Chapitre 3

145 34 137
                                    

"La pire décision de toutes est celle que l'on n'a pas prise."
~ Zig Ziglar

***

*ROSE*

Hugo arriva vers nous, tirant deux chariots pour nous permettre de transporter nos affaires plus facilement. Il m'aida à hisser la mienne sur le chariot et nous rattrapâmes ma mère qui avançait d'un pas rapide. Elle se stoppa devant le mur menant à la voie 9 ¾ et vérifia que personne dans les environs ne verrait quoi que ce soit.

— Allez-y avant moi, je fermerai la marche !

Nous nous plaçâmes côte à côte avec Hugo et prîmes de l'élan avant de foncer droit vers le mur. Nous arrivâmes directement au milieu d'une agitation sans nom. De jeunes sorciers couraient dans tous les sens, surexcités. Les nouvelles premières années embrassaient leur famille, mi-inquiets, mi-heureux sous le regard angoissé de leurs parents. Des élèves plus âgés bavardaient tranquillement entre eux, contents de retrouver leurs amis après les deux longs mois de vacances.

Ma mère arriva derrière nous, son sac toujours à la main.

— Hugo, tu veux toujours savoir ce qu'il y a dans ce sac ? lui demanda-t-elle.

Sans attendre de réponse, elle ouvrit le sac d'un coup de baguette, dévoilant deux cages contenant chacune un hibou.

— La chouette blanche est pour Rose et le hibou noir pour toi, Hugo !

Je sentis ma bouche s'entrouvrir de stupeur.  Ma mère venait de nous faire un cadeau magnifique. Je sortis entièrement la cage du sac et observait ma chouette à travers les barreaux. Elle était d'une beauté incontestable. Mon frère s'était déjà lancé dans les bras de ma mère, la remerciant en riant de joie. Repérant ses amis au loin, il s'occupa de faire charger nos affaires dans le train et dit affectueusement au revoir à notre mère. Puis il partit tandis que j'observais toujours mon nouvel animal de compagnie.

Entendant des cris, je tournai la tête et vis qu'Hugo avait déjà retrouvé ses amis. Ils riaient joyeusement en se tapant dans le dos. Je les contemplai d'un air pensif lorsque ma mère arriva derrière moi et entoura mes épaules de son bras. Elle me sourit doucement, semblant m'encourager à monter dans ce train et à prendre mon envol. Mais je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas la laisser seule une fois de plus pendant des mois entiers. Je me jetai dans ses bras, les larmes aux yeux.

Lorsque nous nous séparâmes après de longues secondes d'étreinte, je vis Harry et son épouse Ginny se diriger vers nous, un grand sourire paqué sur leur visage.

— Quelle joie de vous revoir ! s'exclama ma tante.

Elle me prit dans ses bras et m'embrassa joyeusement.

— Rose, tu deviens de plus en plus belle chaque jour ! lança-t-elle en me contemplant.

C'était faux. Je ne me trouvais absolument pas belle. J'avais les yeux trop grands et trop bleus, j'étais trop maigre et trop pâle, et surtout j'avais des cheveux que je détestais. Non pas à cause de leur couleur rousse ou de leur volume mais plutôt à cause des souvenirs associés à eux.

Jusqu'à mes onze ans mes petits camarades de classe me traitaient de sorcière à cause de mon physique pour le moins atypique. N'est-ce pas ironique ? Ils ne croyaient pas si bien dire ! Mais surtout ces cheveux me rappelaient la personne de qui je les tenais. Mon père. Il possédait la même couleur flamboyante et les mêmes yeux bleus que moi. Et maintenant il avait disparu. Personne ne sait où et ce n'est pas faute de l'avoir cherché. Il s'est tout simplement volatilisé du jour au lendemain, abandonnant ma mère avec deux jeunes enfants.

Je sortis de mes pensées moroses lorsqu'une jeune fille se jeta dans mes bras. Elle m'embrassa, l'air particulièrement heureuse de me revoir. Je lui adressai un vrai sourire, le premier de la journée.

Au loin je vis mes cousins et mon frère embarquer dans le train. Un rapide coup d'œil à ma montre m'indiqua que le Poudlard Express partait dans cinq minutes. Une fumée dense commençait à sortir de la cheminée et la locomotive siffla longuement, rappelant aux retardataires que le départ se faisait dans quelques minutes.

Je pris ma mère dans mes bras, lui souhaitai bon courage et l'embrassai avant de suivre mon amie à l'intérieur du train. Mon frère nous entraîna toutes les deux vers un compartiment.

***

La Marque des Ténèbres (Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant