Holidays

Chapitre 18. Julia

Samedi.

J'émerge de mon sommeil en entendant vaguement quelqu'un toquer à ma porte. Je ronchonne en cachant ma tête sous l'oreille, demandant silencieusement à la personne qui ose me réveiller de bien vouloir me foutre la paix. Avant de me redresser subitement en imaginant que ça puisse être Axel, que j'ai attendu une bonne partie de la soirée avant que Zoé ne m'informe qu'il s'était endormi dans le lit de sa filleule.

-Hé, t'es réveillée ma poule ? entre finalement Caroline, faisant résonner le tintement de la clochette accrochée sur la poignée.

Déçue, je me renfonce sous ma couette, la faisant rire.

-Sympa l'accueil connasse.

Mon matelas rebondit quand elle saute dessus, prenant ses aises en s'installant à son tour sous ma couverture.

-Bon alors, tu me racontes ce qu'il se passe, s'empresse-t-elle de réclamer.

Je sais parfaitement qu'elle fait allusion a l'énième retournement de situation dans ma relation avec son cousin. Qui a pour le moins surpris tout le monde hier soir, quand ils sont rentrés à l'improviste et ont retrouvé Axel entre mes jambes et sa langue dans ma bouche, alors qu'on s'entretuait encore quelques jours plus tôt.

Bizarrement, aucun d'entre eux n'a fait de commentaire ou m'a posé de question. Alors que j'ai bien vu que ça les démangeaient tous d'en savoir plus.

-Un jour vous vous étripez et le lendemain, vous vous pelotez dans toutes les pièces de la maison. Je n'arrive plus à vous suivre, se plaint Caroline.

-On a eu des différents à cause de quelques incompréhensions sur certains sujets, mais je crois que ça s'est arrangé, lui expliquais-je, évasive.

Bien évidemment, ça ne lui suffit pas. Je souffle sous son regard désireux d'avoir davantage d'arguments, et me tourne sur le dos pour m'étirer et me frotter les yeux avant de reprendre :

-Il m'a dit qu'il voulait quelque chose de sérieux et pas seulement s'amuser pendant les vacances.

-Pas toi ?

-Si, je l'apprécie vraiment et je me suis beaucoup attachée à lui mais je... Enfin, tu sais bien comment se sont terminées les deux seules vraies relations que j'ai eu. Si on peut les appeler comme ça d'ailleurs, vu le peu de temps qu'elles ont duré.

Elle me scrute, attendant que je développe ce qu'elle sait pourtant déjà.

-Il prétend que mes tocs ne sont pas un problème pour lui mais il n'en sait rien Caro, soupirais-je. Il n'y est pas confronté quotidiennement ici, ce sera différent une fois qu'on aura quitté Paradise et qu'on sera revenu à la réalité de la vie. Je sais que mes habitudes peuvent être... Dérangeantes, et je ne suis pas sûre qu'il arrive à s'y faire. Le peu d'hommes qui ont essayé de s'y habituer n'y sont jamais arrivés.

-Parce que tu ne leur a jamais expliqué pourquoi est-ce que tu les avais...

-Ce que je ne tiens pas à faire avec Axel non plus, rétorquais-je, la gorge nouée. Je déteste parler de ça, tu le sais. Et de toute façon ça fait partie de mon passé, ça ne changera rien qu'il le sache ou non.

-C'est là que tu te trompes Lia, il comprendrait mieux pourquoi est-ce que tu as toutes ses habitudes étranges si tu lui expliquais les raisons. Tout le monde le comprendrait en sachant ce que tu as vécu chérie, me sourit-elle tendrement.

Mais je me braque quand même, sentant déjà les larmes me monter aux yeux rien qu'à l'évocation d'une possible discussion à ce sujet, avec Axel ou quiconque.