Des coups à la porte m'extirpent violemment de mon lit, m'arrachant un râle de douleur. Putain d'opération ! Épuisé, l'esprit encore embrumé, je saisis mon flingue, mate l'heure : 5 heures du matin. On frappe encore.
Énervé, je ne prends même pas le temps d'enfiler un boxer, m'élance vers la porte d'entrée en planquant mon arme dans mon dos et ouvre. Mes épaules s'affaissent, je me gratte le haut du crâne avec le bout de mon canon face à ma boss, bizarrement gênée.
Qu'est-ce qu'elle veut ? Car vu sa tronche elle n'est pas venue m'annoncer un nouveau meurtre. Miss, je t'ai quitté il y a à peine deux heures et, là, t'es en passe de devenir un pot de colle.
— Jelem , qu'est-ce que tu fous ici ? Je te préviens tout de suite, je suis naze, ma putain de cicatrice me fait un mal de chien, alors j'ai pas du tout envie de baiser. Reviens dans deux ou trois jours !
Je suis son regard qui dévie vers le bas. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres.
— jelem , regarde-moi dans les yeux quand je te parle ! Ça sert à rien de t'adresser à ma bite ! Elle est d'accord avec moi.
— Sine n'est pas chez elle, alors je... dit-elle en se ressaisissant.
— Qu'est-ce que j'en ai à foutre ! Il est 5 heures du mat ! J'ai pas envie de courir après ta copine et sa boule de poils ! D'ailleurs, tu sais ce qu'il est devenu, ce chat ?
— Elle l'a repris quand tu étais à l'hôpital.
— Parfait ! dis-je en la plantant sur le palier, prêt à retourner me coucher.
Ne percevant aucun mouvement derrière moi, je me retourne.
— Bah entre ! Reste pas plantée ! Mais je te préviens, tu ne me touches pas, sinon je te menotte au radiateur !
Elle rigole, s'avance en refermant la porte. Je plisse les yeux. Si elle est venue me parler boulot, je la bâillonne.
— Jaylie, est-ce que je peux dormir chez toi ? lâche-t-elle enfin.
Oh, la galère ! C'est quoi, ce plan ? Jelem, tu dépasses les bornes ! Ressaisis-toi, bordel ! Mal à l'aise devant mon silence, elle esquisse un sourire.
— Je viens de m'engueuler avec Aurélien, à cause du boulot, d'habitude je vais chez Sine quand c'est comme ça. Mais elle n'est pas chez elle.
— Et donc tu m'as pris pour ta copine ? Jelem, j'ai une tronche à récupérer les chiens errants ? C'est pas SOS-Amitié ici.
En l'occurrence, c'est plutôt une chienne. Pure race, dressée à l'attaque. Et qui fait chier ! Pas question qu'elle s'embrouille avec son mec ! C'est mon assurance-vie, ce type ! Ma garantie sans engagement. Je la baise, il dort avec.
— Laisse tomber, je vais aller à l'hôtel.
— Bon, OK !
Elle semble ravie. Ma jolie, ne te réjouis pas trop vite, je suis vraiment crevé et tu deviens un peu trop envahissante.
— Merci. C'est sympa. Je vais dormir sur le canapé, je ne te dérangerai pas.
— Bonne idée, je ne te veux pas dans les pattes ! Et je te préviens, le petit déj est pas compris ! Donc tu pionces et tu te casses.
Elle se marre toute seule pendant que je vais lui chercher une couverture. Je la lui balance avec un « bonne nuit » et repars vers ma chambre en râlant.
— Jelem, fais gaffe s'il te prend l'envie de ramper jusqu'à mon lit ! C'est bourré de caméras ! Et je suis armé.
— Moi aussi, je suis armée ! s'écrie-t-elle du salon.
Ah, merde ! J'avais oublié ce détail ! Viens, ma belle, on va se faire un petit ball-trap dans mon pieu.***
9 heures : des voix, ça discute, ça crie presque. Étalé à plat ventre, j'enfouis ma tête dans l'oreiller. C'est quoi, ce bordel encore ! Je me motive, saute dans mon jean, enfile un T-shirt, mon holster par-dessus, y fourre mon flingue et sors de ma chambre. D'une humeur massacrante, je déboule dans le salon. Jelem et son play-boy s'arrêtent de parler ou plutôt de s'engueuler et me dévisagent.
Les feux de l'amour dès le matin, ça va pas le faire. Jaylie , fous-les dehors ! Non, mieux ! Casse-toi !
Sans dire un mot, je chope mon blouson, l'enfile. Le type m'observe, la mâchoire contractée.
— Mec, où tu vas ? Attends, je retrouve ma nana chez toi, alors on va s'expliquer !
S'expliquer ? Très mauvaise idée ! Je ne suis pas certain que t'aies envie d'entendre que ta femme adore mes cunnis et que je la baiserai sûrement si tu acceptes de la garder.
Tout en les ignorant, je prends mes clés sur le bar.
— Aurélien, calme-toi, tente Jelem . Il m'a juste hébergé pour la nuit.
J'attrape mon casque.
— Putain, mais il va où ? beugle l'autre naze.
Tu vas voir, ça va te plaire ! Je fais passer l'envie à ta nana de venir squatter chez moi et de me faire chier dès le matin. Je claque la porte et ferme à double tour. Trois, deux, un, c'est parti ! Les cris et les poings de Jelem accompagnent ma descente dans la cage d'escalier.
— Putain, Jaylie, viens nous ouvrir !
Dégage vite ! Dans deux minutes, cette furie va se transformer en sniper à la fenêtre. J'enfourche ma bécane, mon casque étouffe ses insultes qui résonnent dans tout le quartier et le bruit du moteur m'en isole définitivement. Mort de rire, je mate mon hystéro dans le rétro, prête à escalader la façade et m'enfonce dans la circulation jusqu'au 36.
