Chapitre 25: Chantages

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Après une nuit paisible chez moi, je me gare dans la cour du 36. Mon infiltration foutue, je retrouve officiellement mes fonctions. Fini de jouer les branleurs. Je souris en grimpant doucement les escaliers. Ce médecin a finalement fait du bon boulot : c'est du solide.
Des flics que je ne connais même pas me saluent et me tapent sur l'épaule en me croisant. Ils compatissent pour ce qui m'est arrivé ou parce que j'ai transformé la patronne en actrice porno ? Bon, en attendant, elle a vite démissionné de son rôle après le passage du militaire. Elle est redevenue rigide, sur la défensive. Impossible de lui refoutre la main dessus, trop stressée par son dérapage sexuel et son retour chez elle. Rien à foutre. Chacun sa merde.
Sur le seuil du bureau ouvert de Xercès et diany , je frappe au battant.
— Salut ! Alors je m'installe où ?
Mes deux collègues se lèvent, ravis de me voir.
— Comment tu te sens ? Entre, ferme la porte, m'invite Diany en me proposant son fauteuil.
Je m'exécute.
— Putain, je suis crevé. J'imagine que vous aussi ?
— M'en parle pas ! Jelem est exécrable, elle nous fout la pression. J'ai dû aller éplucher tout le catalogue de l'agence d'escorts de la vieille ce matin. Je sais pas ce que tu lui as fait, mais jouer les infirmières et passer du temps avec toi n'a pas amélioré l'ambiance, ronchonne xercès, des valises sous les yeux.
— J'ai rien fait. C'est votre capitaine. Une vraie obsédée sexuelle. Elle est ingérable.
— C'est vrai ? Vous avez... ? m'interroge Diany,les yeux ronds.
Je souris, croise mes boots sur le coin du bureau.
— Demande-lui.
— Ah non ! T'es malade ! J'ai pas envie de finir à l'accueil.
— Tu t'es tapé la chef ? me chuchote xercès, intéressé.
— Elle a pas arrêté de m'allumer, d'insister, mais j'ai pas cédé. Franchement, dans mon état. C'est abusé.
La porte s'ouvre et mes deux acolytes adeptes des potins sursautent.
— Salle de réunion ! Tout de suite !
Les yeux bleus de jelem me foudroient. Je lui souris en m'allumant une clope.
kn ! Qu'est-ce que tu fous là ?
— Je viens bosser. Je suis au chômage technique de branlette mais, accessoirement, je fais encore partie de ton équipe.
Son visage se crispe. Je fais des ronds de fumée, en pleine jubilation.
— Tout le monde en réunion !
Elle tourne les talons. Nous la suivons. C'est quoi, cette humeur ? Je m'installe à côté de xercès , en face de jelem et de kira auquel j'envoie un petit coucou tellement il est enchanté de me voir. Nous faisons un point sur l'enquête. Tout le monde s'accorde pour renforcer la surveillance d'Alex et de sa vessie. Le visionnage des caméras de la RATP a confirmé que le geek était descendu à sa station habituelle mais l'uro, lui, a apparemment filé chez le Croate. Il en est ressorti vers 22 heures. Eva était encore vivante. Diany se propose d'aller fouiner du côté de la future femme du prothésiste et jelem  de revoir la psy aujourd'hui.
— Je l'ai eue au téléphone ce matin. La mort de Suzanne l'a bouleversée. Elle arrête les séances de groupe pour le moment.
Le menton dans ma main, je l'écoute. Ça papote, ça papote, mais en attendant ça ne fout pas grand-chose.
Jaylie, je vais lui annoncer que tu étais en infiltration avant qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre. Tu souhaites être présent ?
Mon regard se plante dans le sien. Elle cligne des yeux, je souris.
— Pourquoi ? Tu as besoin de moi ?
— Non, pas forcément mais ça te concerne donc si...
— C'est comme tu veux. Je m'en tape. Je suis à ta disposition, jelem ... c'est quand tu veux...
Xercès tousse dans sa main. Figée, elle m'observe sans rien dire. Ah ouais, la poulette est complètement flippée à l'idée qu'on sache dans quel état j'ai mis son corps. Je te rassure, je suis pas une balance mais j'ai de quoi entretenir tes angoisses.
Elle range frénétiquement ses papiers.
— Au fait, où est Marius?
« — Il était sur un truc important et doit nous rejoindre, répond kira.
— Bien. Vous avez des choses à ajouter ?
— Je vais aller voir Alex. Je m'en occupe, dis-je en m'adossant à ma chaise.
— Jaylie, ta couverture est morte, donc c'est plus la peine de jouer les déviants avec lui. Kira va s'occuper de lui dorénavant. T'es encore blessé.
— Il savait que j'étais flic, donc ça ne changera pas grand-chose.
— Non. Il y a beaucoup à faire ici. Tu n'es pas prêt à retourner sur le terrain !
Ma belle, stop ! Tes attentions vont vite me soûler. Je me redresse et pose mes avant-bras sur la table, réduisant la distance entre nous.
— C'est pas l'autre naze qui va réussir à obtenir une seule info d'Alex !
Jaylie , je t'ai dit non, alors tu fermes ta gueule et tu t'exécutes !
Le costard s'agite sur son siège, prêt à me rentrer dedans. Ouvre-la, toi, et je te dégomme. Un silence de mort envahit la pièce. OK ma belle, si tu cherches à m'emmerder, on va se marrer.
jelem, me fais pas chier sinon je te rafraîchis la mémoire sur l'état de ma blessure et mes capacités physiques. Je te rappelle que...
kn, dans mon bureau ! Tout de suite !
Furieuse, elle se lève. Son chien de garde déguerpit à sa suite. Xercès se bidonne avec Diany .
— Vous vous entendez super bien !
Tu n'imagines pas à quel point. Énervé, je me pointe dans son bureau, claque la porte.
— C'est quoi, ce numéro, jelem  ? Ne te préoccupe pas de ma santé ! J'ai pas besoin d'une nana aux petits soins derrière mon cul !
— Je suis pas une nana, je suis ta supérieure ! C'est mon rôle de te protéger !
hurle-t-elle sous mon nez.
Cette tentative de baise n'arrange pas franchement la pression entre nous.
— T'es sur les nerfs, ma jolie ! Laisse-moi faire mon boulot tranquille dans ton service de merde, et tu verras, tout se passera beaucoup mieux.
— C'est toi qui me fous sur les nerfs ! Ta présence, tes allusions sur ce qu'il s'est passé entre nous ! dit-elle en se prenant la tête dans les mains.
Je fronce les sourcils. Miss, t'es sur la mauvaise voie, il est temps que je te recadre.
— Les prises de tête, garde ça pour ton mec ! Ce n'est pas mon trip, les scènes conjugales. Je dirai rien à personne car ça n'a aucun intérêt. Mais si tu me cherches...
— Connard ! Je te préviens, le chantage ne marche pas avec moi ! me coupe-t-elle en pointant son index sur mon torse.
Non, mais qu'est-ce qu'elle s'imagine sur mon compte ? Elle est en pleine crise de parano. Remarque, je pourrais l'accuser de harcèlement sexuel. Non, c'est trop de paperasse. Allez, Jaylie, sois sympa, sinon elle va imploser. Je chope son menton dans ma main, rapproche ma bouche de la sienne. Elle se fige sur place.
jelem , on a baisé, point barre. Enfin... presque baisé. Que tu flippes pour ton couple ou je ne sais quoi d'autre, c'est pas mon problème. Le chantage, j'ai rien à y gagner parce que j'attends rien. Mais si ta culpabilité me fout des bâtons dans les roues, si tu me fais chier dans mon boulot, on ne va pas s'entendre.
Battement de cils, crispation de la mâchoire. Mes propos n'ont pas l'air d'avoir un effet positif. Putain de nana. C'est trop complexe.
— Va te faire foutre,jaylie.
— Avec plaisir.
Elle me contourne, la porte claque. Toutes des emmerdeuses.

Jaylie murder&sex[En ECriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant