Holidays

Chapitre 13. Julia

Dimanche.

Une lumière trop vive me brûle la rétine quand je tente difficilement d'ouvrir un œil, m'obligeant à réitérer l'expérience trois fois avant de réussir à garder les yeux ouverts. Tombant sur une masse de cheveux cendrés étalée sur un coussin de jardin, dos à moi, me faisant réaliser au passage qu'on s'est endormis dehors après avoir refait le monde à deux en rentrant hier soir. Tard, puisqu'on a décidé de refaire une balade sur la plage en sortant du restaurant.

Tout le monde était déjà couchés mais ni moi ni Axel n'avions sommeil, ou l'envie de mettre fin à une soirée qui frôlait l'idyllique. Alors on s'est allongé dans le lit de jardin avec une bière pour observer les étoiles, papoter, et s'embrasser. Encore et encore.

Je souris niaisement en glissant ma main dans ses cheveux, toujours plus longs sur le dessus même si les côtés ont bien repoussé ces deux dernières semaines. Paisible, voilà comment je me sens. Plus que je ne m'étais sentis depuis longtemps.

-Tu me caresses les cheveux dans mon sommeil ? C'est mignon, me surprend Axel, amusé.

Je retire ma main en sentant mes joues s'échauffer, alors qu'il se tourne pour m'offrir un long sourire.

-Bonjour l'emmerdeuse.

-Salut... gloussais-je comme une attardée, ce qui le fait rire.

-Regardez qui voilà ! surgit Caroline, un rictus narquois aux lèvres. Qu'est-ce que vous faites ici tous les deux ? Je ne vous ai pas entendu rentrer hier soir... Vous avez fait quoi ? Ne me dites pas que vous avez fait ce que je pense dans ce lit, parce que ce serait vraiment crade parce qu'on s'allonge tous dedans, même Lou.

Encore une fois, je sens mes joues virer au rouge coquelicot. Axel me lance un regard entendu silencieux, ayant l'air de penser à la même chose que moi.

Les baisers qu'on a échangé hier soir devenaient de plus en plus entreprenant, tout comme nos caresses devenaient dangereusement avenantes. Mais curieusement, aucun de nous n'a tenté d'aller plus loin et de passer à l'acte. Ce n'était pas faute d'en avoir très envie pourtant. Ni pour moi, ni pour lui si j'en crois l'érection qui s'appuyait tantôt contre ma cuisse, tantôt contre mon bassin. Une torture.

En vérité, je n'ai aucune idée de pourquoi est-ce que l'on n'a pas passé le cap.

-Absolument pas. Et de toute façon, ça ne te regarde pas, lui répond calmement Axel en m'arrachant à mon interrogation. On a seulement bavardé jusque tard dans la nuit, et finit par s'endormir ici à l'évidence.

-Après vous êtes enfilés trop de bières, rétorque sa cousine en shootant dans les bouteilles vides dans l'herbe.

Je me redresse pour les compter, surprise de voir qu'on en a bu plus que je ne le pensais.

-La migraine Mademoiselle Carron ? se moque mon amie.

-Même pas.

Seulement frustrée et confuse, me gardais-je d'ajouter.

Merde, pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas sauté dessus alors que je lui offrais carrément la possibilité de le faire ?
Peut-être qu'il s'est simplement rendu compte que l'attraction entre nous n'allait pas aussi loin, ou qu'il flippe parce que passer cette étape mettrait un point définitif à sa dernière relation et qu'il n'est finalement pas aussi prêt qu'il le prétend.
Putain.

-Je vais prendre une douche, me pressais-je de m'éloigner, l'esprit embué par un trop plein de questions.

Je salue rapidement Elyott qui prépare le café dans la cuisine, puis monte à l'étage pour regagner la salle de bain et réfléchir à la nouvelle énigme qui me tourmente. Mais mon plan tombe à l'eau quand la porte se bloque sur Axel alors que je m'apprête à la fermer.