Marius m'attend déjà en haut des marches. Surexcité par le dernier épisode de ma saga, il me colle aux basques jusqu'à la machine à café.
— Mec, t'es dingue, elle est hors d'elle ! Tu ne peux pas la laisser enfermée chez toi ! Elle va tout péter !
Je l'observe par-dessus mon gobelet, pas encore prêt à ouvrir la bouche tant que j'ai pas ma dose d'excitant.
— En plus, c'est ma faute ! Son gars s'est pointé ce matin à la première heure pour voir sa nana alors je lui ai dit qu'elle était chez toi. Jaylie ! Retourne là-bas ! Va leur ouvrir !
Il est malade ? Je suis pas suicidaire. Je glisse ma main dans ma poche, en extirpe mes clés et les lui tend. En pleine crise de culpabilité et craignant pour le reste de sa journée, le petit chauve fait cliqueter ses piercings en détalant.***
Tranquillement installé sur ma chaise, les pieds sur le bureau, je discute avec xercès et Diany en buvant mon troisième café. La porte s'écrase contre le mur. Mes deux collègues se raidissent instantanément devant leur chef, hors d'elle.
— kn je te jure que tu vas me le payer ! hurle Jelem .
— Tu t'es réconciliée avec ton mec ? J'espère que vous n'avez pas baisé dans mon pieu au moins ?
— C'est pas possible d'être aussi con ! Ferme-la ! Je veux plus te voir ou entendre le son de ta voix jusqu'à la fin de la journée, sinon je te colle un rapport. Même à la municipale, ils ne voudront pas de toi.
Une clope entre les lèvres, je souris. Elle fait demi-tour sur elle-même, la porte claque de nouveau. Doucement ! Tu abîmes les biens de l'État !
— Qu'est-ce que tu as encore fait ? m'interroge Xercès .
— Rien. Elle a quelques soucis de couple et elle se venge sur moi.
— Qui n'a pas de problèmes de couple dans notre métier ? J'aimerais bien le savoir ! renchérit Diany en secouant la tête.
Les conversations sur le taux de divorces dans la police, ça m'emmerde, tout comme celles sur le taux de suicides ou d'alcooliques. J'embraye direct sur l'enquête pour faire diversion. Nous débriefons avec Xercès sur notre soirée chez le Croate, cherchant un moyen d'établir un lien solide entre lui et le groupe thérapeutique en dehors de son goût pour l'uro. Diany nous confirme que la future femme du prothésiste fait bien partie des illuminés. Rien d'étonnant. En attendant, Romuald ne m'a jamais recontacté. Ma demande d'aide spirituelle n'a pas dû intéresser sa copine.
Les autres victimes ont-elles eu des relations avec la secte avant d'être assassinées ? Nous n'avons aucun élément là-dessus.
Penchés sur ces questions, nous vérifions chaque détail toute la journée mais rien. Kira revient de sa visite chez Victor. Il confirme les dires de l'uro. Surprenant que le premier de la classe, avec ses interrogatoires flippants, n'ait pas réussi à faire craquer et avouer ce mec. Il n'est pas le coréalisateur d'Alex pour les vidéos. J'en suis sûr.
Mon portable sonne. Tiens, ma petite Lucie. Ça fait un bail.
— Comment va ma photographe préférée ?
— Je n'ai plus de nouvelles d'Alex. Il ne répond pas au téléphone.
— Ma mignonne, si tu savais dans quel merdier est ton bad boy ! Il se fait enculer en récitant des versets de la Bible en russe.
— Pardon ?
Bon, c'est pas la peine de lui casser son trip romantique.
— Je plaisante. J'en sais rien ! Je suis pas son meilleur pote en ce moment !
— Oui, j'ai appris que tu étais dans la police mais c'est pour ça que je t'appelle. Je suis inquiète, normalement il me répond toujours.
Je souffle, pas franchement passionné par ses angoisses.
— Il devait passer me voir cette après-midi et je n'ai pas de nouvelles. Il lui est arrivé quelque chose, j'en suis sûre. Il avait l'air stressé au téléphone.
Elle est douée, cette petite ! Je me redresse sur mon siège, intrigué. Bordel, Alex est notre meilleur appât, notre seule piste : il ne faut pas qu'on le perde.
— Bon, je m'en occupe. Je te tiens au courant.
Mon casque sous le bras, je toque à la porte de ma supérieure. Un « entrez » pas très engageant s'élève. J'ouvre, passe la tête.
— Jelem , je pars à la recherche de La Vessie, il a disparu. Lucie a peur d'avoir perdu son meilleur modèle génital.
Son regard exaspéré quitte sa paperasse pour se planter dans le mien.
— OK. J'attends des nouvelles de Kovacevick pour son interrogatoire. Son avocat nous met des bâtons dans les roues.
— Tu l'interroges pas sans moi ! Je veux me le faire personnellement !
— jaylie , tu n'es pas là pour venger toute la communauté tzigane !
— Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Je veux juste lui faire payer mon appendice !
Elle replonge aussitôt sur ses dossier sur .
— jelem, tu me préviens...
— Oui, c'est bon ! s'exclame-t-elle en me faisant signe de dégager.__________________
29ième partie . Qu'en pensez vous?
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Jaylie murder&sex[En ECriture]
Mystery / ThrillerJaylie .ok, je vous l'accorde c'est bizarre comme prénom pour un mec. Mais pour toute réclamation ,adressez-vous à ma génitrice ,vous allez voir,elle est charmante. Que dire sur moi? Je suis flic à la brigade de répression du proxénétisme ,j'ai un...