ELÉANE13ème arrondissement de Paris,
4h39Moi qui était exténuée il y a plus de deux heures, voilà que j'ai perdu toute forme de fatigue, bien qu'une sorte de creux se soit formé dans ma poitrine.
C'est l'aube, il fait encore nuit, mais le ciel n'est plus totalement noir. Il a cet aspect grisâtre d'un teint bleuté, qui dans quelques heures, rendra la peau rose.
Je ne sais pas comment je me sens. Je suis vide de l'intérieur.
Ma conversation avec Ken m'a perturbé au plus haut point, il est impossible pour moi de trouver le sommeil. Je n'ai pas la motivation d'écrire, où encore de m'habiller.
En revanche, je suis en train de nettoyé mon appartement de fond en comble et mes voisins vont m'en vouloir de passer l'aspirateur si tôt.
Passer le torchon m'aide à me distraire, bien que je sais que mon envie est vouée à l'échec.
Ken n'a pas spécialement été blessant dans ses paroles. Ce qui m'a blessé, c'est que ce soit lui qui me les ai dites.
Il m'est déjà arrivée de regretter mon départ il y a deux ans. En fait, j'étais persuadé qu'il finirait par revenir, par m'envoyer un message, par s'excuser.
Mais il n'a rien fait de cela, si ce n'est m'ignorer.
Les garçons, eux, ont de nombreuses fois vainement tenté de me joindre, et malgré le fait que, eux aussi, m'ont blessé, ça m'a fait chaud au cœur de voir qu'ils voulaient prendre de mes nouvelles.
Je ne répondais pas à leurs appels, mais je prenais la peine d'écouter leurs vocaux et de lire leurs messages.
Ça me détruisait encore plus que je ne l'étais déjà, mais ça me réchauffait pourtant le cœur.
J'aimais savoir qu'ils ont pensé à moi.
Les messages ont duré moins de deux semaines. Ils devenaient de plus en plus rares au bout de cinq jours déjà.
Ça m'a blessé, mais j'ai écrit, écrit, écrit, si vite et si bien qu'en un mois, le reste des chansons qu'il me fallait pour mon album étaient écrites et enregistrés.
Malgré la peine persistante, c'est à travers mon métier que je me suis sentie vivre.
J'étais tel un phœnix.
Cet oiseau légendaire reconnu par son pouvoir de renaître après s'être fait consumé dans les flammes. C'est ainsi que je m'identifie depuis mon départ.
La renaissance d'un phénix, c'est moi, à travers la rupture de mon histoire avec Ken.
Quand j'ai claqué la porte de chez Ken, c'est là que j'ai réellement marqué l'arrêt de notre histoire, mais je ne l'ai pas tout de suite compris. Si j'avais su, tout aurait été différent. Je serais revenue, à moins que je sois resté.
En claquant la porte, j'avais l'espoir et la certitude qu'il viendrait, qu'il me courrait après pour m'empêcher de m'en aller, mais il n'a rien fait.
Les jours qui ont suivi notre rupture inexpliqué et qui reste inexplicable, je n'avais ni faim, ni sommeil, ni soif. Je n'avais pas envie d'écouter de la musique, pas envie de l'appeler, pas envie de sortir, pas envie de regarder la télévision. Je n'avais envie de rien.
Je n'ai rien avalé les cinq premiers jours.
Absolument rien.
C'est au bout du sixième que je me suis forcée à grignoter quelque chose, mais je le vomissais, quelques heures après.
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Déshonneur X Nekfeu
FanfictionQue se passera-t-il lorsque Eléane Moretz va recroiser Ken Samaras, son premier amour, deux ans après leur séparation ? Entre désir, désillusion, mensonge, provocation, l'histoire d'amour impossible d'Eléane et Nekfeu. «Le passé fut turbulent, et n...