PDV Emy
J'enfile mes chaussons de danse en soufflant légèrement. Ce soir j'ai une représentation avec mon institut. Nous allons interpréter Le Lac des Cygnes.
Bien sûr ça n'a rien à voir avec une représentation officielle comme celle de l'opéra de Paris mais ça reste stressant et important pour nous élèves. Avec ça, nos professeurs et la directrice observe notre travail, nos progrès, nos efforts. En clair tout ce qui fait de nous, ou non, de bons danseurs digne d'entrer à l'opéra de Paris, digne de devenir une étoile.Ce soir c'est un grand soir pour moi, non seulement je remonte sur scène après trois longs mois mais surtout j'ai la chance d'incarner le premier rôle. Ce soir j'incarne Odette. Ma professeure m'a fait travailler trois fois plus dur que les autres, j'ai pleuré de nerf à de nombreuses reprise. J'ai passé des heures à répéter en boucle le même mouvement, le même saut, le même tour. La pression était si forte que je me suis mise à douter de moi. Si pour une simple représentation d'institut sans réelle importance je ressent autant de pression ça va donner quoi si jamais j'ai la chance d'intégrer l'opéra de Paris ?
Dans les loges c'est terrible, tout le monde court dans tous les sens. Entre les retouches costume de dernière minute et les filles qui se mettent soudainement à avoir peur, les pertes de matériels, le stress, nos professeurs sont au bord de l'explosion. À 20 heures pile, Madame Solenti nous crie d'aller nous placer, ce que nous faisons alors rapidement.
Alors que les rideaux s'ouvrent et que les projecteurs s'allument, toute l'euphorie de la scène s'empare de mon corps. Mon cœur bat à cent à l'heure. Ce soir je ne suis plus Emy, ce soir je suis Odette, rien qu'Odette.
Je laisse mon corps agir seul, de toute façons il connaît les mouvements par cœur. Chaque sauts, chaque tours, chaque portés, me rapprochent un peu plus des étoiles. J'aurais tellement aimé que ma mère soit là, qu'elle voit mes progrès, mon évolution. Qu'elle soit fière de moi. Mais malheureusement elle n'a pas pu être présente ce soir, son psychiatre lui a formellement interdit de peur que mon géniteur décide de venir.Quand vient le moment pour moi d'interpréter la mort du cygne blanc, j'y met toutes mes tripes. Je vis réellement ce chagrin d'amour qui envahit Odette au point de la tuer, comme ci je dansais sur les planches de l'opéra, comme ci cette représentation aller m'amener à être sacrée étoile. La musique se stop, les rideaux se ferment, les gens se mettent à applaudir. Les rideaux s'ouvrent à nouveau et nous saluons notre public. Un sourire rayonnant aux lèvres, je laisse mon corps et mon âme s'imprégner de ses acclamations. Il n'y a rien de mieux.
Après un rapide tour dans les coulisses afin de me doucher et de me changer, je vais pour rejoindre Amel dehors sauf que je me fais accaparer par tout le monde. On se met à me féliciter de toutes parts. Ma professeure, Madame Solenti, vient même me dire qu'elle n'avait jamais douté de moi et que pour elle j'ai l'étoffe d'une future étoile. C'est alors un énorme sourire aux lèvres que je retrouve enfin Amel dehors. J'ai à peine de le temps de réaliser avec qui elle se trouve, qu'elle me saute déjà dessus en criant.
- Tu étais sublime, merveilleuse, divine une vraie étoile. Je suis tellement fière de toi. T'étais la plus belle. Bordel pourquoi tu m'as pas dit que tu étais le premier rôle !
- Oula doucement ! Merci Amel ! Euh… Surprise ?
Elle rit avant de me reprendre à nouveau dans ses bras en me couvrant d'éloges. Lorsque nous nous détachons mon regard se pose sur Ben et le s-crew. Ben me prend dans une légère accolade en me disant que j'ai été "merveilleuse comme d'habitude" ce a quoi j'ai répondu "tu n'est pas objectif, comme d'habitude". Je me tourne ensuite vers les quatre rappeurs qui me fixent étrangement.
- Quoi ?
- T'as fais chialer Nek. Dit 2zer.
- Arrête de mytho j'ai pas pleurer. C'est un ouf lui. Râle Nek.
Tout le monde se met à rire alors que Nek leur envoie un regard sombre.
- Quand Amel nous a dit que t'étais douée on s'attendait pas à autant de talent. Franchement bravo. Dit Framal.
- C'est clair, bien joué, t'as réussis à nous faire aimer un ballet. Dit Mekra.
Je souris, touchée par leurs mots. Je les prend rapidement dans mes bras en les remerciant. Quand je prend Mekra dans mes bras il me dit sur un tons amusé.
- Au fait beau gosse le tutu. Tu r'semblais à un nuage un peu.
- Si peu de respect pour tant de travail.
Je dis ça presque désespérée. Je ressemblais à un nuage ? Je ne sais pas trop quoi penser de ça. Je fixe Hakim quelque instant avant de ricaner.
- Aucune sensibilité artistique.
- Si j'en ai.
- Je ne ressemblais pas à un nuage Hakim.
Tout le monde se met à rire, même Mekra. Ben fini par passer son bras autour de mes épaules puis nous allons vers la voiture. Là j'embrasse Amel et les quatre rappeurs qui rentrent de leur côté avant de monter dans la voiture avec Ben.
Cette soirée, cette prestation, leurs réactions, tout cela me remplis de joie. Je crois bien que le sourire béat sur mes lèvres en est la preuve.
→ le lendemain.
- Tu m'aurais vu maman, j'te jure je crois que je n'ai jamais aussi bien danser ! Madame Solenti était tellement fière de moi ! Maman je te jure c'était magique.
Ma mère ne me répond pas tout de suite. Elle pose sa main froide sur la mienne en me souriant avant de me répondre de sa voix douce et ponctuée de son accent Russe :
- Je suis fière de toi Emy, tu le sais.
Mon sourire s'agrandit. Je saisis sa main et la porte à mes lèvres puis y déposer un légé baiser.
- Tu viendra me voir la prochaine fois ?
- Bien sûr, dès que je le pourrais je viendrais. J'ai tellement hâte de te voir danser. Je te le promet.
Son fort accent russe me rassure, contrairement à celui de mon géniteur qui, lui, me dégoute, l'accent de ma mère a cet effet sur moi qui est de calmer toutes mes peurs, mes craintes, mes doutes presque instantanément.
- Мой ангел (Moy angel = mon ange) je sais que tu as peur mais tu n'as aucune raison d'avoir peur d'accord ? Tu es en sécurité maintenant.
Je hoche la tête et dépose à nouveau un tendre baiser sur sa main. Ma mère c'est la plus belle personne de ce monde, physiquement comme mentalement. Avec ses traits typique des femmes de l'est, ses grand yeux bleus, ses cheveux bruns, son visage fin et sa grâce innée, elle est mon modèle. C'est la personne à laquelle je tiens le plus sur cette terre et la personne que je souhaite le plus au monde voir heureuse. En fait je ne demande que ça : voir ma mère heureuse.
- Emy ? On doit y aller ?
Ben passe sa tête dans l'encadrement de la porte pour me dire ça. Je soupir, embrasse une dernière fois ma mère, et sors de la chambre. Quand Ben et moi commençons à avancer dans le long couloir, un homme me bouscule violemment, si violemment que je manque de tomber en avant. Ben me rattrape de justesse. Je marmonne une insulte en le voyant continuer son chemin vers la sortit sans même m'adresser un pardon ou un regard.
- Ça va Emy ? Me demande Ben.
- Ouais t'inquiète.
Ben hoche la tête et nous sortons de l'hôpital psychiatrique afin de rejoindre la voiture pour rentrer au foyer.
Passer ces quelques heures avec ma mère m'a fait un bien fou. Rien ne pourrai me mettre de mauvaise humeurs aujourd'hui
Je l'aime tellement cette femme.
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Savior
FanfictionElle était jeune, perdue, en colère. - pourquoi t'es partie ? - laisse moi tranquille, j'ai pas besoin d'un rappeur de mes deux dans ma vie. - arrête Emy ! - je suis une peine perdue Hakim. - bordel t'as 18 balais t'as toute la vie devant toi ! - me...