WHISPERS T1 The Whisper of my soul [Terminée]

19. Aslander

Joyeux anniversaire Elorri !!!🎉🎶  elosouris petit PDV tardif pour fêter ça 🥂

La flamme vacillait. Son ombre, projetée sur le mur, dansait, donnant vie à des formes qui auraient pu paraître humaines. Elles racontaient une histoire que mes yeux tentaient de percer, de comprendre, avant de rouler dans leur orbite, faisant osciller mon monde et la perception que j'en avais. Quelque part, le ciel continuait de gronder, s'illuminant parfois au gré d'une zébrure blanche.

Mon souffle était erratique. Chaque goulée me cisaillait la gorge et les poumons, ne me donnant pas envie de recommencer. Pourtant, je devais respirer.

Inspirer pour vivre. Expirer pour lutter. Le silence était opaque et bien trop intense pour moi. Je ne sentais rien et tout à la fois.

Ma seule compagnie résidait en la personne de mon lycan, fidèle compagnon depuis des temps anciens.

Il était là, enroulé autour de mon esprit et de mon corps, me faisant ainsi comprendre que nous étions dans le même bateau lui et moi. Où aurait-il pu aller de toute manière ? La réalité de notre lien me faisait si profondément mal que j'aurais aimé m'arracher le cœur. Et le libérer de la cage que je représentais.

Comme il était injuste qu'il fût né pour moi, en moi. Qu'il fut forcé d'être mon alter ego. J'aurais aimé ne pas avoir à l'emporter avec moi, comme on emporterait un simple bagage.

Même s'il m'était possible de te quitter, je ne le ferais pas.

Son grognement vibra, se répercutant dans ma cage thoracique.

Tu n'es qu'un sombre idiot, acheva-t-il.

Quelle Divinité avait eu l'idée de lier une âme humaine à celle d'un lycan ? Quel genre d'expérience amenait à ça ?

Une quinte de toux me secoua et du sang gicla sur ma poitrine et glissa le long de mon menton. Je n'étais pas surpris d'être seul dans cette pièce. Je n'étais pas surpris de ne sentir personne me tenir la main. Parce que personne ne voulait y croire. Ne voulait seulement accepter l'idée que j'allais mourir. Ce n'était pas une possibilité.

C'était une fatalité.

N'avais-je pas suffisamment vécu ? J'avais eu ma deuxième chance, offerte par Salil. Pourquoi devrais-je avoir plus maintenant ? Après tout, j'avais régné des siècles, apportant la prospérité à mon peuple. Peut-être que c'était juste dans la logique même des choses. Après avoir accompli ma tâche, je pouvais m'en aller. J'aurais aimé me rassurer en me disant que j'allais rejoindre mon cher Arthur, mais il n'en était rien.

Car tout comme Nokomis, il n'était pas mort. Lorsque je passerais de l'autre côté, même mon lycan m'abandonnerait. J'aurais dû demander à Siobhane s'il était vrai que les lycans avaient droit à leur propre endroit lorsqu'ils mouraient. Les deux âmes se trouvaient-elles scindées ?

Séparées après une éternité ?

Jusqu'à présent, j'avais cru que la solitude ne m'effrayait pas, mais en fait, elle me terrorisait. Et j'en venais à comprendre le début de la folie de mon père.

Si j'avais passé ma vie avec Siobhane, aurais-je moi aussi sombré à sa mort ? Je ne connaissais pas la réponse. Ne la connaîtrai jamais.

Ma tête roula sur l'oreiller et mes paupières se firent lourdes. Je savais que mon temps était compté. Je savais que j'avais pris la bonne décision concernant Lothar. Je regrettais seulement de ne pas avoir trouvé de solution pour Siobhane. J'aurais aimé la sauver. Lui montrer que malgré les fautes et les actes commis, il y avait la rédemption.