois rapidement tout ce qu'il me sert.
Je me trouve dans un endroit assez réputé où de nombreuses stars y ont déjà mis les pieds, ce qui fait que la plupart des gens ici ne prêtent pas attention à moi, où du moins, ne me demande pas un autographe.
J'aime ça. Ne pas se sentir dévisager par l'incompréhension et les questionnements que les gens pensent, tel que "n'est-elle pas la chanteuse ayant vendu des millions d'albums ?", "La fameuse Moane qu'on entend tout le temps?".
Au début, cela me plaisait bien d'être reconnu ainsi, mais le temps fait en sorte que cela commence à m'énerver, bien que j'y ressens tout de même ce plaisir constant de rencontrer mes fans.
Je sors mon téléphone dans ma poche arrière, dans l'espoir d'obtenir un quelconque message de Baptiste.
Je l'ai eu au téléphone tout à l'heure, ce qui a un peu calmé le manque que j'éprouve envers lui, bien que la solitude et le fait de savoir que je suis loin de lui refait surface.
Je ne peux m'empêcher de regarder l'heure passer, qui fait diminuer le temps d'attente avant vendredi, jour de son retour à Paris.
Mon cinquième verre de vodka à la main, je rie aux éclats, mettant ma main devant ma bouche, afin de cacher ma dentition, ainsi qu'éviter de faire sentir à tout le monde mon haleine alcoolisé.
- Na, na, na, na, na ! Hm, hm, na, na, na, na, na ! chanté-je sur le rythme de la musique s'échappant des lourdes enceintes.
- T'es complètement déchirée, toi ! me dit Ashley en s'emparant de mon verre pour le boire, cul-sec.
- Mais, non... Je n'ai bu qu'un seul verre. Ou deux, ou peut-être trois, hum...
- Je crois plutôt que t'es à ton cinquième, rigole Carla en se limant les ongles, soule, elle aussi.
- Oh, je connais cette voix ! l'interromps-je, ne faisant attention à sa remarque, ponctuée d'orgueil et d'ironie.
- Euh, ouais, c'est ta chanson qui passe, là, m'indique Calvin, une bière à la main. Mais, c'était prévu, ne t'inquiète pas ! C'est pour ça que nous sommes ici, après tout. Il est censé y avoir encore deux-trois autres titres de Revival.
- Non, je ne parle pas de ça ! Je reconnais cette voix masculine si suave et... OH !
Je me redresse instantanément et tourne la tête de gauche à droite, comme un félin en quête de sa proie.
Mon regard parcoure les environs, et je me lève plutôt rapidement avant de courir en criant à plein poumons :
- Coucouuu !!! Yo, la cité, bien ou bien ? demandé-je en m'approchant d'eux.
Je leurs tends ma main afin qu'ils me tapent dedans pour me dire salut.
- Ah ! dis-je en empruntant un ton théâtral, m'affaissant sur le canapé.
J'inspire un grand coup, et fronce les sourcils.
Toutes leurs paires d'yeux sont posés sur moi, mais je suis bien trop déchirée pour en être dérangée.Je soupire avant de poser ma tête sur l'épaule de la personne à ma droite.
- J'avais oublié à quel point tu sentais bon, Ken.
- Et moi, j'avais oublié à quel point tu avais l'alcool facile, me réponds-t'il.
- Pire que oim' quand j'm'enroule dix joints d'affilé, renchérit un grand renoi, que je reconnais être Doums, après quelques temps de réflexion.
Décidément, boire ne me réussit tellement pas que je n'arrive plus à reconnaître mon ami !
- Mais, je n'ai rien bu ! Juste euh, disons... une, deux, trois... euh, juste dix-huit gorgées, je dirais.
- Eléane, qu'est-ce que tu... Oh, salut ! s'étonne Ashley, en anglais.
Elle aussi, est bien minable, en ce moment-même.
- Salut, moi c'est Idriss, s'incline-t-il devant ma copine, tentant de formuler correctement une phrase dans la langue anglophone.
J'éclate de rire, d'une voix sonore, qui sonne par-dessus la musique.
- Ashleyyy, criée-je. Viens, on va danser !
K E N
Le DJ lance une chanson de David Guetta pendant qu'Eléane, qui est accessoirement mon ex-petite-amie se lève et entraîne Ashley avec elle.
Dans sa robe rouge moulante qui lui arrive à mi-cuisse, je la regarde bouger ses hanches au rythme de la musique, et me frappe intérieurement de sentir ma queue se contracter, n'arrivant pas à détourner le regard de son corps.
Les filles, il y a bien longtemps que je ne cherche plus à les baiser, ne prenant même plus la peine d'observer leur décolleté plongeant.
Mais Eléane, c'est différent.
Elle est différente autant que ressemblante.
Intrigante autant qu'énervante et so mystérieuse qu'elle rend tout le monde curieux.
Malgré tout, elle a ce pouvoir sur moi de me contrôler. Je me sens obligé de lui obéir, de la protéger, oubliant le mal qu'on ait pu mutuellement se faire.
La voir ainsi, complètement déchirée me ramène à cette époque, où je suis tombé sous son charme, l'époque où j'avais ce sourire comblé sur le visage.
Son déhanché et sa manière d'attirer tout les regards sur elle, d'illuminer n'importe quel endroit où elle peut se trouver, est quelque chose qui me fait rêver et qui m'attire, me sentant obligé de leur accorder de l'attention.
Et je me haï de remarquer que je le fais, encore aujourd'hui.
**
chapitre plutôt calme, annonçant le début des festivités 🤫
instagram : darkwritex
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Déshonneur X Nekfeu
FanficQue se passera-t-il lorsque Eléane Moretz va recroiser Ken Samaras, son premier amour, deux ans après leur séparation ? Entre désir, désillusion, mensonge, provocation, l'histoire d'amour impossible d'Eléane et Nekfeu. «Le passé fut turbulent, et n...