Chapitre 4: Je te tiens , tu me tiens.

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« J'ouvre la porte sur mon fantasme livré à domicile. Putain, cette nana est à tomber à la renverse. On pourrait la prendre pour un ange avec ses cheveux blonds qui tombent en cascade sur ses épaules, mais elle sort tout droit des enfers. Dans sa mini robe noire recouvrant à peine ses attributs féminins, elle me scrute, un sourire en coin, sa bouteille de champagne à la main.
— Bonsoir, beau gosse ! Je ne me suis pas trop fait attendre ?
— Tu tombes à pic, je suis à point, un peu plus et je me carbonisais. Entre.
Elle s'avance au milieu de la pièce en roulant son cul devant mon nez. Bordel, avec tout ce qui m'arrive en ce moment, je suis au bord de l'anévrisme, j'ai besoin de décharger mes batteries gonflées à bloc.
Elle me pousse sur le canapé. Assis, les bras écartés sur le dossier, j'attends qu'elle exerce sur moi ses talents d'experte et elle ne perd pas de temps, je la paie à l'heure. Debout face à moi, elle retire sa robe, me dévoilant son corps sublime, juste vêtu de ses porte-jarretelles et de ses bas. Mes yeux à la hauteur de son entrejambe envoient direct l'info à mon membre qui frétille déjà d'impatience.
Le bouchon de champagne saute, elle écarte les cuisses et prend place à califourchon sur moi en me tendant la bouteille. Je la porte direct à ma bouche en la matant se toucher les seins, basculer la tête en arrière et onduler sur mes genoux. Son déhanché me rend dingue, je me redresse, empoigne ses cheveux et emplit sa bouche entrouverte, le liquide coule sur son cou, sa poitrine, son ventre. Ma langue remonte sur sa gorge offerte et rejoint sans ménagement la sienne. Essoufflé, je reprends une gorgée, lâche la bouteille et m'empare de ses deux seins, elle se redresse pour se les faire dévorer. Mes dents se referment sur leurs pointes durcies, les tirent pendant que mes mains malaxent sauvagement ses fesses, les écartent.
Sandra, j'ai envie de te baiser.
— Mais je suis là pour ça, jaylie. Vas-y, déchaîne-toi ! réplique-t-elle d'une voix alléchante qui vrille mes tympans.
Soudain, mon portable vibre. Je regarde l'écran pendant que ma pornographe prend mon autre main et la glisse entre les lèvres humides de son intimité. Mes doigts s'agitent, la caressent de haut en bas tout en ouvrant le SMS que je viens de recevoir. Je débande direct.
— Putain, je vais me les faire !
— Oh oui, jaylie, regarde comme je mouille pour toi !
Elle s'empale sur mon majeur en ondulant des hanches.
— Attends, ma belle, j'ai besoin de mes doigts, là !
Furieux, je la dépose sur le canapé, essuie ma main sur mon jean et me lève en scrutant la ligne de smileys jaunes, la langue pendante, qui s'affiche sur mon écran. La pièce est bourrée de  caméras et l'autre cinglé se rince l'œil derrière son écran. Marius, je vais te tuer !
jaylie... qu'est-ce que tu fais ? Viens !
Je jette un œil à la beauté étalée sur mon sofa, qui s'excite toute seule en se massant les seins, les cuisses écartées. Ma queue reste inerte, je fulmine et appuie sur « appel ».
— Ouais !
Marius, tu éteins ton PC tout de suite sinon la prochaine fois que je te vois, j'encastre ta gueule de sapin de Noël dans ton écran ! Je te jure tu vas finir en jeu vidéo.
Je l'entends se marrer, et ça me fait encore plus partir en vrille.
— Désolé, Jaylie, mais j'ai reçu des ordres.
— Putain ! Je n'ai même pas commencé votre mission à la con ! Alors débranche, sinon je fous le feu à l'appart !
— C'est déjà la fournaise chez toi. Tu devrais plutôt t'occuper de la fille car elle est en train de se taper tes coussins .
Je me retourne et perçois Sandra qui se masturbe allègrement sur ma banquette. Le train est en marche et si ça continue je vais le rater, c'est un vrai TGV, cette meuf ! Et en ce qui me concerne, toujours rien, je me sens castré.
Marius, sois sympa ! Le compteur de ma CB (carte banquaire) tourne derrière moi et si je ne m'active pas, je suis bon pour repayer un tour de manège.
