WHISPERS T1 The Whisper of my soul [Terminée]

21.2 Aslander

Et un autre joyeux anniversaire à missanonyme35 🎂🍾🎈

/ ! \ Nous reprenons après qu'Aslander ait récupéré sa marque / ! \

Penser à Lothar. Penser à Arzhel, Warren, à mes hommes, à tous mes lycans. À mon peuple. Mon corps vibrait depuis mon réveil.

Depuis ma renaissance. J'étais mort durant de longues minutes ; assez longtemps pour que ma peau perde sa chaleur, pour que mon visage porte les stigmates de la maladie et de la présence de Mokoi. Et puis la vie était revenue et j'avais vu Indra. Tout vibrait de puissance en moi, sous ma peau, le pouvoir crépitait, prêt à être relâché et à rééquilibrer la balance. Si je desserrai mon poing, tout exploserait. Je n'étais pas familier de cette sensation, pas plus que de cette accumulation, mais les paroles d'Indra résonnaient en moi. J'étais capable d'apercevoir une esquisse de réponse.

Il avait raison. Je ne pouvais plus renier la force qui m'habitait. J'étais qui j'étais.

Et j'allais aider les miens. Hors de question de rester derrière et d'attendre. D'espérer. De derrière mes paupières, le champ de bataille se profila et ce fut presque comme si j'y étais. Ma vue voyait bien au-delà du possible.

Lothar était au sol, paume contre terre, le visage sanguinolent et les yeux brillants. Sa douleur se lisait sur son faciès, aussi prégnant que l'aurait été un hurlement. Son épée reposait à ses côtés et il semblait ne plus avoir de force. De courage. Comme si tout l'avait déserté, pour ne laisser que la souffrance de la perte d'un être cher.

Moi. Il me pleurait moi. Warren était aux prises avec un ennemi, non loin du nouvel Empereur, le visage déformé par la rage. Des larmes traçaient des sillons sanglants sur ses joues et sa mâchoire. Dogan était au sol, un trou dans le ventre, respirant encore, mais si peu. Beaucoup de sang sur ses vêtements et autour de lui. Il luttait pour chaque respiration. Mais mes yeux passèrent sur lui, le laissant bientôt hors de ma vision. Je vis des cadavres de lycans sur le côté, morts depuis un certain temps déjà. Je vis chaque lycan que je connaissais se battre contre des immondices créées de toute pièce par Evekelis.

Mon jumeau.

Une puissance scindée en deux. Et comme il existait le Yin et le Yang, le Bien et le Mal, il fallait la Lumière et l'Obscurité.

Mon cœur trouva Arzhel. Il lâcha son arme et cette dernière sembla rebondir sur le sol. Il respirait vite et fort. Lentement, Evekelis s'avançait droit sur mon Conseiller, le regard aliéné, la folie suintant par chaque pore. Il était déterminé, sa colère de n'avoir réussi à avoir la marque attisant les flammes de son ressenti.

La marque était comme un verrou. Dont tu étais la clé. Tant que tu n'étais pas prêt à l'accepter, tu ne pouvais pas être Shakra.

Je cherchai Mamaragan, essayant d'apercevoir sa forme originelle. Et dans un coin de ma tête, Indra était encore là.

Je suis ton pouvoir, Aslander. Tu dois accepter ça. Tu dois m'accepter.

Et le voir disparaître ? Non. Non. Je pensais de la mauvaise façon. S'il était une part de moi, il serait toujours avec moi. Qu'importaient les affres du temps, qu'importait la solitude ou le poids des années.

Si tu ne le fais pas... ils mourront tous. Arzhel. Lothar. Warren. Siobhane. Tous. Et tu ne pourras pas détourner les yeux. Tu es le Fils des Dieux.

Dire au revoir à une personne qui avait compté pour sauver tout le monde.

S'accepter enfin et accepter le poids qui pesait sur moi.