Je ressors de son bureau plus motivé qu'à mon arrivée. Elle a réussi à me faire digérer la pilule de mon affectation forcée, d'autant que je ne vais pas être obligé de me farcir son équipe toute la journée. Je préfère encore aller me faire castrer dans ce putain de centre psy.
La vache, quelle mission ! Je sens que je vais bien me marrer, ça va me changer des trottoirs de Mini-ferme. Jaylie , tu y vas pour bosser alors tu te concentres. Couvre tes arrières.
J'avance dans le couloir en riant tout seul. Le cul hypnotique de ma supérieure se retourne, m'offrant un autre point de vue de son corps, tout aussi intéressant.
— jaylie, je vois que cette mission semble vous réjouir.
— Vous n'imaginez pas...
Imperturbable, elle entre dans la salle de réunion.
— Je vous présente l'équipe qui va vous suivre tout au long de votre infiltration. Kira , que vous connaissez déjà.
Lui, je ne peux pas l'encadrer.
— Marius, notre as de l'informatique. Un vrai traqueur du net, il suit nos patients et le personnel soignant depuis son PC. Toutes leurs activités sur les réseaux sont surveillées. Il vous a créé un profil et tout un historique.
Un petit mec, le crâne rasé, le visage décoré de piercings sur les bords, aux oreilles et à la bouche, avec un look improbable – jean large et sweat vert affichant un gros smiley jaune – s'avance. Putain, on dirait un sapin de Noël ! Je me marre, lui serre la main.
— J'ai hâte de découvrir le CV que tu m'as concocté.
— Tu ne vas pas être déçu. Tu es un vrai serial branleur, me répond-il avec un sourire en coin qui en dit long sur mon personnage.
Manuella continue les présentations.
— Xercès et Diany, nos enquêteurs de terrain.
Je les salue, ils ont l'air sympathiques. La petite blonde me sourit franchement.
— jaylie, enchantée. J'espère que tu es plutôt ouvert d'esprit. Cette mission ne va pas être facile.
— Oui, accroche-toi, mon gars !
Mais on est là si tu as besoin de parler, d'échanger, ajoute xercès , un grand brun à la stature impressionnante.
— Plus rien ne me choque. Cinq ans de BRP et la sexualité n'a plus de secret pour toi.
Jelem Croft s'installe sur une table et me montre un tableau au mur sur lequel des photos sont épinglées.
— Commençons par faire connaissance avec nos candidats, car demain vous êtes lâché dans la nature et il faut absolument que vous réussissiez votre examen d'entrée, c'est-à-dire passer le barrage de la psy.
Je scrute les clichés de mes futurs amis. Marius, assez excité, prend la parole :
— Tu as Elias, un vrai geek, lui c'est mon pote sur tous les réseaux, son pseudo c'est jones07. Il a vingt-cinq ans, est très actif sur le net, adepte de la webcam mais surtout addict aux vidéos porno, sextapes... Il se branle toute la journée devant son ordi ; je n'ose même pas imaginer l'état de son clavier et de son écran.
— Charmant ! Il va falloir que je me fasse inviter à boire un verre chez lui.
Xercès renchérit en riant.
— Bon courage ! Je l'ai interrogé lors de notre enquête, il est très renfermé, limite autiste. Sa vie sociale se résume aux stars du porno et au groupe. Il ne sort presque jamais, ne travaille pas et est entretenu par sa grand-mère qui vit à Cannes. Il souffre beaucoup de son addiction et espère pouvoir intégrer un peu plus le monde réel.
Il enchaîne en me montrant une grande brune, cheveux longs, sourire aguicheur.
— Elle, c'est Géraldine, trente-cinq ans, mais elle se fait appeler Eva. Fais gaffe, c'est une bombe à retardement, garde tes distances sinon elle va t'exploser à la gueule. Très atteinte, elle baise tout ce qui bouge et est bourrée de médocs. Idem, elle souffre énormément de sa pathologie qui lui a coûté un divorce et la perte de la garde de ses deux enfants de cinq et trois ans. Tu n'auras pas de difficultés à t'en approcher, elle viendra toute seule.
— Putain, vous m'envoyez à l'abattoir !
— Lui c'est Carlos ou Carla. Ça dépend... reprend Diany.
Je me concentre sur la photo, un mec plutôt pas mal, brun aux yeux verts.
— Hein ? Comment ça, ça dépend ?
— Il se travestit pour avoir des relations sexuelles. Rien de bien méchant, mais sa femme exige qu'il se soigne car elle n'est pas vraiment excitée par son penchant. Il a un enfant de trois ans et travaille dans une banque.
— OK. Lui, je l'emmène faire les boutiques de lingerie.
— La petite brune aux cheveux courts, c'est Lucie, elle a vingt-deux ans et souffre de masturbation compulsive, comme toi. Elle est très sympathique, étudiante en photo. Elle est peut-être un peu fétichiste car ses clichés noir et blanc, certes très artistiques, ne représentent que des parties du corps et notamment les parties génitales. Mais passons aux cas les plus intrigants.
Jelem, silencieuse, s'avance.
— Suzanne, trente-huit ans, adepte du SM extrême (pratiques sexuelles intenses )en tant que soumise. Son penchant prend des proportions inquiétantes, elle est dans ce groupe car elle a basculé dans le gore(pratiques qui nécessite une quantité abondante de sang), les scarifications(incision ), les mutilations. Son mari est chirurgien et l'a infibulée lors d'une séance collective. Elle a craqué et demande de l'aide. C'est une personnalité troublante, à la fois douce et très sûre d'elle, nous avons également mis son fan du bistouri sous surveillance.
C'est plutôt une belle femme, élégante. Là, je ne suis pas certain d'avoir envie d'aller dîner chez eux pour me faire ficeler comme un rôti.
— Ici c'est Alex, l'uro. Son kiff, se faire uriner dessus par une ou plusieurs personnes. Il est bi avec une vie nocturne assez agitée : alcool, drogue, tout y passe. Tu devrais bien t'entendre avec lui.
Surpris, je me retourne. Pour qui elle me prend ?
— Pardon ? Me faire pisser dessus, ce n'est pas mon trip et encore moins si je dois lui prêter mon cul !
Elle cligne des yeux, embarrassée. Tiens, tu commences à faiblir, ma jolie.
— jaylie, il aime se faire arroser, pas l'inverse. Enfin... je crois. De plus, je vous rappelle que vous n'êtes pas obligé de tester toutes les pratiques de nos suspects. Vous pouvez entrer en contact avec eux autrement.
— Ouais, je vais essayer. Mais c'est un vrai catalogue de la Redoute, votre plan !
Diany pouffe de rire, Marius me dévisage, interloqué, et Xercès se bidonne dans un coin. Kira, on l'oublie, il ne sert à rien, juste à me faire chier. Jelem reprend son exposé, je bloque sur sa paire de seins qui s'agite sous mon nez.
— jaylie ! C'est par ici que ça se passe ! Vous commencez à m'inquiéter, vous allez imploser chez nos obsédés.
Tout le monde se marre. Je relève la tête.
— Les débriefings m'aideront à évacuer mes tensions.
Elle lève les yeux au ciel.
— Lui, c'est Romuald, trente-cinq ans, fétichiste des prothèses. Il tripe sur les femmes mutilées ou handicapées. Une personnalité assez mystérieuse mais une vie plutôt normale : célibataire, chef cuisinier dans un restaurant à bastos.
Je passe ma main dans mes cheveux déjà pas mal ébouriffés. On touche le fond. Du coin de l'œil, je perçois ma petite Diany en plein matage. Elle est mignonne et certainement facile à dévergonder. Je me reconcentre sur ma supérieure, beaucoup moins réceptive.
— Et vous me disiez qu'ils n'étaient pas cinglés ? Je ne sais pas ce qu'il vous faut ?
— Ils ne sont pas dangereux, enfin... normalement. Pas de casier, rien d'illégal dans leurs pratiques, car toujours avec consentement.
— Sauf que dans le tas, il y en a un qui a fini par vriller à force d'entendre leurs obscénités.
— Bon, finissons-en. Voici le personnel soignant. La psy, trente-cinq ans, veuve, son mari est décédé il y a un an d'une maladie rare, je ne sais plus laquelle. Elle est très professionnelle, assez froide, une belle réputation et un cabinet privé en plus de son travail au centre. Soyez vigilant, elle ne doit pas vous démasquer, elle est très douée. Elle serait furieuse contre nous et nous pourrions perdre sa confiance. Très affectée par les crimes, elle nous aide beaucoup.
J'émets un sifflement en écarquillant les yeux.
— Plutôt pas mal, le Docteur Maboul ! Vous êtes certain qu'elle n'a pas dévié sexuellement ? Je veux bien aller tester son divan et me faire sucer les neurones.
Silence. Ils me regardent tous, l'air complètement ahuri ; seul Xercès , la main devant la bouche, cache son rire prêt à exploser .
— Bordel, vous êtes coincés dans votre service ! Il va falloir vous dérider car vous n'avez pas fini de m'entendre. Je vais avoir plein d'histoires à vous raconter avec votre casting ! Un vrai conte de fées.
— jaylie , soyez prudent. Vous ne semblez pas mesurer le danger de cette mission. Nous avons affaire à un tueur méthodique, froid, au mode opératoire très bien pensé. Je ne veux pas vous retrouver avec vos parties génitales enfoncées au fond de votre gorge, s'inquiète ma tornade brune en se redressant, l'air sérieux.
Je te rassure, ma belle, moi non plus ! Je les préférerais au fond de la tienne.
Cette pensée fait grimper ma température corporelle, si ça continue je vais entrer dans mon rôle plus tôt que prévu. J'inspire et retire mon blouson.
— Ne vous en faites pas et vous êtes là pour me protéger. J'espère que vous savez pêcher car vous êtes clairement en train de m'utiliser comme appât en jetant ma queue au bout de votre ligne dans cette fosse à requins.
Jelem se met à rire franchement, suivie de son équipe.
— On ne va pas vous lâcher ! On sera derrière vous en permanence, sauf dans le centre. Marius s'est occupé de tout.
— Comment ça, derrière moi en permanence ?
— J'ai mis des traceurs sur ta voiture, ta moto, des micros et caméras dans ton appartement. Depuis mon PC je vais pouvoir tout surveiller, m'informe le chauve.
— Attendez ! Mon gars, t'es un malade, je ne suis pas un Robot !
Putain, ça ne me plaît pas !
— jaylie, le tueur tue ses victimes à leur domicile. Nous ne voulons prendre aucun risque. Si vous l'intéressez, il y a de fortes chances qu'il cherche à venir chez vous, insiste Barbie Super-flic.
J'arpente la pièce, énervé. Je sens que ma vie va devenir un enfer.
— jaylie, je suis désolée, mais je vous assure que c'est vraiment nécessaire.
— Venez dormir avec moi si vous êtes inquiète !
— Vous êtes vraiment lourd ou vous le faites exprès ?
Je me calme, m'assieds sur la table en ricanant et m'allume une énième clope. Elle m'observe, reprend :
— Je sais que vous allez à votre entraînement de boxe deux fois par semaine.
Décidément, ils savent vraiment tout sur moi. Je ne suis pas prêt de me la serrer, la brunette.
— Je vous y retrouverai pour faire le point. Si vous avez besoin que je vienne en dehors de ces entraînements, vous m'envoyez un message. Faites toujours référence à ce sport pour me parler, n'évoquez jamais le groupe.
Je vais au moins pouvoir me la faire sur le ring.
— On discute où ? Dans les vestiaires ou les douches ? Parce que je ne sais pas si vous connaissez ma salle de boxe, mais vous allez faire sensation.
— Oui, j'y suis déjà allée pour m'inscrire et vous demander comme coach pour mon entraînement. Tout est organisé. Maintenant, je vous propose de regarder plus en détail les dossiers des participants avec l'équipe avant votre départ, car vous ne remettrez plus les pieds ici sans notre tueur.
*En déjeunant, je les écoute me parler de leur enquête au point mort : aucun indice, aucune trace de notre psychopathe. Les profileurs ne peuvent même pas dire si c'est un homme ou une femme. En fin de journée, après avoir calé toutes les modalités de contact entre nous, je me sens un peu mieux au sein de leur équipe. Seul kira se la joue distant, mais pas seulement avec moi.
Il est 19 heures quand ils décident enfin de me lâcher. La tête farcie, je n'ai qu'une envie : rentrer chez moi, prendre une bonne douche et me vautrer dans mon canapé avec ma sex addict préférée. Merde ! J'avais oublié l'autre derrière son écran. Je vais voir Marius.
— Dis-moi, tu peux commencer ta surveillance à partir de demain ? Là, j'ai ma dose et ça me fout les boules de savoir que vous m'observez. Laisse-moi encore une soirée peinard.
— Pas de problème ! Promis, ce soir, je débranche !
— OK, t'es cool.
Je salue tout le monde, prends mon casque et redescends à toute vitesse dans la cour en passant devant Jelem qui discute avec un mec en costard-cravate dans l'entrée.
— On se retrouve à l'entraînement !
Un clin d'œil à la belle brune qui me suit du regard et je grimpe sur ma moto. Je démarre, fais rugir le moteur lui adresse un petit signe de la main en la matant dans le rétroviseur. Aucune réaction. Ce n'est pas gagné avec cette gonzesse.
Je claque la porte de mon appart, jette mon blouson sur le fauteuil, me dirige vers la cuisine, ouvre le frigo et prends une bière tout en faisant défiler mes messages. Fait chier ! Quinze textos de nicki, elle ne veut pas comprendre ! Ça fait maintenant deux mois que je ne lui donne plus de nouvelles. Elle s'acharne et ça m'exaspère d'autant plus qu'on s'est vus... quoi ? trois fois ! Bon... Il va falloir que je me la joue gros connard car même un « salut », elle est capable de l'interpréter comme une marque d'intérêt. Je pianote rapidement sur l'écran :
› Nicki, on a baisé, c'était cool mais m'emmerde plus.
Le « c'était cool » est de trop, je l'efface et envoie. Il ne faut pas cinq minutes pour qu'un torrent d'insultes inonde ma messagerie. C'est dommage d'en arriver là. J'ai essayé d'être sympa, compréhensif, mais là je perds patience d'autant que je déteste qu'on me colle. Je compose le 06 de ma soirée, elle décroche rapidement.
— jaylie ! Ça fait un bail !
— Salut, Sandra. Dispo ce soir ?
— Pour toi, pas de problème. Toujours à la même adresse ?
— Ouais et toujours les mêmes tarifs ?
— Non, ils ont augmenté. Qu'est-ce que tu veux, je suis victime de mon succès ! Mais pour toi c'est inchangé. Quelle heure ?
— 22 heures, ça te va ?
— 23 heures, je ne peux pas avant. Tu as du champagne ou je l'apporte ? Dans ce cas, il y a un supplément.
— Viens avec.
Je raccroche et file sous la douche....________________
4ème partie . Qu'en pensez vous?
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Jaylie murder&sex[En ECriture]
Gizem / GerilimJaylie .ok, je vous l'accorde c'est bizarre comme prénom pour un mec. Mais pour toute réclamation ,adressez-vous à ma génitrice ,vous allez voir,elle est charmante. Que dire sur moi? Je suis flic à la brigade de répression du proxénétisme ,j'ai un...