PDV Hakim
- Wesh minus je suis rentré, t'es là? Dis je en entrant dans l'appartement.
Pas de réponse. J'entre dans le salon, la télé y est allumée mais aucune trace d'Emy. Elle ne doit pas être bien loin. Je vais ensuite dans la cuisine mais toujours aucune trace de la gamine. Intrigué, je fais le tour de l'appartement. Je fini par aller dans sa chambre, l'endroit le plus logique, où je fini par la trouver au sol, assise les jambes écartées contre un mur.
- Mais bordel Emy qu'est-ce que tu branle encore ?
La gamine sursaute violemment, ne m'ayant pas entendu arriver dans la pièce, et lève la tête vers moi. Elle me lance un regard sombre avant de me peindre ses lèvres d'une légère moue.
- Bah ça s'voit non ? Je fais un petit exercice de barre au sol! Dit elle un sourire angélique aux lèvres.
- Le médecin t'as dit de ne pas forcer sur ta jambe.
- Mais je ne force pas sur ma jambe je bosse ma souplesse ! C'est pas du tout la même chose.
Elle dit ça avec une pointe d'arrogance, avec son air de madame je sais tout, qui a le don de m'énerver.
Je soupir longuement en me pinçant l'arrête du nez entre mon index et mon majeur, ça fait à peine une semaine qu'elle s'est blessée et elle ne se laisse aucune minute de répit. Il faut toujours qu'elle fasse quelque chose, bosser sa souplesse, se balader, danser comme elle le peut. Tout ce que son médecin a pu lui dire, lui conseiller pour sa cheville lui est passé au dessus de la tête.
Emy, toujours assise par terre, ne se soucis déjà plus de moi et à repris son exercice comme si je n'étais pas là. Elle m'énerve.
Je soupir à nouveau et m'avance vers elle. Je l'attrape par la taille avant de la poser sur mon épaule. Elle pousse un petit cri de surprise qui m'arrache un ricanement moqueur. Avec mon autre main je prend ses béquilles et l'entraîne avec moi jusque dans le salon où je pourrais garder un œil sur elle.- HAKIM POSE MOI. Dit elle en se débattant.
- Non, tu casses les couilles à rien écouter.
- Mais vas-y je faisais rien de mal là !
- On t'as dit de pas faire bosser ta jambe et tu fais tout l'inverse.
- Mais faut bien que je garde ma souplesse. Et puis ma cheville est immobilisée, elle peut pas bouger.
- On s'en branle de ta souplesse. Le plus important c'est que ta cheville guérisse convenablement et tu le sais.
Je sens la gamine se crisper sous ma poigne. Je n'y fais pas attention et la pose doucement sur le canapé.
- Toi peut être que tu t'en branle de ma souplesse mais pas moi. Et puis c'est pas ça qui va empêcher ma cheville de guérir, loin de là. Dit elle froidement.
- Aller arrête, ta souplesse c'est pas le plus important. Dis je calmement.
Elle pousse une sorte de petit cri ridicule pour me contredire avant de lâcher avec une pointe d'ironie non dissimulée :
- Ah ouais c'est vrai, pardon, j'avais oublié que Hakim Akrour était un grand nom dans le milieu du classique. Tu sais mieux que moi ce qui est important ou pas c'est vrai, pardon.
Je ricane légèrement, amusé par son espèce de petite crise, puis me laisse tomber à côté d'elle sur le canapé, en balançant ses béquilles un peu plus loin.
- Em' c'est pour ta cheville qu'on te dit ça.
- Ma cheville est plâtrée j'vois pas comment je pourrais aggraver la situation. Dit elle légèrement agressive.
- Alors déjà dans un premier temps tu te calme tout d'suite tu t'es cru où pour me parler comme ça? Ensuite écoute un peu c'qu'on te dis Emy. C'est pas pour te faire chier qu'on veut que tu te pose un peu. Emy t'as une double fracture. Pas une simple foulure, tu ne peux pas garder le même rythme et tu le sais.
Je vois sa mâchoire se serrer fortement. Ses paupières s'abaissent légèrement. Elle croise les bras contre sa poitrine en gardant le regard fixé droit devant elle. Elle reste silencieuse de longues minutes avant de marmonner, la mâchoire serrée.
- J'ai besoin de bosser pour garder mon niveau.
- Nan t'as besoin de te reposer.
Elle déteste quand quelqu'un la contredit. Elle me lance un regard remplis d'aigreur et me dit avec dédain :
- Vous commencez tous à sérieusement me casser les couilles.
- Surveille ton language, j'suis pas ton pote.
- Vas t'faire. Dit elle en me regardant droit dans les yeux, une pointe de défi sans le regard.
Ma mâchoire se sert. J'veux bien comprendre que tout ça la touche énormément mais je ne fait pas tout pour l'aider pour m'en prendre pleins la gueule par la suite. En de moment dès qu'elle le peut elle entre dans le conflit, quitte à le provoquer elle même. Je ne suis pas son punching ball. Si elle veut passer sa colère sur quelqu'un, qu'elle aille voir le mec qui l'a faite tomber.
- Pardon ? Répète un peu ? Dis je sèchement.
Elle se crispe mais ne rétorque rien et tourne la tête. Suite à ça, nous restons un long moment silencieux, le regard rivé sur l'écran devant nous. Seul les dialogues pourri de la série, tout aussi pourri défilant sur l'écran, résonne dans l'appartement. Je crois, enfin non je suis sûr, qu'aucun de nous deux ne regarde vraiment ce qui passe à la télévision. Nous sommes bien trop tendu.
Au bout d'un certains temps, j'entend Emy soupirer, comme si elle déclarait forfait.- Désolée. Dit elle rapidement dans un souffle.
Surpris je tourne la tête vers elle. Elle qui, avec sa fierté surdimensionnée, ne s'excuse presque jamais, entendre ce mot sortir de sa bouche me surprend énormément. Mais c'est une bonne chose. Ça veut dire qu'elle a comprit qu'elle avait dépassé les bornes.
Elle a la tête baissée et elle joue maladroitement avec le bas de son t-shirt, n'osant pas lever la tête vers moi.- T'y es pour rien dans tout ça, tu fais tout pour que ça se passe bien et moi j'passe ma colère sur toi. C'est juste que, j'deviens folle. Vraiment. Aller à l'ONP uniquement pour les cours, et pas pour la danse, voir les autres danser alors que moi je me trimballe avec ces merdes, elle montre ses béquilles d'un coup de menton, c'est tellement frustrant. Dit elle doucement.
Je soupir à mon tour et passe mon bras autour de ses épaules pour la tirer doucement vers moi. Elle se calle dans mes bras, posant sa jambe abîmée sur mes cuisses.
- On le sait bien ça Emy, on l'a compris. Mais faut vraiment que tu nous écoute. T'es censée rester inactive minus, ou du moins faire un minimum de chose.
- Mais je ne peux pas rester sans rien faire. Je vais péter un câble moi !
Mon étreinte se resserre autour des épaules de ma petite sœur. Elle est déjà entrain de péter un câble. C'est la pire chose qui pouvait lui arriver. La danse c'est son exutoire, l'une des seules choses qui fait qu'elle est à peu près stable, et elle en est privée. Privée de la seule chose qui la fait vibrer. C'est comme si l'un de nous finissait privé du rap. On deviendrait fou.
VOUS LISEZ
Savior
FanfictionElle était jeune, perdue, en colère. - pourquoi t'es partie ? - laisse moi tranquille, j'ai pas besoin d'un rappeur de mes deux dans ma vie. - arrête Emy ! - je suis une peine perdue Hakim. - bordel t'as 18 balais t'as toute la vie devant toi ! - me...