Chapitre 1. Axel

6.7K 253 43
                                    

Samedi.

« -Alors quoi, tu me quittes ? C'est terminé, point ?

Anaïs, avec qui je croyais passer encore de longues années, si ce n'est toutes les autres jusqu'à ce que la mort nous sépare, détourne son regard chocolat dans le vide.

-Je n'ai même pas le droit à une explication ? riais-je, mitigé entre une envie d'hurler et m'exiler en Alaska pour fuir ce merdier.

-Ça fait un mois qu'on est séparés Axel...

-Tu m'as dit que t'avais besoin d'une pause ! choisis-je finalement d'hurler. J'ai déjà été assez débile pour accepter un break à la con, soi-disant parce que t'avais besoin d'un peu d'espace pour réfléchir et te ressourcer. Te ressourcer de quoi ? J'en sais foutrement rien ! Mais il n'est pas question que tu me quittes sans une putain d'explication Ana ! »

Et pourtant, elle ne m'en a donné aucune. A moins que « je suis désolée », marmonnée honteusement entre deux sanglots, ça compte comme lot de consolation. Mais j'en doute. Parce que bordel, il n'y à rien à faire, son vague désolé pleurniché n'a absolument pas apaisé ni ma colère, ni ma rancœur, et encore moins la douleur. Je suis devenu une boule de nerfs pleine de nœuds impossible à dénouer, et tout le monde en empathie.

-Je t'en pries, ne me fait pas chier avec cette histoire Max, grommelais-je derrière le goulot de ma bière. Je suis venu ici pour mater un match de foot, et surtout parce que ma frangine n'est pas là pour me les briser, alors ne m'emmerde pas à ton tour avec ces conneries de vacances au bord de la mer qui me ferait le plus grand bien. J'en ai rien à carrer de la mer, je suis très bien dans mon canapé.

-Ton canapé en à marre de voir ton cul, il y à carrément ta trace enracinée dedans, ça devient pitoyable.

-Je t'emmerde.

Mon beau-frère hausse nonchalamment les épaules en repoussant tout ; de mon insulte à ma colère constante, en passant par ma mauvaise humeur quotidienne et mes grognements incessants.

Je crois que tout mon entourage, c'est celui qui arrive encore le mieux à me supporter.

-Zoé à raison, je suis sûr que ça te ferait du bien de venir passer les vacances avec nous tous, insiste-t-il d'un ton détaché.

-Zoé est une putain d'emmerdeuse.

-Arrête de parler comme ça de ma femme trou du cul !

-C'est ma sœur, j'ai tous les droits, lui souriais-je traîtreusement.

-Seigneur Axel, t'es infernal ! se plaint-il en soufflant grossièrement en se frottant les yeux. Je comprends que tu sois déprimé, ok ? On le comprend tous. Elle t'a quitté après quatre ans de relation, vous viviez ensemble, tu l'avais demandé en mariage. Ça va, on a saisis.

-Merci de me le rappeler. Heureusement que t'es là mec, j'avais presque oublié pourquoi je me sentais aussi merdique, ironisais-je en avalant une longue gorgée de bière.

-Arrête de t'apitoyer sur ton sort bordel !

Finalement, je crois même lui atteint ses limites à me supporter. C'est désolant, et ça prouve à quel point mon cas est devenu critique.

Je soupire en m'enfonçant paresseusement dans le canapé sans quitter la télé des yeux.

-Ça fait trois mois qu'elle t'a quitté, continue-t-il comme si je ne connaissais pas déjà l'histoire, ou cette conversation que j'ai déjà eu un million de fois avec ma sœur. Tu ne crois pas qu'il serait temps de passer à autre chose ? T'es carrément exécrable putain, ça devient lourd !

HolidaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant