Chapitre 11: Stress-Post defonce

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Je cligne des yeux, la lumière du jour me brûle les rétines, une douleur aiguë me perfore le crâne. Merde ! Jaylie, qu'est-ce que t'as foutu ?
Allongé les bras en croix sur un tapis, je sors de mon coma en me remémorant la soirée. Ma dernière image avant le black-out total : Alex en train de se faire baiser et mon truc blond entre mes jambes. Après... plus rien. D'instinct, je me redresse sur un coude en posant ma main sur ma bite. Je grimace de soulagement en constatant qu'elle va bien. Je suis toujours au même endroit, entier, le fute en bas des pieds, mais le problème c'est qu'il y a un trou monumental dans ma mémoire et ça fait chier.
Mon regard se pose sur Alex endormi à poil dans les bras musclés de son coup de la soirée, sur le canapé. Putain ! Si ces deux-là m'ont touché, je les transforme en descente de lit ! En plein stress post-défonce, je me redresse d'un coup en remontant mon boxer et mon jean. Le marteau-piqueur dans ma tronche se déchaîne. Debout, les mains sur mon cul, je vérifie la souplesse de ma marche et renifle mon T-shirt. OK, tout semble intact. J'ai mal nulle part et je sens pas l'urine. Reste à savoir s'ils n'ont pas joué avec ma queue. Ça m'énerve !
La tête dans les mains, je fais le tour de ce deux-pièces plutôt coquet : aucune trace de la nana. Je reviens vers le canapé. Une claque sur la joue de mon compagnon de débauche. Il grogne, une autre.
Alex ! Réveille-toi !
Il ouvre un œil et le referme aussitôt.
— Qu'est-ce tu veux ?
— On est où ? Chez qui ? Elle est où, la meuf d'hier ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— On est... chez Victor et... je sais pas où elle est... Tu t'es méchamment écroulé et ouvert le crâne sur la table basse, rien de grave.
Hein ? Je vérifie l'arrière de ma tête, mes doigts effleurent une plaie sensible. L'autre se remet à ronfler.
— Putain ! C'est qui, Victor ? Et qu'est-ce qu'il s'est passé après que je sois tombé ? Alex, parle ! Sinon je te...
— Oh, calmos, le flic ! Victor, c'est... dit-il en montrant son amant endormi entre ses jambes. Et rassure-toi, on t'a rien fait. On t'a juste... Bordel ! Tu nous prends pour qui ? On n'est pas des violeurs.
Ça y est, il a sombré à nouveau. On t'a juste quoi ? Putain, il faut que je me casse avant de lui fracasser la tronche.
Mon portable vibre dans ma poche arrière.
> jelem : jaylie t'es où ? Je t'attends.
17 heures ! Merde, merde ! Mon débrief avec ma chef. Hésitant, je jette un dernier coup d'œil à Alex. Toi, je te cuisine plus tard ; Je récupère mon blouson et sors.