— Je peux pas, mec, elle est là à côté de moi... la chef ! chuchote-t-il comme pour éviter qu'on l'entende.
La garce ! Elle va me le payer. Subitement ma bite sort le bout de sa tête, curieuse, excitée à l'idée de se donner en spectacle et de transformer ma fliquette en voyeuriste perverse. Jelem, la prochaine fois que tu vas te tripoter, tu vas penser à moi.
Je raccroche, balance mon portable sur un fauteuil et m'avance en déboutonnant mon jean vers le trou béant de ma guerrière qui n'attend qu'une seule chose, m'aspirer. Elle arrête de se chauffer et plante son regard de braise dans le mien.
__Ah, te voilà ! Ramène ton flingue !
— Merde, Sandra ! Tu te trompes de client. Je déteste la vulgarité !
Elle baisse mon futal, mon boxer et enfonce mon sexe au fond de sa gorge. Oh, c'est bon ça... vas-y, détends-moi, j'en ai besoin !
Je reprends de la vigueur, sa bouche se remplit à une vitesse vertigineuse. Elle est bien partie pour s'étouffer. Avec un sourire en coin, je retire mon T-shirt, l'éloigne de moi en tirant sur ses cheveux, elle m'habille de son préservatif et se retourne. À genoux sur le canapé, les mains agrippées au dossier, elle creuse les reins, agite l'arrondi de ses fesses contre mon érection.
Je caresse son cul splendide, laisse courir mes doigts le long de sa fente et les enfonce dans son sexe trempé. Elle gémit et, sans plus attendre, je m'empare de ses hanches, la pénètre brutalement. C'est divin, tout son corps se contracte autour de moi, ses plaintes s'amplifient à mesure que je la percute. Elle se cambre, j'attrape ses seins, mes coups de reins accélèrent en même temps que mon rythme cardiaque et les pulsations dans mon membre. Elle hurle, je me marre en levant le pouce vers mes observateurs.
Bon ça va, Sandra, pas la peine de me la jouer film porno ! Tu n'es pas obligée de t'égosiller, il y a des micros partout, tout le monde t'entend ! Elle en rajoute des tonnes, mais je sais tout de même qu'elle prend son pied, je le sens aux contractions de son vagin à chacun de mes va-et-vient contre ses parois.
Sentant son barrage céder, inonder son entrejambe, son corps secoué de spasmes, j'empoigne sa blondeur et répands ma jouissance.
Bordel ! Tous mes muscles se relâchent d'un seul coup ! Content de moi, d'elle, je me retire, me déleste de ma capote et remonte mon jean. Déjà, elle se relève et dépose un baiser sur le coin de mes lèvres en se recoiffant.
Jaylie...c'est quand tu veux.
Ses doigts fins parcourent mes pectoraux, mes abdos, suivent le V qui disparaît sous ma ceinture et elle détale dans le couloir qui mène à la salle de bains. Je la laisse faire, elle connaît bien les lieux. Tout en allumant une clope, je reprends mon téléphone : quatre messages. Que des smileys et un dernier.
> T'es trop fort mon pote.
Je vais pas m'emmerder avec toi.
Tu as foutu le bordel ici.
Jelem est devenue encore plus exécrable.
Il va se calmer, le geek, je ne suis pas son pote ! Et quoi ? Qu'est-ce qu'elle a, ma belle brune ? Elle n'a pas aimé ma sextape ?
Ma tornade blonde réapparaît, enfile sa robe et prend l'enveloppe posée sur la table. Je la raccompagne en l'embrassant sur le front.
— Merci, Sandra. Je vais avoir besoin de toi et de tes talents de thérapeute dans les prochains jours et tu n'oublies pas, si tu as la moindre emmerde avec un de tes clients, tu me bipes, je m'en occupe.
— Salut, beau gosse. C'est quand tu veux !
Je claque la porte, crevé et légèrement tendu malgré ma séance de relaxation
                                 *
J'écrase ma clope au pied de ma moto en matant l'entrée du centre où j'ai rendez-vous dans cinq minutes avec la psy. Bon allez, jaylie, on ne déconne plus, c'est du sérieux, tu dois assurer.
Je pousse la porte et tombe direct sur un secrétariat. Une vieille bonne femme me regarde par-dessus ses lunettes aussi démodées que son ordi.
— Vous désirez ?
— Déjà, bonjour. Je suis Jaylie kn, j'ai rendez-vous avec... euh...
Putain, c'est quoi, son nom, déjà ?
La dinde m'observe, l'air blasé.
— Le Dr Pernelle.
Pernelle  est son prénom et je vous déconseille de l'appeler comme ça ! C'est le Dr Abena!
— Ouais... OK !
___Allez-vous assoir dans la salle d'attente en face, elle viendra vous chercher.
Je tourne les talons et pénètre dans une pièce où sont déjà installées trois personnes. Pas le moindre signe d'anormalité chez ces gens, rien. Ils ont tous l'air aussi bien portant que moi.
Une grande blonde, cheveux longs, tailleur noir et talons aiguilles, apparaît. Elle frôle la ressemblance avec mon plan d'hier soir, sauf que sa spécialité, c'est le cerveau, pas mon anatomie. Enfin vu son groupe thérapeutique, on peut se poser la question.
— Monsieur kn.
Tout en me marrant intérieurement, je me lève.
— Oui.
Ses yeux bleus translucides perforent les miens. Aïe ! Sa pénétration oculaire te met direct au pas.
— Suivez-moi.
C'est reparti ! Avançant derrière elle, je ne peux m'empêcher de la mater pendant qu'elle monte l'escalier. Elle ouvre une porte et m'invite à entrer avant de la refermer.
— Asseyez-vous, dit-elle froidement en me montrant un fauteuil alors qu'elle s'installe dans le sien, en face de moi.
Elle croise ses jambes sublimes, s'empare d'un bloc-notes qu'elle pose sur ses genoux et me fixe longuement sans rien dire.
Tous les mêmes, ces psys ! Ils prennent un malin plaisir à rester silencieux et à observer ton mal-être, ta gêne. Une bande de cinglés se croyant plus intelligents ou plus équilibrés que leurs patients ! Des sadiques, oui ! Plus t'es déglingué et plus ils jubilent.
En attendant, moi je rigole en silence. Mes yeux dans les siens, je commence à chantonner dans ma tête : « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette. » Elle va perdre patience, sinon on est mal barrés pour mon intégration car il n'est pas question que je cède et parle le premier.
— Alors, monsieur kn ? Mon secrétariat m'a dit que vous souhaitiez intégrer le groupe sur les troubles sexuels.
Bon, allons droit au but. Je n'ai pas envie de passer ma journée avec cette psychorigide et j'ai rendez-vous avec Jelem sur le ring.
— Oui. Je vous explique, j'ai eu quelques soucis ces derniers temps avec ma...
Je lui montre mon entrejambe avant de reprendre :
— J'ai été viré de la police à cause de ma...
Je refais le même geste.
— Et j'ai plus de thune car je consomme beaucoup de call-girls à cause de ma...
— À cause de ma quoi ? me coupe-t-elle de sa voix calme et autoritaire.
Je passe mes mains sur mon visage, faisant mine d'être au fond du trou pour cacher mon fou rire qui menace d'exploser. Jaylie, respire ! Concentre-toi ! Elle n'a pas bougé d'un millimètre, je me demande même si elle cligne des yeux. La vache ! Elle est bonne mais flippante. Je n'ai qu'une envie là, tout de suite, c'est la décoiffer, la chiffonner, je trouverais ça plus rassurant.
— Eh bien, à cause de mon problème.
— Et c'est quoi, votre problème, monsieur kn ?
— Je bande tout le temps !
Elle reste inerte, mais je vois d'ici son cerveau en action.
— Vous avez essayé les traitements chimiques, vous en avez parlé à votre médecin ? Peut-être avez-vous un souci physiologique.
Merde, je me suis trompé. Je ne veux pas de cachetons, je veux le groupe.
— Non, non, c'est que j'ai sans arrêt envie de me branler, heu... pardon, me masturber. C'est plus fort que moi, je ne pense qu'à ça.
— Je vois.
Elle griffonne quelque chose sur son calepin, relève son regard insondable sur moi et reprend d'une voix monocorde :
— Combien de fois par jour ?
Je n'avais pas pensé à cette question ! À partir de combien de fois on est bon pour la thérapie ? J'aurais dû me documenter avant. Je me masse la nuque tout en réfléchissant, prenant l'air embarrassé.
— Je... j'en sais rien, ça dépend.
— Réfléchissez.
Une, deux... non, ça c'est normal. Trois ? Non, ça m'est déjà arrivé ! Quatre ? Ouais, ça commence à être pas mal. Dix fois ? Oh putain, non ce n'est pas humain.
— Environ sept fois par jour. Mais parfois c'est plus.
Elle me scrute sans bouger. Merde, je me suis planté, mauvaise réponse. Je continue, il faut qu'elle m'accepte. Allez, Jaylie , fais celui qui souffre avec un peu de déni aussi, les psys aiment bien.
— Bon, en même temps c'est normal, je suis célibataire, mais je vous avoue que parfois c'est difficile, je n'arrive plus à me concentrer et ça peut me prendre n'importe où, n'importe quand. Maintenant, par exemple !
Elle hausse un sourcil. Touché ! Je crois que je viens de marquer un point !
— Là, maintenant, vous en avez envie ?
Oh, ces psys, ils sont graves ! Elle me balance ça comme si elle me demandait mon numéro de sécu. Une conversation on ne peut plus banale pour elle. Et qu'est-ce que je suis censé répondre ? Bon, allez mec, sois plus doué. Je m'affaisse, l'air dépité.
— Là, ça va mais c'était pour vous dire que je ne contrôlais plus rien. J'ai perdu mon boulot parce que je me branlais pendant une planque, je ne peux pas avoir de petites amies car elles ne supporteraient pas de me voir m'astiquer toute la journée.
— Avez-vous des blessures génitales ? Votre problème persiste-t-il quand vous avez des rapports sexuels réguliers ?
Des blessures ? Oh non, je veux bien jouer les branleurs mais pas question d'en arriver là.
— Je n'ai pas de blessures, enfin... parfois c'est un peu échauffé. Et avoir des rapports sexuels ça ne change rien, je dirais que c'est même pire. Ce n'est pas mal ça, je suis plutôt content de moi.
— Vous faisiez quoi dans la police ?
— Je travaillais à la BRP.
Elle cligne des yeux, un léger pli se forme sur son front. Je l'intrigue.
— Oui, je pense que j'ai demandé ce service à cause de mon problème.
— Vous pensez ?
J'en peux plus, elle fouille, c'est insupportable.
— Je n'en suis pas certain, c'est une interprétation.
— Bien, parlez-moi de vous. J'aimerais savoir qui vous êtes en dehors de votre problème de masturbation compulsive et peut-être d'addiction au sexe payant, ça reste à définir.
Bingo ! Elle vient de poser son diagnostic et c'est exactement celui-là que je voulais. Si elle veut m'en coller un en plus, pas de problème ! Je veux bien être ce qu'elle veut.
J'évoque rapidement mes parents, ma naissance au Cameroun  que j'ai quittée à l'âge de cinq ans, mon enfance tranquille à Montréal (Canada). Je lui invente quelques conflits avec mon père et une relation très fusionnelle avec ma mère. Je lui dépeins également une adolescence perturbée dès l'âge de quatorze ans par ce besoin compulsif et une forte instabilité sentimentale du fait de ce problème. Je remets sur le tapis mon besoin régulier de faire appel à des prostituées.
Elle m'écoute attentivement, sans ciller, notant de temps à autre quelques mots sur sa feuille.
— Nous allons nous arrêter là.
Quoi ? J'ai foiré le test ? Ce n'est pas possible, il faut qu'elle me prenne – quitte à me désaper et à m'asticoter sur son bureau.
— Monsieur kn, le groupe a lieu tous les jeudis à 18 heures, la séance dure une heure et demie. Il y a certaines règles à respecter si vous voulez y participer. Premièrement, la règle de discrétion : vous devez respecter le secret du groupe, ne pas questionner les autres participants mais les laisser vous parler librement s'ils le souhaitent. Deuxièmement, vous devez vous abstenir de toute rencontre en dehors des séances et, troisièmement, y participer régulièrement. Vous pouvez commencer demain, je me chargerai de vous présenter.
Ça commence bien, je vais enfreindre toutes les règles, mais j'ai réussi ! Décidément, je suis trop fort. J'ai envie de me lever et de lui claquer une bise mais elle est tellement distante que je risque de la mettre en état de choc. Ce n'est pas grave, je vais me défouler sur Jelem à la salle.
— Les participants, ils sont comme moi ?
— Certains oui, d'autres non. Je ne vous dirai rien sur eux : s'ils ont envie de vous parler, ils le feront. Mais vous avez tous en commun le désir et la volonté de vous faire aider. À demain. Je vous raccompagne...

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Jaylie murder&sex[En ECriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant