Mercredi.
Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, et pour cause, j'ai dormi seul dans mon lit. Ce qui n'était plus arrivé depuis une éternité j'ai l'impression. Mais après notre dernière discussion avec Julia, que j'ai monté dans sa chambre après l'avoir retrouvé endormie dans le lit de jardin, je me voyais mal simplement m'allonger à ses côtés et la tenir dans mes bras. Bien que l'idée m'a carrément titiller. Mais j'ai renoncé en sachant parfaitement que le réveil risquerait d'être étrangement inconfortable.
Quoi qu'il en soit, mon humeur est plus que massacrante au petit-déjeuner. D'une, par le manque de sommeil et secundo, par l'incertitude qui me ronge la peau à mesure que l'heure du départ approche, et que je ne sais toujours pas qu'elle décision va prendre Julia une fois levée.
Je ne peux rien faire de plus que prier et espérer que je ne vais pas amèrement regretter de m'être attaché à elle. Pour ne pas dire nettement les choses telles qu'elles sont ; que je suis tomber raide dingue amoureux de cette emmerdeuse.
-Parrain, je ne trouve plus moustache, pleurniche ma petite tête blonde en venant se cramponner à mon cou.
-Moustache ?
-C'est un chat errant qu'on a trouvé hier devant la maison en rentrant du restaurant, m'apprend ma sœur depuis la cuisine. Elle l'a renommé comme ça.
-Il est plus là maintenant, répète ma filleule, la mine chagrinée.
-Il a dû retrouver sa maison, t'inquiète pas pour lui mon cœur.
-Mais je voulais le ramener chez nous pour jouer avec lui.
-C'est ça oui, t'as raison, marmonne sarcastiquement Max derrière sa tasse de café.
-Je t'en offrirai un, rétorquais-je.
Louise relève brutalement la tête de mon épaule, ses magnifiques yeux bleus écarquillés, pétillants, tandis que mon beau-frère me fusille du regard.
-Hors de question, refuse-t-il aussitôt.
-Pourquoi pas ? Si elle veut un chat, laisse-là avoir un chat.
-Axel, me sermonne Zoé, sûrement d'oser entraver l'autorité de son mari devant sa fille.
-Quoi ? C'est bon c'est rien qu'un putain de chat, si ça lui fait plaisir ! Je t'en achèterai un princesse, t'en fais pas.
-Axel, arrête ! s'énerve ma sœur en venant m'arracher la petite des bras. A quoi tu joues ? On ne prendra pas de chat, point à ligne, ce n'est pas parrain qui décide Lou.
Je serre les dents pour ne pas surenchérir plus agressivement, ignore du mieux que j'y arrive les larmes capricieuses de Louise, et déguerpis dans le jardin pour faire retomber la pression. Conscient que mon entêtement est ridiculeusement puérile, et surtout seulement dû au silence insoutenable de Julia qui met mes nerfs à crans.
Maxime, sans prononcer le moindre mot, me rejoint sur la terrasse. Il tire une chaise, la traîne jusqu'en face de la mienne, s'installe paisiblement en remontant une cheville sur un genoux, puis enfonce son regard dans le mien. Toujours sans dire quoi que ce soit.
-Ça va, je suis désolé, ronchonnais-je.
-J'espère bien. Tu me contredis encore une fois devant elle comme ça et tu prends mon poing petit merdeux.
Je roule des yeux en m'enfonçant contre le dossier de ma chaise.
-Tu m'expliques ce qui te rend aussi con tout à coup ? Il y a longtemps que t'avais pas été aussi exécrable, et je t'avoue que ça ne m'avais pas vraiment manqué.

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Holidays
RomanceIls méritaient bien quelques jours de vacances. Elle venait de perdre son travail. Il venait de se faire larguer par celle avec qui il s'imaginait faire sa vie. Quoi de mieux qu'une maison en bord de mer pour se remonter le moral ? Ce qu'ils igno...