Holidays

Chapitre 7. Julia

Lundi.

Avec la tempête, mes nausées se sont enfin arrêtées. Le soleil est revenu au beau fixe avec ma bonne humeur, ce qui semble ravir tout le monde tout autant que moi.

-Ça fait plaisir de te revoir sur pieds, me sourit gentiment Elyott en sirotant son café dans la véranda.

-Tu te sens mieux ? s'enquiert Caroline assise près de lui, un magazine People entre les mains.

-Et comment ! Je pète la forme !

Ils rient quand je tape joyeusement dans mes mains, requinquée et plus que décidée à ne plus perdre une seule journée dans ce paradis.

-Où sont les autres ? demandais-je en observant le jardin et la plage en contre-bas.

-Zoé et Maxime sont partis faire des courses en ville, m'apprend mon amie. Et Axel est partit faire du vélo avec Lou avant qu'il ne fasse trop chaud pour elle.

-Oh, ok... marmonnais-je, chagrinée.

Je daigne enfin retrouver ma forme et réussir à sortir du lit après trois jours d'alitement et de vomissements, et je n'ai personne avec qui partager mon énergie. J'imaginais déjà Louise me sauter au cou et me proposer de jouer avec elle en courant partout, et rivaliser secrètement avec Axel comme à notre habitude. Mais finalement, je sens mon excitation retomber mollement à mes pieds.

-Je vais aller me baigner en attendant alors, décidais-je sans grande conviction, déçue de le faire seule.

***

Un truc froid coule le long de mon dos. Je rechigne en me frottant le nez contre mon avant-bras sablé, paisiblement allongée sur le ventre pour bronzer au bord de mer. J'entends un ricanement et tout juste une seconde plus tard, avant que je n'ai le temps de comprendre ce qu'il se passe et me tirer complètement de ma sieste, je me prends une rafale d'eau gelée sur le visage.

Je bondis sur moi-même en m'essuyant les yeux, surprise par le changement brutal de température entre les rayons de soleil et la fraîcheur galvanisante de l'eau.

-Nom de Dieu Axel, je vais te tuer ! criais-je quand je le trouve devant moi, un seau à la main, hilare.

-Ce n'est pas que la vue est déplaisante, loin de là. Mais à moins que tu ne partisante du nudisme, je tiens à t'informer que je ne suis pas le seul qui en profite Cruella.

Il sourit en désignant ma poitrine dénudée dans un haussement de sourcils, me rappelant subitement que j'avais retiré mon haut de maillot pour éviter les traces de bronzage dans le dos.

Je m'empresse de couvrir ma nudité en réenfilant ma robe, les joues sûrement cramoisies, tandis qu'il a au moins la décence de détourner le regard au loin pendant ce temps-là. Même si de toute évidence, c'est déjà trop tard.

-T'étais obligé de me réveiller en me balançant un seau d'eau ? lui reprochais-je.

-J'ai bien essayé en te caressant les cheveux mais tu ne bougeais pas, c'est toi qui m'as forcé à employer la manière forte. Je voulais être sympa pour une fois, c'est de ta faute.

-Pauvre con, grognais-je en rassemblant mes affaires, toujours sous son rire amusé.

-Content que t'ailles mieux.

Je lui envoie un sourire pincé hypocrite malgré que sa voix portait une intonation sincère, me sentant en réalité plus gênée qu'énervée.

-Ça te tente une baignade avant le déjeuner ? me propose-t-il comme si de rien n'était.