Chapitre 21. Axel

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Mercredi.

Je n'avais pas pensé que passer, enfin, le cap du sexe dans notre relation aurait un tel impact sur celle-ci. En une nuit, elle a pris un tournant surprenant à trois-cent-soixante. Depuis, j'ai l'impression de ne plus être capable de me séparer d'elle ne serait-ce qu'une petite heure, quand elle suit par exemple ma sœur en ville pour l'aider à faire des courses et que je tourne en rond comme si je ne trouvais plus aucun sens à mon existence. C'est complètement absurde, on se connait depuis trois semaines et pourtant, il est clair que je suis déjà complètement accro à elle et à tout ce qui la concerne.

Comme le simple fait de la regarder tresser ses cheveux à l'aveuglette tous les soirs avant de nous coucher, dans son lit, et de la défaire avant de me sourire timidement, craignant encore que je ne trouve ça trop bizarre. Mais putain, même si des tonnes de questions continuent bien évidemment de me torturer l'esprit, je trouve ça tout sauf étrange. C'est devenu l'un des meilleurs moments de ma journée ; partager la salle de bain avec elle, l'admirer recréer inlassablement toutes ses petites manies sans broncher. C'est presque devenu une drogue, j'y pense dès le réveil et m'impatiente des heures durant d'arriver enfin à ce moment de partage intime de la journée.

Tout comme m'allonger contre elle après son rituel quotidien qui consiste à mettre en place la clochette sur la poignée de sa porte, ouvrir les portes de l'armoire et fermer les volets de trois-quarts seulement, pendant que je place les oreillers au pieds du lit. Ainsi que lui faire l'amour jusqu'à ce qu'on en tombe d'épuisement, s'endormir l'un contre l'autre, se réveiller dans la nuit, recommencer. Et rebelotte au petit matin si la force nous le permet, ce qui est rarement le cas d'ailleurs.

C'est démesuré et absurde après si peu de temps, mais je ne m'imagine plus aller dormir sans passer par toutes ses étapes. Encore moins sans elle.

-Tu rêvasses ? me fais sursauter ma cousine en me rejoignant dans le jardin, alors que je fixais un point sans but sur l'océan.

-Hmm, ouais, un peu, avouais-je en pouffant. Les filles sont rentrées ?

-Pas encore, elles ne devraient plus tarder.

J'espère, ronchonnais-je silencieusement, elles sont parties depuis près de deux heures, ma patience commence clairement à se fissurer.

Elle s'installe sur la chaise longue à mes côtés, souriante.

-T'es amoureux ? me balance-t-elle de but en blanc.

-Caro ! la sermonnais-je, ce qui la fait rire. Occupe-toi de ton cul sale chieuse.

-Ok, t'es raide dingue amoureux.

Je grogne en m'affalant davantage sur mon bain de soleil et ferme les yeux, tout aussi mal à l'aise qu'agacé.

-C'est le coup de foudre ça, il n'y à pas de doute, continue-t-elle, narquoise. Heureusement que c'est réciproque, ce serait emmerdant sinon.

Je rouvre les yeux sous un nouvel arrêt cardiaque, puis tourne la tête vers elle et son rictus à peine dissimulé.

-Pourquoi tu dis ça ? m'intéressais-je. Lia t'a parlé de quelque chose en particulier que t'aurais omis de me raconter ?

-Lia me parle de beaucoup de choses dont je ne te parlerai jamais, me nargue-t-elle en jouant avec mes nerfs, m'obligeant à insister un regard irrité. Elle tient énormément à toi, mais elle ne m'a pas dit explicitement qu'elle était amoureuse, désolé.

Bizarrement, une légère déception me prends en traître. Je tente de la masquer en haussant nonchalamment une épaule, mais elle est loin d'être dupe.

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