7. Siobhane

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Je roulai sur le dos, observant le haut du tipi. Les troncs qui retenaient l'ensemble étaient réunis là, comme le cercle d'une meute. Tous liés. Tous là pour une raison précise et immuable. Car tous les lycans pouvaient trouver une meute qui leur conviendrait, de cela j'en étais persuadée.

L'insomnie allait me tenailler cette nuit. Et pourtant, je ne pouvais pas rêver d'un meilleur endroit pour me sentir en paix. Cette réserve faisait partie des lieux où je voulais mourir. Je n'avais pas compté les jours que j'avais passés ici, en Australie. J'avais arrêté de compter et d'une certaine façon, cela faisait du bien. Malheureusement, cette recherche était vaine. S'il n'y avait plus d'enfant à sauver, il fallait que je rentre. Il fallait que je reprenne le peu d'affaires que j'avais amené avec moi et que je retourne auprès de gens qui m'appréciaient à ma juste valeur. Pas ceux qui tentaient de me frapper.

— Que tu restes ici ne me fera pas dormir, Dogan, remarquai-je.

Le lycan par terre grogna sourdement avant de se laisser aller sur son flanc. Je serrai les poings avant de rouler sur le mien, mes doigts pendant dans le vide, juste au-dessus du pelage du lycan. J'aurais tout donné pour pouvoir y faufiler mes doigts, mais cela ne se faisait pas, n'est-ce pas ?

Il était là depuis que j'avais décidé de dormir. Je n'avais pas été mangée avec la tribu. Je n'avais pas eu d'appétit après tout ce bazar. Et il fallait que je me ménage si je voulais tenir jusqu'au bout de mon voyage.

Avoir un lycan allongé à côté de moi me rappelait encore quand j'avais eu mon camarade de route. Mes doigts ne purent retenir mon envie bien longtemps. Je frôlai les poils clairs de la grosse boule à côté de moi. Un léger souffle s'échappa de ses babines.

Enfin, je posai ma main sur son flanc. La sensation remonta jusque dans mes membres. Les images qui me parvinrent de Dogan furent floues et bien trop rapides pour que je les capte. Je me permis une longue caresse appuyée avant de retirer ma main à contrecœur. Je ne voulais pas prendre plus que ça à Dogan. Même sous cette forme, je pouvais lui voler des souvenirs.

Je me rallongeai correctement, le regard tourné vers le ventre du lycan qui montait et descendait au rythme de sa respiration calme. Malgré moi, je m'endormis.

Tous les loups autour de moi n'attendaient qu'un seul ordre.

Ils n'attendaient qu'une seule parole de ma part pour raser cet endroit de la surface de la terre.

Je pouvais le tuer.

Avec mon armée, je pouvais tuer ce Mage.

J'en avais besoin.

Il fallait que je le tue pour prendre en pouvoir.

Pour gagner quelque chose.

Pour gagner ma place dans ce monde.

Je devais le faire.

Gabrok s'approcha, frôlant mon flanc. Son museau tapa dans ma main.

— Finissons-en, grognai-je.

Son hurlement retentit.

La vague prit de l'ampleur.

Jusqu'à ce que les cris d'horreurs retentissent dans mes oreilles.

Je murmurai mes ordres dans leurs oreilles.

Je murmurai ma volonté au creux de leur cœur.

Je devenais leur Reine.

WHISPERS T1 The Whisper of my soul [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant