Une explosion de gaz n'aurait pas fait mieux ! Je pénètre dans ce qui devait être un salon avec cuisine ouverte. Tout a été mis à sac – et encore, le mot est faible. J'évolue prudemment dans la pièce. Merde ! Si ma Miss Senegal est dans le même état que son appart, ça craint !
Rien n'a été épargné, les placards, la bibliothèque... Le canapé est éventré. La seule chose à peu près intacte est ce machin, le cul posé sur la table. Un chat roux qui me mate comme un con. Je déteste ces bestioles, en plus celui-là est particulièrement laid. L'arme au poing, je m'engouffre dans le couloir, passe devant la salle de bains et débouche sur ce qui pouvait éventuellement ressembler à une chambre. C'est quoi, ce délire ? Une certitude, ce n'est pas un cambriolage – ou alors le type a été pris d'une crise de démence.
Non. Il cherchait quelque chose, et certainement pas la nana car je ne vois pas pourquoi il aurait espéré la débusquer dans le matelas ouvert en deux. Reste à savoir s'il a trouvé ce qu'il voulait car si ce n'est pas le cas, une chose est sûre : il va revenir ! Mais où est passée Sine ? Cette meuf commence à m'énerver à jouer à cache-cache !
Je range mon arme ; mon téléphone vibre.
— jaylie, c'est Jelem. T'es où ?
— Dans l'appartement de votre copine. C'est underground sa déco. Il y a eu un projet X chez elle ? J'ai pas ouvert le four, j'ai peur d'y trouver un nain.
— Ne touche à rien ! J'envoie les scientifiques. Toujours pas de nouvelles d'elle ?
— J'avais pas l'intention de faire le ménage. Et non ! Rien ! Votre copine a disparu ! Dommage, elle était sympa.
— Arrête tes conneries ! On va la retrouver. Il faut qu'on parle. Rendez-vous à la salle en fin d'après-midi.
Un bruit dans l'entrée. Mes muscles se contractent, mon poing se resserre sur mon arme, je raccroche et me plaque contre le mur, à gauche du chambranle de la porte de la chambre. Prêt à cueillir l'intrus, je guette les pas qui s'avancent sans discrétion dans ma direction. Allez viens, mon loulou, je vais te faire goûter l'acier de mon attribut phallique !
Le dos incrusté au placo, je suis aussi excité que si j'attendais l'arrivée du père Noël. À peine a-t-il franchi le seuil que mon flingue se pose sur sa tempe.
— Bouge pas.
Merde ! La nana que je me suis tapée hier est au bout de mon canon. Figée, le regard fixe, elle ne respire plus. Désolé, ma jolie, toi c'est un autre canon que t'es censée bouffer. Soudain, sa main s'empare de mon poignet. Elle lève mon arme au-dessus d'elle en hurlant, une vraie furie.
On se calme ! Visiblement en état de choc, elle n'a toujours pas capté qui j'étais. Ma paume libre se plaque sur sa nuque.
— Sine, Sine ! Regarde-moi ! C'est moi, « jaylie ! Putain, calme-toi !
— Lâchez-moi !
Son cri me transperce les tympans, ses yeux affolés tournent dans tous les sens. Je lui fous une tarte ? Ma main glisse sur sa joue, et ses iris sombres se plantent dans les miens. Hagarde, elle m'observe pendant plusieurs secondes. Je souris en abaissant mon arme. Coucou, c'est moi ! Tu sais, ton premier plan cul !
— Sine, parle-moi !
Elle cligne des yeux, c'est plutôt bon signe, des larmes inondent silencieusement son visage. Merde, elle va pas se mettre à chialer ! Ça m'emmerde !
— jaylie ! Mais qu'est-ce que tu fous là ? C'est toi qui as fait tout ça ? Pourquoi ?
— J'avais besoin de me défouler. T'as tout de même bousillé la lampe de ma grand-mère !
Une lueur furieuse traverse ses pupilles. Aïe, elle n'apprécie pas mon humour.
— Sine, détends toi ! Je blague ! Putain, je t'ai cherchée partout ! T'étais où ? Et c'est quoi, ce bordel chez toi ? T'as laissé ton minou enfermé dans ton appart pendant une semaine ou quoi ? T'es qui ?
Ses jambes flanchent, j'ai juste le temps de passer mon bras autour de sa taille et de la plaquer contre moi avant qu'elle ne rejoigne ses affaires éparpillées sur le sol.
Mon portable vibre de nouveau. Je jette un œil au SMS reçu. Alex l'uro.
> Hello. Soirée sympa aujourd'hui.
Ça te dit ?
*Sine, avachie dans ses restes de canapé, se remet de ses émotions avec sa peluche à côté d'elle. La police scientifique vient de partir. Jelem fait les cent pas. Assis sur une table, je m'allume une clope.
— Jaylie, on ne fume pas chez moi.
Je souffle ma fumée. Ma belle brune fume du ciboulot.
— Bon, procédons dans l'ordre. Depuis ce matin nous avons un meurtre, une intrusion chez toi, jaylie, et un cambriolage chez Sine...
— Et j'ai un rencard ce soir !
— Avec qui ?
— Le beau brun qui convoite ma vessie.
— Tu penses que c'est une coïncidence ?
Je hausse les épaules.
— J'en sais rien. Je suis pas dans sa tronche.
— Bordel, Jaylie ! Réfléchis ! On a une enquête à mener ! Tu n'es pas là que pour faire mumuse avec tes nouveaux amis.
— Ah ouais ? Moi, on m'a dit que je devais juste me masturber en attendant que l'autre vienne me zigouiller. C'est votre enquête ! N'empêche que c'est un sacré merdier. J'aimerais pas être à votre place !
Les deux nanas me dévisagent, dépitées. Je me fends la gueule. Bon allez, mec, fais un effort, t'auras plus de chances de te faire la fliquette si tu coopères.
— Sine, le mec qui est venu ici cherchait quelque chose. Alors commence déjà par nous dire quoi. Tu planques de la drogue ? Il a tout déglingué et tu dois forcement avoir ton idée.
— Je ne vois pas... Je suis journaliste d'investigation, tu sais. Mon travail dérange beaucoup de monde. Mais je ne suis pas stupide ! Je ne stocke aucune info ici, c'est la première fois que ça m'arrive.
— Et tu bosses sur quoi en ce moment ?
— Je ne peux pas le dire.
Je jette un œil à ma supérieure. Genre : fais parler ta copine sinon je l'embarque pour un interrogatoire torride. Jelem prend la relève.
— Écoute, Sine. Tu dois nous le dire, sinon on va devoir faire saisir toutes tes données dans le cadre de l'enquête.
L'effet est immédiat. La miss se rebelle.
— Ça n'a rien à voir avec vous ! Je ne vois pas pourquoi je serais impliquée dans votre truc.
Son excitation fait fuir le chat qui monte à côté de moi sur la table. Dégage, la bestiole ! Sinon je te mets dans le même état que l'appart.
« — C'est à nous d'en juger ! Accouche avant que je me défoule sur ta boule de poils !
Garfield,trop con, vient se foutre sur mes genoux. Je le caresse avec mon flingue. Jelem me dévisage, désespérée. Quoi ? Elle a pas de môme, pas de mec ! Donc je fais pression comme je peux !
— jaylie ! Lâche mon chat !
— Estime-toi heureuse qu'il soit pas en train de te bouffer comme la vieille !
Tiens, il y a beaucoup trop de félins dans cette histoire. Merde ! Jaylie, tu te disperses, reviens ! Jelem reprend les rênes et s'accroupit devant sa copine encore en état de choc.
— Sine, on veut juste comprendre. Tout porte à croire que tu n'es plus en sécurité chez toi. Ça n'a en effet peut-être rien à voir avec notre enquête, mais les types qui sont venus chez toi n'en resteront pas là s'ils n'ont rien trouvé.
Convaincante, attendrissante, la poulette. Je mate la scène en réfléchissant. Je sais pas faire ça. Il faudrait que je m'entraîne car la blonde vide son sac aussitôt.
— Je travaille en ce moment sur un groupe militant extrémiste catholique. Une sorte de confrérie plus proche du nationalisme que de la religion. Ils militent contre pas mal de choses, comme l'avortement, le mariage gay... Mais je les soupçonne d'être plus activistes qu'ils ne prétendent l'être.
— Et tu en es où dans ton enquête ?
— Je suis sur le point de découvrir leur implication dans des actions un peu glauques de tabassage ou saccage de lieux associatifs.
Cette minette est bien plus intéressante que je ne le pensais. Bon, en même temps je n'ai visité que son cul.
— Saccage comme ton appart !
Pas de réponse. Jelem se redresse.
— Tu vas nous donner les éléments de ta recherche. On va tenter de creuser pour voir s'il n'y a pas un lien avec notre enquête. En attendant, tu ne peux pas rester ici toute seule. Tu vas venir chez moi .
Le minou ronronne ,s'allonge sur moi.
« — Sine ! Ton groupe de cinglés, ils militent aussi pour la défense des animaux ?
Regards surpris braqués dans ma direction. Oh, les minettes, on se calme. Oui, le matou m'intrigue. Je sais pas pourquoi.
— C'est quoi, cette fixation sur le chat ? T'es vraiment tordu !
— Je sais pas... mais je les trouve bien trop présents sur les lieux des crimes. Les autres victimes avaient des chats ?
Ma boss semble sur le point de me virer avec mon idée de dingue.
— Bordel, Véline ! Vous savez combien de personnes ont des chats ? Si c'est le mobile de notre tueur, on est mal barrés ! Vous délirez ou c'est encore une de vos blagues pourries ?
Elle veut que je réfléchisse et cherche un lien entre les deux affaires. J'ai plein de théories, si elle veut.
— Vous savez combien de personnes se masturbent ? D'ailleurs, Sine, c'est peut-être pour ça que t'es dans la merde ! Petite coquine !
Jelem manuella Croft perd patience. Calme-toi, ma belle, car j'adore te voir en colère et ça m'excite.
— Sine, prends des affaires, on se casse. Jaylie, puisque t'es si intéressé par le chat, tu le gardes ! Ça fera un mobile de plus pour que notre psychopathe te rende visite. J'étudie le travail de Sine avec elle et on fait le point demain à la salle. Tu me raconteras le rendez-vous de ce soir.
— J'en veux pas de ce truc !
Je me lève en balançant le chat sur le canapé. Pas question de m'embarrasser de cette chose immonde. Ma grande brune, suivie de ma beauté noire, tournent déjà les talons en se foutant de moi.
— Interroge-le ! Il a tout vu ! Et ferme-la ! Sinon je te colle les deux de la vieille en plus !
Putain, elle me cherche. Je vais la coller ailleurs si elle continue. Sine se retourne, un grand sourire aux lèvres.
— Il s'appelle Caramel. Prends-en soin. Tu vas voir, il est très attachant.
La porte claque. Interloqué, je scrute le dénommé caramel en passant ma main dans mes cheveux. Comment peut-on donner un nom pareil à un chat ?
— Toi, si tu l'ouvres, je te dégomme avec mon flingue !
C'est quoi, cette journée ? Un meurtre, un chat. Une journaliste traquée, une flic aux abois et un uro homo qui me donne un rencard. Autant dire que je suis mal barré. Je vais pas me faire chier dans les prochaines vingt-quatre heures.________________
10ème partie . Qu'en pensez vous?
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Jaylie murder&sex[En ECriture]
Misterio / SuspensoJaylie .ok, je vous l'accorde c'est bizarre comme prénom pour un mec. Mais pour toute réclamation ,adressez-vous à ma génitrice ,vous allez voir,elle est charmante. Que dire sur moi? Je suis flic à la brigade de répression du proxénétisme ,j'ai un...