Bruna Watson, mardi deux janvier 2019.
— il a vraiment du mal à rester assit dans ce fauteuil. Il en a marre mais il n'a pas le choix, sa jambe droite ne répond plus. Il n'a plus autant de mobilité. Sa maladie prend de l'ampleur. Elle fait énormément de dégât. Il en a même perdu l'usage de la parole. Il ne le supporte pas. Il souffre tellement, Lucie, je lui explique.
— j'aimerais tellement qu'il guérisse. Il ne mérite pas ça. Cet homme est si merveilleux et bienveillant, pourquoi la vie s'acharne-t-elle sur les gens les plus bons ? souffle-t-elle en me fixant derrière son écran.
— je n'en ai pas la moindre idée...je suppose seulement que c'est ainsi que fonctionne la vie.
Tout en discutant de mon parrain avec mon ami, je pose ma main sur la fenêtre froide et embuée de ma chambre.
La météo a annoncé pour cette semaine de la neige et des températures très basses. Cette fenêtre restera donc fermer et le radiateur blanc installé contre le mur droit de ma chambre explosera son compteur.
— comment se passe ton voyage ? je demande en souriant, tout en passant une main sur la vitre.
— pour l'instant, je m'amuse comme une folle. Avec les filles, nous n'avons pas cessé une seule seconde de faire les boutiques et de découvrir les spécialités du Canada. C'est un pays vraiment magnifique. J'aurais tant aimé que tu sois avec nous.
Le ton soudainement froid qu'elle emploie à mon encontre me pousse à croire qu'elle ne me dit pas tout. Lucie a toujours fonctionné de la sorte quand rien ne fonctionne comme elle le souhaiterait.
— tu sais, même si, j'aurais eu l'argent, je ne serais pas venue. Pas que je ne le veuille. Seulement, la maladie de mon parrain prend énormément de l'ampleur, il aurait eu besoin de moi.
J'aurais été même capable de ne pas me rendre au Canada sans même demander de remboursement.
Sa maladie est omniprésente. Surtout ces derniers jours. Elle ne lui lâche plus la grappe, ne lui laisse plus une seule seconde de répit. La maladie s'empare avec une facilité fascinante et avec joie des nombreuses heures restantes de la vie de Mike.
Alors que son médecin avait estimé une espérance de vie d'au moins huit mois, nous avons compris, qu'en réalité, ça ne se passerait pas comme prévu. Il n'est plus question de mois mais bien de semaines et peut-être même de jours.
Chaque soir en m'endormant, je crains avec force de me réveiller avec un message et des centaines d'appels ignorés m'annonçant que mon parrain a rendu les armes. Que la maladie l'a définitivement enveloppé sans que je n'aie eu la moindre chance de lui faire mes adieux. De lui dire que mon amour pour sa personne est sans limite et qu'il ne cessera jamais d'exister puis de le remercier comme j'aurais dû le faire pour tout ce qu'il a fait me concernant.
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Good Fire | Stephen James |
Fanfiction-" chaque emmerdeuse, à son emmerdeur." Un brun aux multiples tatouages. Une brune aux airs de princesse. L'un s'appelle Stephen. L'autre s'appelle Bruna. L'un a une passion pour les tatouages. L'une a une passion pour l'escalade. Différent au...