Samedi.
-Tu crois que Zoé sera contente pour nous ? me questionne anxieusement Axel en plaçant des assiettes sur la table à manger.
-Quand elle se sera remise de son malaise, oui, sûrement, plaisantais-je en ramenant les couverts.
Axel, qui ne cesse plus de se ronger les ongles jusqu'au sang et de tourner en rond comme un lion en cage depuis qu'on est sortit du cabinet de gynécologie jeudi soir, rendez-vous après lequel on a pris la décision d'annoncer la nouvelle à Zoé et Max au cours d'un dîner, se fige avant de se tourner vers moi, la mine ravagée par l'inquiétude. Je relâche un rire moqueur en roulant des yeux, le faisant grogner.
-C'est pas marrant Lia, me gronde-t-il avant de soupirer longuement. Je vois déjà Max m'attraper par l'oreille et m'emmener dans un coin sordide pour me faire la morale. Ça va être un désastre.
Connaissant Maxime, il y a en effet une chance pour que ça arrive, mais je me contiens de le lui certifier pour ne pas l'affoler davantage.
Je continue de dresser la table dans un flegme le plus naturel possible, lui masquant la pression qui monte graduellement en moi et le mauvais pressentiment quant à leur réaction qui se renforce à chaque tintement de l'aiguille qui passe et nous rapproche de leur arrivé.
Un désastre, c'est exactement ce que ça va être.
-Tu m'écoutes ?
La voix d'Axel qui résonne subitement plus près de moi me fait sursauter, et me tire brusquement du débat auquel mon cerveau s'adonnait pour vainement tenter de deviner comment ma belle-famille allait réagir à cette grande révélation. Grande révélation à laquelle je peine toujours à croire moi-même qu'elle est vraie et que, dans ce qui me parait être une décennie, nous aurons un bébé à nous occuper quotidiennement.
J'en ai encore des sueurs froides chaque fois que je me risque à imaginer notre futur, entre couches, biberons, pleurs et nuits interminables. Mais bien mieux qu'il y a pourtant que quelques jours encore, j'arrive à encaisser et accepter que les choses vont changer. Très probablement grâce au soutien et réconfort sans faille d'Axel, en plus de sa confiance étonnante sur nos compétences en tant que parents.
Bon sang, on va quand même être parents !
-Merde, les voilà ! panique Axel, faisant un pas vers l'interphone qui vient de sonner avant de revenir brusquement sur ses pas. Vas-y toi.
-Moi ?
-Oui, toi !
-Mais pourquoi ?
-J'en sais rien, vas-y s'il te plait, c'est tout, râle-t-il en tiraillant la racine de ses cheveux. Bon laisse tomber, je vais leur ouvrir. Mais c'est toi qui les accueillent, ok ?
Peu importe mon gars, tu devras quand même les affronter, ricanais-je tout bas, avant que mon estomac ne se contracte en réalisant que moi aussi, je n'ai pas tellement le choix.
-Je le sens pas, finis-je par lui avouer, prise d'un élan de panique affolant.
Il s'arrête une seconde fois sur ses pas, planté dans l'encadrement de la double porte du salon, sa main déjà tendue vers l'appareil mural qui retombe lentement dans le vide.
-Tu te fous de moi ? se plaint-il en revenant jusqu'à moi d'une démarche agitée. Tu m'as traité de poule mouillée toute la journée !
-Désolé... grimaçais-je le plus mignonnement possible, ce qui le fait jurer entre ses dents.
-J'y crois pas. Qu'est-ce qu'on fait alors ?
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Holidays
RomanceIls méritaient bien quelques jours de vacances. Elle venait de perdre son travail. Il venait de se faire larguer par celle avec qui il s'imaginait faire sa vie. Quoi de mieux qu'une maison en bord de mer pour se remonter le moral ? Ce qu'ils igno...