Jaylie murder&sex[En ECriture]

Chapitre 6 : Lucie et Sine

Je gare ma moto sur un parking PaS très loin de chez moi et nous nous installons sur une terrasse, juste en face du métro. Je m'affale sur mon siège, étale mes jambes, m'allume une clope, lui en propose une.
— Non merci, je viens d'arrêter.
Les yeux baissés, elle gratouille je ne sais quoi d'invisible sur la table. Bordel, elle m'aborde, me demande d'aller prendre un verre et maintenant elle joue les timides. OK, je vais l'aider un peu.
— Alors Lucie, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
— Je suis étudiante en photo.
— Ah oui, et quel genre de photos tu fais ?
Je le sais déjà, mais voyons ce qu'elle a à me dire. Mal à l'aise, elle gigote sur son siège, hausse les épaules sans me répondre.
— Pourquoi t'es aussi gênée ? Tu fais des photos de cul ou quoi ?
— Non pas du tout ! Des photos artistiques de nu.
Eh bien, voilà ! C'est pas compliqué de parler, il suffisait que je te provoque un peu.
— Cool ! Tu me les montreras, un jour ?
— Oh, vraiment... tu veux ?
— Ouais.
Le serveur approche, nous commandons deux bières. Elle s'apaise un peu, me regarde presque dans les yeux mais reste toujours aussi peu bavarde, je commence à m'ennuyer.
— jaylie... je peux te poser une question ?
— Oui.
Elle se remet à gratouiller la surface de la table. Ça m'agace, j'ai envie de lui filer une clope.
— C'est quoi, ton problème ?
Le même que toi, ma chérie !
— La masturbation compulsive.
Elle me regarde, les yeux écarquillés, et moi, je tente de garder mon sérieux qui menace de se faire la malle. On se calme, ma jolie, on va pas devenir potes pour autant et s'organiser des séances en duo.
— Moi aussi ! Oh, tu ne peux pas savoir ce que je suis contente.
Je hausse les sourcils. Moi aussi, c'est le plus beau jour de ma vie ! Je crois que je viens de trouver ma meilleure amie. Tous des cinglés ! Le serveur nous apporte nos verres, j'en bois la moitié d'une gorgée.
— jaylie, je ne sais pas si c'est pareil pour toi mais... je souffre beaucoup... je me sens très seule.
Ses grands yeux tristes, sa jeunesse, me foutent les boules. Elle est touchante et semble tellement paumée.
— Lucie, je comprends, mais maintenant je suis là.
Elle commence à me parler en détail de son trouble, de son renfermement sur elle-même, du refuge qu'elle a trouvé dans la photo. Elle met l'emphase sur son enfance pourrie avec un père décédé quand elle avait cinq ans et une mère alcoolique au dernier degré. Putain, la pauvre, elle cumule. Je lui parle brièvement de moi, en rajoute des couches pour me fondre dans le décor.
— jaylie, ça te dérange de me laisser ton numéro ? Je te promets, je n'abuserai pas, mais...
— Pas de problème.
J'enfonce ma main dans ma poche pour prendre mon portable. Merde ! J'ai totalement oublié d'annuler le débrief avec Jelem, et vu le nombre de messages qu'elle m'a envoyés, elle est furieuse.
Tout en donnant mon numéro à Lucie, je fais défiler les SMS de ma boss.
> jaylie, je suis à la salle.

> jaylie, tu es en retard.

> jaylie, bordel, tu te fous de ma gueule ?!
« jaylie, jaylie... Ça commence à chauffer, je ricane tout seul en continuant à lire.
> si tu ne te pointes pas je te colle un rapport
Plus rien pendant un quart d'heure.
> jaylie, ça va ? Il y a un problème ?
Oh, ma jolie brune est passée en mode angoissé, comme c'est touchant. Elle croit quoi ? Que je suis attaché au fond d'une cave en train de faire une tournante avec mes nouveaux amis ? Je tape une réponse rapidement :
> Tout va bien.
Sa réponse arrive immédiatement.
> Vous êtes où ???
Tiens, on est revenus au vouvoiement. Elle peut appeler le geek avec ses traceurs. Lucie m'observe attentivement.
— Il y a un problème ? C'est ta copine ?
— Non, je suis célibataire. Comme pour toi, c'est compliqué.
« Mon portable vibre.
> Bordel, jaylie, répondez-moi
ou je vous envoie au cul toutes les brigades du 36 !!!
Je rigole tout seul.
> Et pourquoi pas l'armée de l'air ?
Mon téléphone sonne. Ça y est, elle craque, je vais me faire défoncer la tronche. Je m'excuse auprès de ma nouvelle amie, prétextant que j'ai un pote en galère et m'éloigne en décrochant.
— jaylie, arrêtez vos conneries et faites votre boulot !
— Eh bien, figurez-vous que je suis en train de bosser. Je suis avec Lucie. Elle est mignonne, on dirait un petit lutin gothique et...
— Fermez-la ! Pas au téléphone !
Silence. Elle reprend plus calmement.
— Bon, retrouvez-moi dans un bar à l'adresse que je vous envoie par SMS, je dois y rejoindre une amie.
Elle raccroche aussitôt. Intéressant, elle veut déjà me présenter à ses copines. Je retrouve mon nain de jardin qui m'attend sagement, lui dis que je dois partir. Sa déception me fend le cœur. Cette meuf n'a rien d'une tueuse, ou alors je change de métier.
— Lucie, appelle-moi, je serai ravi de te revoir pour un verre ou pour feuilleter tes albums photos.
Son visage s'illumine. Je ne perds pas de temps, la salue, grimpe sur ma moto et me dirige vers le 66 un snack bar PaS très loin un autre spécimen féminin beaucoup moins mignon m'attend pour me botter le cul.