                         *

Je pousse la porte de ma salle de boxe, salue mon entraîneur, les deux mecs sur le ring et m'engouffre dans le vestiaire. Jelem se lève à mon entrée. Je l'ignore, m'écroule sur le banc en enfonçant ma tête dans mes mains. Putain de mal de crâne, j'ai la cervelle qui va exploser.
En bonne flic, elle m'observe et, sans même la regarder, j'évalue sa tension qui grimpe en flèche. Elle va m'emmerder ! C'est pas le moment ! Une douche, mon pieu(lit),c'est tout ce que je veux.
Jaylie, t'étais où ? Et c'est quoi cet état lamentable ? T'as une demi-heure de retard ! Et qu'est-ce que ça a donné avec Alex ?
La mâchoire scellée, je ferme les yeux pour ne pas basculer. Mon humeur est massacrante. Je vais l'incruster dans le mur si elle ne la ferme pas.
Mon silence la fout hors d'elle. Elle va pas me lâcher...
— Réponds ! Putain, c'est un enfer de bosser avec toi ! Je te rappelle que t'es censé me faire un rapport ! Alors accouche, sinon je te fais subir un interrogatoire ! Tu vas...
Tête baissée, je grogne :
Jelem, ferme-la !
— Non, mais tu te prends pour qui ? Tu sais à qui tu parles ? On doit...
En perte totale de contrôle et de patience, je me redresse, la saisis par le cou, la décolle du sol et la plaque brutalement contre le vestiaire métallique.
— Putain, me fais pas chier !
Surprise, elle me fixe sans bouger, sans respirer, et murmure, menaçante :
kn, lâche-moi ! Sinon...
— Sinon quoi ?
Ma poigne se resserre sur sa gorge palpitante. Mon torse frôle ses seins, son souffle se détraque légèrement, le mien caresse ses lèvres pulpeuses. Ça se réveille dans mon jean, ce qu'elle devine certainement, et je commence à me demander si me la faire ne serait pas un bon moyen d'expulser les images glauques de ma soirée. Fais gaffe, Jelem, si tu me prends encore la tête, je te bouffe !
— J'ai eu une nuit dégueulasse. Je viens de me réveiller en me demandant si je m'étais pas fait violer par deux cinglés, alors ton rapport... j'en ai rien à foutre.
J'attends sa réaction quand soudain elle cligne des yeux et me dévisage.
— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? interroge-t-elle, plus doucement.
Dommage qu'elle n'insiste pas sur la voix autoritaire. La faire taire n'aurait pas été pour me déplaire. J'inspire profondément et recule en lâchant prise.
Jaylie, parle-moi ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Tiens, tiens, ma super flic s'attendrit. Intéressant. Dans cinq minutes, je te la transforme en infirmière. Je retourne m'assoir. Les bras ballants, elle ne sait plus quoi faire, ça m'amuse. Méfiante, gênée, elle s'approche et s'accroupit devant moi.
— Dis-moi au moins quelque chose. Tu te sens bien ? Tu veux que je t'emmène chez le médecin ?
Elle croit vraiment que je me suis fait défoncer dans tous les sens du terme par deux lascars ? Je rajoute une couche de suspense, ça devrait la rendre encore plus docile.
— J'ai pas vraiment envie de me faire ausculter, si tu vois ce que je veux dire, mais plutôt d'une douche, et de dormir pour oublier.
Ses traits se figent. Sa carapace se fissure face à l'horreur née de son imagination. Elle pose une main sur mon genou. Je réprime mon sourire sadique.
Jaylie , merde ! Je suis désolée. Qu'est-ce que je peux faire ? Tu vas porter plainte ! Je vais coffrer cet Alex. Tu vas voir, il va regretter ses couilles de pervers !
Je pince les lèvres pour retenir mon fou rire.
— J'ai pas envie d'en parler.
Ses yeux de biche m'observent avec attention et même tendresse. Oh bordel, je m'enfonce ! Quand je vais lui dire que tout va bien, que je suis juste crevé et encore sous l'effet des drogues, j'ai intérêt à me barrer en courant ! Elle va me démolir !
— Je comprends. Je suis là si tu as besoin de moi. Vraiment je m'en veux, on aurait dû te protéger davantage.
Aïe ! Mon humour va me foutre dans la merde. Bon allez, arrêtons de jouer les victimes.
— Heu... Jelem... je...
— Oui. Dis-moi, s'inquiète-t-elle, prête à tout pour m'aider.
Je souris de plus en plus. Elle fronce les sourcils et retire vivement sa main de mon genou.
Jaylie, ne me dis pas que... Putain ! T'es un gros connard ! rugit-elle en se relevant.
C'est parti ! Elle fulmine et je me marre, ce qui n'arrange pas mon cas.
— Ça t'amuse de plaisanter avec ce genre de chose ? Tu n'as vraiment aucun respect pour rien, pour personne.
En effet, analyse pertinente.
— Je te jure, tu vas me faire ton rapport, sinon je te fous en tôle avec tous les détraqués sexuels de la planète ! Tu vas moins te marrer !
Reprends-toi, mec. Elle va imploser et te virer. Je respire un bon coup, me lève et tente de maîtriser son agitation en la retenant par les épaules.
— Excuse-moi, je...
— Dégage tes mains ! hurle-t-elle, sur le point de m'étriper.
Son regard me perfore. Dans cinq minutes, elle me fait goûter son flingue. Tranquillement, je remets mes mains dans mes poches.
— Bon, OK, je te l'accorde, c'était nul, mais ta mission n'est pas simple. Sympathiser avec ces tarés, c'est quelque chose. Je vais bien mais j'ai tout de même failli passer à la casserole cette nuit.
— On ne te demande pas de faire comme eux, juste de te rapprocher. Tu as une enquête à mener. N'oublie pas.
— Bah, j'aimerais bien t'y voir. Pour me rapprocher, il a fallu que je pisse sur une bande de bikers tatoués et que je me fasse peut-être sucer par une nana que je soupçonne d'être un mec.
— T'es complètement malade.
— Peut-être. Mais l'uro avait l'air de savoir beaucoup de choses sur moi. Notamment que je suis flic. J'ai passé toute la soirée à le convaincre que je l'étais plus à cause de ma bite névrosée.
— Et alors ? Ça a marché ? demande-t-elle, soudain intéressée.
— J'en sais rien. Je pense. On verra. En revanche, les seules personnes qui savent que j'étais flic, c'est ton service et la psy. Il y a une fuite quelque part.
La brancher en mode chercheuse lui fait oublier illico mes bonnes blagues qui la mettent sur les nerfs.
— C'est pas possible. Il a pu te croiser pendant vos enquêtes à la BRP.
Pas con mais à vérifier. Elle mate sa montre, enfile sa veste et se dirige vers la sortie.
— Je dois y aller car pendant que tu fais mumuse avec tes nouveaux amis, je bosse ! J'ai rendez-vous avec Sine, son travail d'investigation est intéressant et je me demande s'il n'y a pas un lien avec nous. Va te reposer et surtout te... laver. Je t'appelle pour faire un point dès que j'en sais un peu plus.
C'est tout ? Son départ titille mon envie de la taquiner encore un peu, histoire de lui gâcher sa journée.
jelem !
— Oui ? lance-t-elle, légèrement agacée et pressée d'en finir.
— T'es vachement plus bandante quand tu t'inquiètes pour moi.
La voir changer de couleur est limite jouissif. Je ricane intérieurement.
jaylie, ferme-la, car là, tout de suite, la seule chose qui me fait bander c'est de te foutre mon poing dans la gueule.
Mmm... de plus en plus excitant.
— Ma belle, je vais t'expliquer un truc. Toi tu mouilles, moi je bande. Tu n'as pas ce privilège et tu confonds tout à force de ne traîner qu'avec des mecs, dis-je en m'avançant calmement vers elle.
Elle serre les dents et les poings. Soudain la porte vole, elle disparaît en lâchant :
— Putain ! Je le supporte plus !
Tu parles ! Elle m'adore, j'en suis sûr...


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Jaylie murder&sex[En ECriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant