PDV Emy
- Em'?
Je tourne la tête vers Amel en lui lançant un regard interrogatif.
- J'y vais.
Je soupir légèrement. Tous les week-ends Amel retourne chez sa mère et moi je reste seule ici. Je me lève et la prend rapidement dans ses bras. Amel embrasse tendrement ma joue.
- Aller passe un bon week-end ma ruskov préférée ! Prend soin de toi !
- Toi aussi, on s'voit dimanche.
Amel me fait un clin d'œil, attrape son sac à dos et sort de notre chambre. Je soupir fortement en me laissant tomber sur le lit. J'vais bien me faire chier moi ce week end. La seule chose qui me rend heureuse c'est que je vais pouvoir aller au concervatoire pour danser, comme tous les week-ends. Vu que Amel n'est pas là en fin de semaine je passe mon temps à danser, travailler ma souplesse. Je deviendrais folle si on me renvoyais.
Je pousse un énième soupir en sortant de ma chambre. Tout le monde s'active pour rejoindre sa famille. On est qu'une petite dizaine de personnes à rester ici. C'est plus calme en fin de semaine, mais on se fait horriblement chier.
Je décide d'aller rejoindre tout le monde dans la salle commune. Je m'installe lourdement à une table aux côtés de deux mecs avec qui j' ai l'habitude de traîner : Jordan et Youcef.
- Wesh la ballerine. Crit Youcef.
Je ricane légèrement en cognant mon poing contre le sien. Jordan me salut en me frappant l'épaule. Je crois que parfois ils oublient que je suis une fille. Ils agissent avec moi comme ci j'étais un mec mais ça ne me dérange pas plus que ça.
Je me joint à leur partie de carte, ils se font un poker en misant des gâteaux, moi ça me convient, faut que je refasse mes réserves de bouffes.
Après deux heures à les plumer nous allons au réfectoire pour manger.- C'est un truc de malade tu nous plume à chaque fois ! Plus jamais tu joue avec nous cousine. Râle Jordan.
Je ricane et embrasse rapidement sa joue. Nous nous installons à table devant le repas peu mangeable qui nous est servi. Pendant tous le dîner nous passons notre temps à nous chamailler, tant et si bien que ça à bien fini par déraper en bataille de nourriture, sauf que le regard noir de Jules, un des educ', nous en a dissuadé.
- Emy ? Ta mère au téléphone.
Les appels à ma famille sont très limités et toujours supervisés par un adulte. Je soupir et me lève pour aller rejoindre Ben. Il me tend le téléphone avec un petit regard de pitié. Je lui lance un regard en biais en saisissant brusquement le téléphone. Je le colle ensuite à mon oreille.
- Emy ?
Je pousse un petit soupir en entendant la voix tremblante de ma mère.
- Oui maman, c'est moi.
- Quand est-ce que tu rentre ?
Je sers la mâchoire. Elle est complément désorientée.
- Maman tu sais très bien que je ne rentrerais pas. Du moins pas pour l'instant.
Je tente de prendre la voix la plus douce et rassurante possible.
- Ah oui, c'est vrais. Tu veins me rendre visite quand ?
- Bientôt maman, bientôt. Dis je. Comment tu te sens ?
- J'aime pas les infirmières.
Je ricane légèrement. Ça ne m'étonne pas venant d'elle, elle n'aime jamais le personnel médical qui l'entour.
- Tu as des nouvelles de ton père ?
- Maman...
Je ferme les yeux quelques secondes en portant ma main libre à mon visage.
- Tu sais très bien que papa n'a pas le droit de me contacter.
- Ah, oui, c'est vrais.
Je sens des larmes de colère me monter aux yeux. Je déteste l'avoir au téléphone dans cet état. Ben me touche l'épaule en me faisant signe de mettre fin à l'échange.
- Écoute maman je dois te laisser... Je... Je t'aime d'accord ? Souviens toi de ça.
- D'accord. Moi aussi je t'aime.
Je décolle le téléphone de mon oreille et le tend précipitamment à Ben. Je pars ensuite rapidement dehors en ignorant mes amis qui m'appellent au loin.
Je m'appuis contre un mur et me laisse lentement glisser contre jusqu'au sol.Bordel, c'est dur d'entendre sa mère dans cet état tout ça a cause d'un fils de pute. Le pire c'est que je ne peux rien faire pour l'aider. J'me sens impuissante. La seule chose que je peux faire pour elle c'est de réaliser son rêve, mon rêve, notre rêve : devenir une étoile de l'opéra.
Prise d'un soudain excès de rage je me lève et shoot de toutes mes force dans un cailloux qui atterie à l'autre bout de la cour. J'ai envie de tout péter.
Je retourne à l'intérieur, les poings serrés. Arrivée dans le réfectoire, vide, je prend la première chose qui me tombe sur la main et l'envoie à l'autre bout de la pièce. Un verre s'explose alors contre le mur.
Des larmes de rage me montent aux yeux. Je me sens tellement impuissante. J'ai tellement de haine envers cet homme et envers ce qu'il a fait de ma mère et moi. J'envoie valser une chaise d'un coup de pied.Le vacarme que je produit attire l'attention de tout le monde. Ben arrive en courant. Il entour ses bras autour de moi, prenant mes poignés dans ses mains. Il plaque mon dos contre son torse et mes mains contre ma poitrine.
- Lâche moi ! Ben j'te jure lâche moi.
La prise de Ben se resserre autour de moi. D'autres educ' arrivent rapidement.
- C'est bon j'la gère, ramasser son bordel.
Il me soulève et part vers la cour. Je gigote dans ses bras tentant de me libérer de sa prise. Je bouge les jambes dans tous les sens tant et si bien que mes tablons atterrissent à de nombreuse reprise dans ses tibias, lui arrachant des grognements de douleurs.
Arrivés dehors il me lâche brusquement. Je tombe violemment au sol. Je me relève rapidement et envoie valser tout ce qui me tombe sur la main, cailloux, pot de fleur, chaises, tables. Tout y passe.- C'est bon t'as fini ton cinéma ?
Je lance un regard sombre à Ben et lance un pot de fleur qui lui frôle le bras avant de s'exploser contre le mur.
- Quoi c'est tout c'que t'as dans le ventre ?
Je le sais, je le sens, il veut me pousser à bout. Il veut m'énerver autant qu'il le peut pour qu'au final, au lieu de tout casser autour de moi je me mette à pleurer.
Je reste immobile au centre de la cour, les yeux rivés sur Ben. Il s'approche de moi. Quand sa main se pose sur mon épaule, mon poing part tout seul et s'écrase violemment sur son épaule. Il grimace.- Ne me touche pas. Dis je froidement.
Il fait quelques pas en arrière en levant les mains vers le ciel. Il s'assoit doucement au sol, m'intimant du regard à faire la même chose. Je reste quelques instants debout à le fixer mais je fini par moi aussi m'asseoir.
Ben c'est le seul qui réussit à me calmer, les autres on toujours peur de mes crise de rage alors que lui non, c'est limite si il ne se moque pas de moi.- C'est bon ?
La respiration encore saccadée je hoche doucement la tête. Il me sourit presque tendrement.
- Avec la droite que tu m'as foutu c'est pas de la danse classique que tu devrais faire mais de la boxe.
Il m'arrache un ricanement. Son regard mi-tendre mi-severe me rassure et me calme. J'sais pas ce que je ferais sans Ben.
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Savior
FanfictionElle était jeune, perdue, en colère. - pourquoi t'es partie ? - laisse moi tranquille, j'ai pas besoin d'un rappeur de mes deux dans ma vie. - arrête Emy ! - je suis une peine perdue Hakim. - bordel t'as 18 balais t'as toute la vie devant toi ! - me...