Samedi.
A mesure qu'Axel me fait part des révélations que ma mère lui à elle-même confiées, je découvre qu'il y a étonnement un bon nombre de zone d'ombre sur mon passé. Comme le fait que ma mère faisait -et fait toujours- partie d'un groupe de soutien pour les personnes souffrants de troubles dépressifs, ce dont j'ignorais totalement que ma mère souffrait depuis l'abandon de mes grands-parents, mais ce qui explique maintenant les poignées de médicaments qu'elle avalait quotidiennement. Ainsi que c'est grâce à ce centre d'aide qu'elle a rencontré la raclure qui m'a gâché la vie, lui y étant inscrit pour des séances de gestion de la colère imposées par le tribunal à la suite d'une bagarre dans un bar qui aurait mal tourné.
-Et rien que ça, ça ne lui a pas mis la puce à l'oreille ? Elle ne sait pas dit une seconde que de faire entrer un homme avec des antécédents de violence dans sa vie et dans celle de sa fille, ça pourrait être un pari un peu risqué ? commentais-je blasement en roulant des yeux. Comment est-ce qu'on peut être aussi naïve et irresponsable...
Je balaie l'air de ma main pour chasser cette pensée, l'incitant à poursuivre, mais il me précise que selon les dires de ma mère, lors de sa rencontre avec son dégénéré de mari, celui-ci était apprécié de beaucoup. Il était même jugé comme étant un homme sympathique et bienveillant, bien qu'un peu réservé et souvent en retrait.
Là-dessus, impossible de retenir mon rire cynique.
-Sympathique et bienveillant ? répétais-je, écœurée par cette description. Dès le premier jour où je l'ai rencontré, j'ai sentis qu'il n'était pas net. Il avait un regard de psychopathe et une attitude de junky en pleine redescente, c'est n'importe quoi.
Je m'avachis dans le sofa tandis qu'Axel enchaîne en m'annonçant que ma mère subissait elle aussi les violences de son conjoint. Mais que surtout, cela ne s'arrêtait pas aux gifles et coups de ceintures qu'elle prenait également puisque quand il devait s'absenter de la maison, cette ordure la droguait délibérément en dissimulant des somnifères dans sa nourriture ou son café, avant de lui injecter je ne sais quelle cochonnerie dans le bras une fois endormie. Tout ça afin de s'assurer qu'elle ne puisse pas s'enfuir si l'envie lui prenait en se réveillant avant son retour.
-Parce qu'elle a déjà essayé de s'enfuir peut-être ? ricanais-je, désabusée, persuadée que cette vie lui convenait pleinement.
-Et bien en fait, oui, rétorque Axel. Au tout début quand ils ont emménagés ensemble, il n'était pas violent physiquement mais il commençait à l'insulter et à la dénigrer constamment.
-Et moi dont, pouffais-je amèrement. Rien n'était jamais assez bien pour lui. Ni mes notes, ni mon apparence. Rien.
-Justement, ils leur arrivaient souvent de se disputer à propos, elle lui demandait d'arrêter et il promettait de le faire. Sauf qu'un beau jour les gestes ont dépassé la parole et il a levé la main sur toi pour la première fois, c'est là qu'elle a réalisé la véritable ampleur de la situation.
J'essaie de me rappeler de cette fameuse première fois, mais mes souvenirs sont trop flous et honnêtement, c'est aussi bien comme ça. J'ai bien assez de souvenirs traumatisants en mémoire.
-Qu'est-ce qu'elle a fait alors ? m'intéressais-je, n'ayant jamais entendu parlé de cette histoire.
-Elle a essayé de le quitter. Le soir-même où s'est arrivé, elle était trop terrifiée pour réagir alors elle a simplement prétendu une migraine et est partie se coucher mais dès le lendemain matin, à l'instant où il a quitté la maison, elle s'est précipité de préparer vos valises. Sauf qu'il a découvert qu'elle voulait s'enfuir avant qu'elle n'ait le temps de te récupérer à l'école et ce jour-là, elle a pris sa première raclée.
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Holidays
RomanceIls méritaient bien quelques jours de vacances. Elle venait de perdre son travail. Il venait de se faire larguer par celle avec qui il s'imaginait faire sa vie. Quoi de mieux qu'une maison en bord de mer pour se remonter le moral ? Ce qu'ils igno...