Chapitre 5 :

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– Je te dépose quelque part, beauté ? Railla Zack en baissant sa vitre.

Alexis, dans un tee-shirt bleu et un short noir, regarda son ami et retira son écouteur. La sueur perlait sur son front, il faisait son footing habituel.

– Casse-toi, plaisanta-t-il, maintenant que tu as une nouvelle caisse j'ai l'impression de n'être qu'un looser !

Zack roula au pas pour suivre son ami, sachant pertinemment que personne ne viendrait dans cette petite ruelle à cette heure. Il n'était que six heures du matin, le soleil se levait à peine.

– T'es jaloux ?

– Quoi ? De quoi ? De ta caisse ?

– Ouais.

Alexis soupira faussement, signe qu'il était amusé.

–  Aller monte, ordonna Zack.

–Tu n'as pas peur que je salisse tes sièges ? répliqua-t-il en se dirigeant pourtant vers la portière droite.

  Zack laissa un sourire étirer son visage tandis qu'Alexis prenait place à ses côtés. Ce n'était pourtant pas drôle, c'était même la seule remarque que son ami ne supportait pas mais s'il le disait lui-même, le jeune homme pouvait en déduire qu'il était de bonne humeur. Même s'il suait à grosses gouttes, Zack savait pertinemment qu'il ne voulait pas parler de salir ses sièges avec cette transpiration. Il faisait plutôt allusion à sa peau foncée, qui était "la petite différence à ne jamais faire remarquer".

Leur première rencontre avait été chamboulée par un ami de Zack qui avait vu Alexis de loin et l'avait insulté de Noir. Sans aucune raison, juste pour s'amuser. Dix secondes plus tard il lui avait craché dessus et lui avait balancé son poing dans la figure, sans autre raison que sa couleur de peau. C'était le premier coup qu'Alexis avait reçu de sa vie et Zack n'oublierait sûrement jamais la lueur dangereuse et meurtrière qui était soudainement apparue dans son regard. Il avait vu la bête que l'être humain pouvait devenir en de telles circonstances.

L'ami de Zack avait déménagé le jour suivant sans explication et Zack s'était retrouvé seul, tout comme Alexis, âgé d'un an de plus que lui. Ils s'étaient rapidement rapprochés, mais Zack n'avait jamais vraiment apprécié son ami jusqu'à la mort de sa mère. 

Zack avait été tellement détruit par cette perte qu'il n'avait plus espéré revoir la surface sous les débris que sa mère laissait derrière elle. Alexis l'avait aidé à tenir bon, il l'avait entraîné à se battre pour lui passer les nerfs et désormais il s'en mordait les doigts, car Zack y avait prit goût. Il se sentait tellement vivant dans ces moments-là, où ses poings frappaient quelque chose, en vie ou non.

– Je l'ai depuis ce matin, expliqua le jeune homme en tapotant son volant, c'est la Camaro Z28 avec le moteur V8 LS7. Je ne l'ai que pour le lycée et surveiller la gamine, mais elle a un super bon son !

– Voiture de fonction, résuma Alexis en touchant le tableau de bord, comment vas-tu sinon ?

– Ça va bientôt faire un mois que je ne t'ai pas vu, murmura Zack en enclenchant la première.

Il ne voulait pas passer pour le paumé qu'il était en réalité sans son meilleur ami mais la remarque était obligatoire. Zack s'était senti très seul.

– J'ai fait pas mal d'heures supplémentaires, déclara-t-il, et puis je voulais que tu profite un peu de ton père puisque ton nouveau travail va te demander beaucoup de temps.

– Il est resté cloîtré dans sa chambre, grogna Zack, et quand il sortait, c'était pour aller se balader seul, comme un moine. Je n'ai rien profité du tout.

Zack & Chloé [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant