15.2 Siobhane

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Nous nous retrouvâmes dans ce qui me semblait être le bureau d'Aslander, ainsi que celui d'Arzhel par la même occasion. Nous nous trouvions surtout dans un endroit qui permettait aux deux hommes de travailler en paix et de façon collaborative. Je ne m'attardai pas sur les différents espaces de travail que je pouvais apercevoir, car déjà Rhys revenait avec des vêtements à moi. J'allais retirer la cape de mes épaules, mais Aslander me retint en jetant un coup d'œil à son Conseiller. Je levai les yeux au ciel et pris les vêtements que l'Empereur me tendit une fois qu'Arzhel eut pivoté pour regarder le plafond. Je soupirai d'aise en laissant la robe glisser sur mes jambes. Bien mieux.

Pieds nus, je me dirigeai vers ce qui me semblait être une fontaine à eau et pris le temps d'en boire deux grands gorgées. Je pivotai lentement vers Aslander qui semblait de moins en moins serein. Je revins vers lui et enveloppai ses mains des miennes pour le pousser à s'installer dans le canapé à notre droite. Il me laissa faire, perdu à présent.

_ On t'a fait du mal ? souffla-t-il en glissant sa main sur ma nuque.

_ Je ne dirais pas ça de cette façon, répondis-je honnête. Il ne m'a pas touchée si c'est ce qui t'inquiète.

Il poussa un long soupir et se frotta la nuque, tendu. Je pressai son genou pendant qu'Arzhel se mettait à faire les cent pas. Je déglutis et pris une profonde inspiration.

_ Dogan et moi avons été suivis par un être que je ne pensais pas encore vivant. Une entité très vieille, sûrement autant que toi, Ani, et effroyablement puissante. Surtout folle je dirais à ce stade.

_ Une entité ? releva Arzhel. Il m'en faut plus, Siobhane.

_ Je sais, admis-je en grimaçant. Il va sûrement falloir que je contacte Aloysius. Je ne peux pas rester sans alerter mon peuple.

_ Je ferais en sorte qu'il soit là rapidement, murmura Aslander, sérieux et nerveux.

_ Ce n'est pas lui qui importe pour l'instant. On l'appelle Celui-Qui-Souffre. C'est une entité qui est en perpétuelle agonie souffrance depuis qu'il a tenté de s'acheter une immortalité, somme toute relative puisqu'elle l'a conduit à la folie.

_ Celui-Qui-Souffre, répéta Rhys, inquiet. Il était censé être mort, non ?

_ Je le pensais aussi, admis-je. Mais visiblement, ce n'est pas le cas. Et il veut Aslander.

_ Moi ? Mais je ne le connais même pas, ronchonna Ani. Pourquoi m'en voudrait-il d'un seul coup ?

_ Je ne pense pas que ce soit d'un seul coup, murmurai-je d'une petite voix. Il parlait de toi comme s'il te connaissait. Il pense que tu détiens la solution à son tourment.

_ En quoi est-il dangereux ? reprit Arzhel, pragmatique.

Je soupirai et lançai un regard à Rhys. Il grimaça et se frotta les cheveux, nerveux lui aussi. Je ne voulais pas dire qu'Evekelis, Celui-qui-Souffre, était l'un des plus dangereux, mais c'était le cas et je détestai qu'il soit en quête d'Aslander.

_ Il a perdu le droit de mourir. Il doit vivre avec sa désolation pour l'éternité, raconta Rhys. Il a commencé à faire des expériences il y a longtemps.

_ Il cherche un moyen de se soigner, repris-je. Aslander aurait la solution.

Je pressai les mains de l'Empereur et il croisa mon regard.

_ Très peu de personnes sont au courant de ta condition, Ani. Pourtant, il le savait.

Aslander se figea à côté de moi et devint froid. Il s'écarta et finit par se lever. Ses poings étaient serrés le long de son corps et l'énergie de son lycan vint me heurter par vagues. Je me recroquevillai, ne voulant pas l'affronter, ni lui ni son Alpha. Visiblement, Evekelis n'aurait pas dû connaître cette information.

WHISPERS T1 The Whisper of my soul [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant