Chapitre 11. Axel

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Samedi.

Je me réveille avant tout le monde en souriant comme un idiot, puis prépare le petit-déjeuner en sifflotant. Toujours comme un idiot.

-Tant de bonne humeur dès le matin, c'est écœurant, me rejoint ma sœur en grimaçant faussement.

Je ris alors qu'elle pose un bisou sur ma joue, regardant ce que je fait au passage.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive ? me suspecte-t-elle en sortant son matériel pour presser des oranges, comme à son habitude.

-Tu vas me reprocher d'être de bonne humeur maintenant ? Il faut savoir ce que tu veux frangine.

Je lui vole deux oranges pour les faire jongler sous son regard perplexe, avec le même sourire débile qui ne me quitte plus, puis les reposes sur une planche à découper avant de m'affairer à la tâcher.

-Ok... pouffe-t-elle en m'examinant. Sérieux, je ne m'en plains pas, loin de là, il y a longtemps que je ne t'avais pas vu aussi... Enthousiaste. Et ça fait plaisir à voir.

J'acquiesce en lui souriant davantage, sous son léger froncement de sourcils.

-Mais je me demande quand même comment ce revirement complet a pu arriver en une seule nuit, songe-t-elle. T'avais déjà l'air d'aller mieux mais là, c'est flagrant.

-Parce que c'est vraiment le cas, affirmais-je.

-Et donc, c'est dû à quoi ? Un rapport avec la jolie brune qui dort à l'étage par hasard... ?

-Entre autres, riais-je en lui tendant les fruits coupés. Mais j'ai surtout réalisé que j'étais passé à autre chose et putain, t'imagines pas à quel point ça fait du bien !

-Passé à autre chose ?

-Anaïs, m'expliquais-je en sortant des verres. J'ai eu une discussion avec Caro et va savoir comment, j'ai eu une soudaine illumination. Je croyais que j'étais mal parce qu'elle me manquait mais en réalité, je me sentais mal parce que je ne comprenais pas pourquoi elle m'avait quitté. Et maintenant, je m'en fou.

Je hausse les épaules sans perdre ma nouvelle joie de vivre même en évoquant mon ex, ce qui me réjouit encore plus. Tandis que ma sœur, surprise et sceptique, continue de m'épier du coin de l'œil en pressant ses oranges.

-Alors c'est terminé les perpétuelles remises en questions, les crises de nerfs et la mauvaise humeur quotidienne, tu ne l'aimes plus ? m'interroge-t-elle.

Je me fige une seconde au-dessus des biscottes, le couteau plein de beurre en suspens alors que j'y réfléchis sérieusement.

-Ça, je ne sais pas trop encore, marmonnais-je. On est quand même restés longtemps ensemble et je... Je ne sais pas, mais je me sens bien alors ne gâche pas tout.

Je lui souris pour la millième fois, avec un faible goût amer en bouche, allégeant ma requête en priant pour qu'elle n'insiste pas. Ce qu'heureusement, elle ne fait pas.

Je suis fatigué de me poser des tonnes de questions au sujet d'une chose qui n'existe plus, et d'une personne qui ne fait définitivement plus partie de ma vie. Et qui plus est, ne mérite pas vraiment que je m'y attarde alors qu'elle, très certainement, doit recommencer une nouvelle vie sans aucuns remords.

Maxime nous rejoint avec ma petite tête blonde, que je m'empresse de lui arracher des bras en abandonnant la préparation du petit-déjeuner pour aller la câliner sur le canapé. Elle est encore dans les vapes, à moitié endormie, blottit contre moi en mâchouillant l'oreille de son chien en peluche prêt à rendre l'âme.

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