Chapitre 30: Bombe humaine

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— Lieutenant Kn ! Moi et mes amies, nous nous demandions si vous alliez finir par venir. Je craignais que mon petit jeu de piste ne soit un peu trop difficile pour vous.
L'arme braquée sur le fameux Sebastian, je mate son bras au bout duquel son canon est pointé sur la tempe de Jelem. À genoux, les mains attachées dans le dos, elle me fixe avec une intensité effroyable. Putain ! Mais pourquoi t'es là ! Son T-shirt, arraché sur le devant, découvre son soutif et son ventre entouré d'une ceinture explosive qui se soulève au rythme de sa respiration haletante. Mon regard dévie sur Lucie. Avachie sur elle-même, la petite brune pleure toutes les larmes de son corps en gémissant.
Sans bouger d'un millimètre, je reviens sur ma cible. Le beau gosse blond de Kovacevick me mate, un sourire satisfait aux lèvres. L'adrénaline augmente ma concentration, il devient mon point de mire. Tu ne vas même pas avoir le temps de cligner des paupières que je vais te perforer la tronche.
Devinant certainement mes intentions, il bouge, s'accroupit derrière ma boss en caressant ses longs cheveux. Les traits de Jelem  se crispent, mais elle reste imperturbable, comme statufiée par rapport à Lucie qui tremble comme une feuille à côté d'elle.
— Lieutenant, nous allons pouvoir débuter notre dernière partie.
Je ne réponds pas, obnubilé par mon envie de le buter. Il pince brutalement les joues de Jelem , forçant sa bouche à s'ouvrir, lui renverse la tête en arrière. Son canon s'enfonce entre ses lèvres, lui arrachant un râle. J'effectue un pas, remarque la présence d'un détonateur dans son autre main.
— Tss-tss. Restez là où vous êtes. Si vous tentez quoi que ce soit, on va perdre rapidement un pion et on ne va plus pouvoir jouer. Ce serait bien dommage.
— Espèce de malade ! Je t'assure d'une chose, c'est que tu ne ressortiras pas d'ici vivant.
— Oui, ça c'est prévu. Tout comme vous, vous allez peut-être vous en sortir. Elles deux, c'est moins sûr.
Putain de barge ! Jaylie , trouve le moyen d'exploser sa cervelle de cinglé avant qu'il ait le temps de vider son chargeur dans le gosier de Jelem  ou de nous faire sauter en même temps que ses entrailles !
— Alors ! Nous avons là deux victimes. La mienne, la dénommée Lucie, et la vôtre ! Jelem, je crois. Le jeu est simple. Ici, une jeune fille vicieuse à l'esprit obsédé par le plaisir, et ici, une jeune femme qui représente la loi mais trompe allègrement son mari au lieu de lui faire un gosse. Je suis désolé, vous n'auriez jamais dû être impliqué dans cette partie mais, voyez-vous, vous m'avez plu tous les deux alors je me suis dit que c'était un bon moyen d'en finir.
— Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ?
— Quelle question ! Ces personnes me dégoûtent, elles n'ont aucune valeur : des rebuts de la société.
— Donc tu t'es dit : je vais tous les exterminer. Logique.
— Non. Je ne me réduis pas à ce genre de choses. Ils ne sont que des pions, des instruments pour accomplir quelque chose de plus grand. Ce n'est que le début, monsieur Kn. Ma mission se termine là, mais celle de ma cause ne fait que commencer. Chut ! On a de la compagnie !
Des bruits proviennent des niveaux inférieurs. Des squatteurs, ses potes, les miens ? Le mec est calme, bien trop calme. Il se contrôle parfaitement. Aucun signe de nervosité susceptible de détourner ne serait-ce qu'une fraction de seconde son attention. Temps suffisant pour que je le dégomme.
— Ta cause ? Tu parles des « Lumières de l'Humanité » ?
— Une confrérie remarquable, portée par un homme dont la perfidie sans limite méritait toute mon attention et mon dévouement. Mais nous avons assez parlé ! Jouons ! dit-il en caressant la joue de Jelem qui déglutit, l'acier entre les dents.
Kn , reste calme, ne fais aucune fausse note sinon c'est le carnage.
— Je vous laisse choisir votre victime !
— Pardon ?
— Soit la femme infidèle, soit la jeune dépravée. Laquelle voulez-vous tuer ?
— Espèce de malade !
— Oui, ça, je le sais. Des années de thérapie et cela n'a servi strictement à rien.
Alors autant abréger les souffrances de ces pauvres gens et les miennes.
— Je doute qu'il y ait tant de générosité dans tes actes.
— Monsieur Kn, lorsque vous étiez allongé, inconscient, à côté de Suzanne pendant que je lui enfonçais votre appendice dans la bouche, j'aurais très bien pu vous tuer... Mais revenons à nos règles. À qui allez-vous offrir une mort propre, rapide, par balle ? Elle ou elle ?
— Parce que tu crois que je vais jouer à ton petit jeu ?
— Vous me décevez, lieutenant Kn ! Si vous refusez, je vais devoir choisir moi-même, à votre place, avant de m'occuper de l'autre afin qu'elle savoure mes méthodes.
— Tu rêves ! Jamais tu ne sortiras d'ici.
— C'est un détail, vous chipotez, répond-il avec un rire sadique.
Putain ! Je vais l'emmener faire un tour dans la salle d'auscultation essayer tous les scalpels. Il veut que j'en shoote une ! Et après il croit qu'il va pouvoir tranquillement s'en aller avec l'autre ? Pauvre mec ! Ton sadisme t'a bouffé les neurones.
Des pas résonnent dans les escaliers. Si ce sont ses petits copains, c'est mort.
— Je vous laisse dix secondes.
Il retire son arme de la bouche de Jelem qui prend une grande inspiration, puis la braque aussitôt sur la tête de Lucie. Dix... je perçois un léger mouvement sur les lèvres de ma boss. Bordel, elle tente de me dire quelque chose. Huit...
Ma belle, fais-moi confiance. Qu'est-ce que j'ai comme option ? Quoi que je fasse, on est fait à cause de ces putains d'explosifs. Un plan tente de se former à toute vitesse dans ma tête. Mon attention et mon flingue se reportent sur Lucie, visage baissé, secouée de soubresauts nerveux. Cinq... quatre...
jaylie, non ! Regarde-moi ! s'écrie Jelem .— Trois... lance-t-il, imperturbable en bougeant de gauche à droite tout en tapotant le bouton de son détonateur, son canon toujours pointé sur la petite en larmes.
Jaylie! Tire sur moi ! crie encore plus fort Jelem .
— Non !
Mon arme passe de l'une à l'autre puis à lui. Je perçois son doigt se contracter sur sa gâchette. Fait chier ! C'est trop risqué de tirer sur ce type. Connard ! Arrête de bouger et de te marrer ! Merde, si je rate mon coup, on est tous foutus !
— Putain, Jelem , je peux pas...
— Deux...
Lucie crie comme une démente, Jelem  m'appelle pour que je la dégomme et à cela s'ajoute un boucan d'enfer provenant de l'étage en dessous. Ça ne me rassure pas. Si les poulets débarquent, ils nous font tous exploser. Bordel, fermez-la !
Jaylie ! Regarde-moi ! Tire, putain !
Mon flingue orienté vers Lucie, je plonge dans le regard déterminé de Jelem , transformée en bombe humaine. Je zappe tout ce qui se passe autour. Un sourire étire ses lèvres magnifiques.
— Un... Il va falloir choisir !
Je retiens mon souffle, la belle flic s'immobilise et, au dernier moment, je braque mon arme sur elle et tire.

Les hurlements de Lucie accompagnent le sifflement de ma balle

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Les hurlements de Lucie accompagnent le sifflement de ma balle. Jelem  s'effondre. Aussitôt, je vise le cinglé, déconcentré par mon choix. Il met une fraction de seconde de trop à réagir. Je rencontre ses prunelles transparentes, un filet de sang apparaît sur son front, il s'écroule près du corps de Jelem . Immédiatement je me précipite sur lui, lui arrache le détonateur.
T'étais trop sûr de toi, mec ! Tu as cru que j'étais prévisible, tu pensais tout contrôler et que je n'aurais pas les couilles de butter cette nana ! Erreur de casting ! Il n'était pas question que tu te casses avec ma belle brune...

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Jaylie murder&sex[En ECriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant