Chapitre 38

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PDV Hakim

Assis sur un des canapés du studio j'écoute d'une oreille distraite les garçons parlant d'idée de clip pour notre son “Les parisiennes”. Tout un tas d'idée de merde fusent dans tous les sens. Je ne participe pas vraiment à la conversation, parce que soyons clair, j'en ai un peu rien à foutre. J'ai donc les yeux rivés sur mon téléphone à faire un tour sur les réseaux sociaux.
Emy à poster tout un tas de photos de la Russie, de sa mère, sa famille. Sur le peu de photos où elle apparaît elle est vraiment rayonnante. Je souris légèrement. Elle a l'air bien là bas, tant mieux.

- Vas-y ça m'casse les couilles. Grogne Framal.

Les deux autres acquiescent. Je regarde l'heure, 13 heures 30, ça fait trois heures qu'ils sont sur ça et ça donne rien. Autant arrêter le massacre. Je décide alors de me lever.

- J'vais chercher à manger j'ai faim.

- J'viens avec toi. Dit Nek. Faut que j'prenne l'air là.

Je hoche simplement la tête et nous sortons tous les deux du studio. Après un court moment de réflexion nous allons vers le grec au coin de la rue, n'ayant de un pas le courage d'aller plus loin et de deux aucune autre idée.  Nous passons commande et en l’attendant, nous nous installons à une table. Nek semble bizarre. Il n'est pas vraiment là, il est dans ses pensées, sauf que ses pensées semblent tout sauf belle au vu de son expression faciale. On l'a beaucoup trop vu comme ça, dans ses pensées noirs, avant qu'il ne rencontre Nora, on a vraiment pas envie que ça recommence. Un Ken déprimer il n'y a rien de pire.

- Ça va Nek ?

- Ouais, t'inquiète pas pour moi.

- Allez mec tu sais que tu peux m'parler.

Il soupire longuement en laissant tomber sa tête en arrière.

- C'est rien de bien grave, mais tu me connais, j'arrive pas à passer outre mes problèmes sans en faire une tonne, sans y penser h24. J'suis comme ça. J'arrive pas à faire autrement. On s'est disputés avec Nora. En soit rien de grave mais ça me fait chier parce que j'ai l'impression qu'on pourra jamais bien s'entendre pour Sara, pourtant c'est vraiment ce qu'on veut le plus au monde.

- Te prend pas la tête. Votre séparation est encore récente, c'est normal que ça fonctionne pas tout de suite mais je suis sûr et certain que ça va s'arranger. Vous feriez tout pour le bonheur de votre fille.

Nek hoche la tête en m'envoyant un léger sourire puis passe à autre chose, ne voulant plus en parler. Une fois nos commandes prêtent, nous les récupérons et retournons au studio où 2zer et Framal dorment à moitié sur les canapés en nous attendant.

La journée ne fut au final que très peu, voir absolument pas, productive. On a un peu rien foutu à part manger et parler en jetant quelques petits idées un peu nulles par ci par là. Mais bon, je crois qu'on avait tous besoin d'une journée comme ça, sans se prendre la tête, rien qu'entre nous.
Nous rentrons tous les quatre chez nous vers 19 heures. Theo doit aller retrouver sa copine, Ken à sa fille ce soir et Framal à un rendez vous avec une certaine Maya qu'il a rencontré il y a peu mais avec qui ça semble vraiment bien matcher.
Seul chez moi, je somnole devant un programme vraiment très moyen à la télé. Putain on est samedi soir, j'ai 24 balais et je reste seul chez moi comme un vieux. C'est quand même terrible.
Au alentour de 22 heures je décide de me foutre un coup de pied au cul et je vais prendre une douche avant de me changer et de sortir. Je sais pas trop où je veux aller mais au moins je prend l'air et ça me fait du bien.
Au final je décide d'aller dans un petit bar d'où sors de la bonne musique. Quand j'entre, je vois sur une petite scène improvisée, un petit groupe de 5 jeunes entrain de raper. S'ils ont 18 ans c'est le bout du monde mais ils sont vraiment doués et se complète pas mal. A les voir comme ça, a kiffer leur soirée, ils me font penser aux gars et moi à nos début, et je prend conscience du chemin qu'on a parcourus et bordel c'que j'en suis fier.
Je m'installe au bar ou je commande au barman une simple bière. Ma tête bouge au rythme de l'instrumental, sur laquelle rap le petit groupe, alors que j'écoute vaguement les paroles en les observant. C'est vraiment bon.
Mon téléphone sonne dans ma poche. Je le sors et vois sur l'écran un message d'Emy.

De : Minus
A : moi

Yo faut absolument que j'te raconte un truc sur Stanislas mdr. On était entrain de parler avec ma mère, il était juste à côté du coup je parlais en français, je commence à dire à ma mère qu'il faut encore que moi je lui fasse passer des tests pour le valider à 100%, je disais ça pour rire et là c'est pas il sort “ah bah j'espère que les tests seront pas trop compliqués”. IL COMPREND LE FRANÇAIS MÊME SI IL LE PARLE PAS. J'avais trop honte mdr.

Je souris en secouant la tête amusé. Elle n'en loupe pas une. Faut toujours qu'elle mette les pieds dans le plats. Je lui répond rapidement avant de remettre mon téléphone dans ma poche.

- C'est un message de votre copine qui vous fait sourire comme ça ?

Je sursaute, n'ayant entendu personne s'asseoir à mes côtés et tourne la tête. Je tombe sur une jolie blonde qui me regarde avant un grand sourire aux lèvres.

- Ah nan pas du tout.

- Dois je en déduire que vous n'avez pas de copine ?

Je ricane légèrement en buvant un peu de ma bière.

- Pourquoi, ça vous intéresse ?

Elle me lance un sourire innocent en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Hum disons que je prend toutes informations bonnes à prendre.

Je remarque derrière elle un groupe de nanas qui nous fixent de grand sourire aux lèvres. Je leur envoi un signe de la main qui leur font détourner le regard. Mon sourire s'agrandit.

- C'est surtout que vos amies là bas qui vous ont envoyé me parler.

Elle baisse la tête gênée et se tourne vers ses amies en leur montrant son majeur.

- Ouais j'avoue c'est elle qui m'ont envoyé mais pour dire vrais, j'vous trouve très mignon, et si j'avais été seule je ne serais jamais venu. Disons qu'elles m'ont motivé à venir.

Je ricane. Bon, après tout j'ai rien à perdre et puis je trouve la situation plutôt marrante.

- Hakim.

Le sourire de la nana s'agrandit.

- Lana.

Nous passons alors le reste de la soirée à parler assis au bar. On a beaucoup de points en communs, surtout musicalement parlant. Elle est vraiment drôle et très intéressante.
Vers deux heures du matin, à la fermeture, ses amies arrivent vers nous.

- Désolée mais on va devoir la récupérer, c'est elle qui nous ramène. Dit l'une d'elle.

- J'arrive, attendez moi dehors. Dit Lana.

Elles hochent la tête et sortent du bar. Lana ramasse son sac et se lève. Elle sort un carnet duquel elle arrache un petit bout de papier sur lequel elle griffonne rapidement quelques chose.

- Je suis vraiment ravie d'avoir fait ta connaissance Hakim. Tiens, ça c'est mon numéro. Si tu veux refaire une soirée comme celle ci, hésite pas.

Je récupère le bout de papier qu'elle me tend. Elle m'envoie un grand sourire avant de sortir du bar pour aller rejoindre ses amies.
Peu de temps après je sors à mon tour pour rentrer. Lorsque je rentre dans l'appartement, Framal est déjà rentrer. Il est affalé sur le canapé et, quand il m'entend, il se redresse.

- Tu pourrais prévenir. Je me suis inquiété moi ! J'ai cru que t'avais fugué ! Dit il en prenant l'accent et surtout l'intonation que notre grand mère prenait pour nous engueuler.

Je ricane en retirant ma veste et mes chaussures et viens m'asseoir à ses côtés.

- Je me faisais chier, alors je suis sortis.

- T'as aller où ?

- Un p'tit bar au coin de la rue. Y'a une scène libre, y avait un groupe de gamins entrain de rapper, c'était cool.

- T'as pecho ?

Pour seule réponse, je hausse les épaules et sors le papier avec le numéro de Lana de ma poche. Framal l'attrape et me lance une sorte de petit regard fier.

- Ça c'est mon grand frère.

Je ris en reprenant le papier. Il commence à me questionner sur elle. Je décide de l’ignorer et d'aller me coucher. Je vais dans ma chambre en lui criant bonne nuit et m'y enferme pour ne pas qu'il vienne me faire chier.

Savior Où les histoires vivent. Découvrez maintenant