Chapitre 36 :

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– Quelle violence ! Marmonna Alexis en devançant Chloé qui se précipitait déjà vers la porte.

Quelqu'un tambourinait sur le battant comme s'il jouait sa vie dans un concours de batterie effrénée.

– Qui a fermé la porte à clef ? Grogna la jeune fille.

Personne ne répondit, de peur de se prendre son courroux en pleine face. Il était six heures du matin et les trois crêpes étaient toujours sur l'assiette ; en même temps avec une porte fermée à double tour, il était assez logique de constater que personne ne se soit introduit dans la maison.

Toute la maison était réveillée et tous, à part Chloé, se trimballaient en caleçon, torse nu. Si la jeune femme n'avait pas été impatiente de revoir Zack, elle aurait prit deux secondes pour inspecter le nombre incalculable de tablettes devant elle.

Shadow gagne le grand prix haut la main, malgré un Ayamé et un Alexis très en forme !

Au lieu de lorgner, elle prit le verrou à deux mains et ouvrit la porte par la suite.

Mosbi franchit le seuil comme une bombe, le regard hagard, affolé, prit de spasmes dû à un manque certain d'oxygène.

– Mon dieu ! S'écria Chloé en attrapant le gamin pour le maintenir en place.

Shadow l'aida dans sa tâche tandis qu'Ayamé alla chercher un gant mouillé qu'il déposa ensuite sur le front du petit. Mosbi inspira alors et réclama dans un murmure un peu d'eau. Ce fut au tour d'Alexis d'ouvrir une bouteille et de verser un petit bouchon dans la bouche du gamin, désormais assis sur le canapé.

Que lui était-il arrivé ? Pourquoi Zack n'était-il pas avec lui ?

– Passe lui la bouteille, il peut boire, affirma Ayamé.

Chloé lui jeta un coup d'œil en coin qui ne passa pas inaperçu.

– Je suis infirmier, se justifia-t-il avec un sourire.

Chloé rougit, pourquoi était-elle aussi méfiante ? L'habitude sûrement...

– Désolée, s'excusa-t-elle platement.

Ayamé lui fit un clin d'oeil, signe qu'il n'y avait aucun soucis et qu'elle pouvait passer à autre chose. Elle reporta donc son attention sur Mosbi, toujours aussi agité.

– Mosbi ? Appela-t-elle. Mosbi calme toi, tout va bien, tu es en sécurité ici...

Son état commençait à l'inquiéter. Qu'avait-il vu ?

– Mosbi ! Tonna la voix grave et mal réveillée de Shadow. Ressaisis-toi non d'un chien !

Nom d'un chien ? Sérieusement ?

Pourtant cet ordre marcha à la perfection et Mosbi cessa de s'agiter, les yeux désormais posés sur le petit groupe qui l'entourait.

– Zack, lâcha-t-il brusquement, Zack s'est fait enlever.

Chloé cessa de respirer ; elle n'avait pas à feindre la surprise puisqu'au fond d'elle, cette réalité était dans son cœur depuis qu'elle avait fermé les yeux à une heure du matin.

Alexis devait donc devenir sa voix.

– Comment le sais-tu ?

– Je me baladais pour me changer les idées quand soudain dans une ruelle étroite, je l'ai vu. Il était adossé à un mur, la tête basse... je voulais le rejoindre mais il s'est ensuite redressé et j'ai vu surgir de l'ombre une... poêle.

Ayamé posa sa main sur le front de Mosbi et secoua la tête.

– Il n'a pas de fièvre, assura-t-il.

– Mais je ne suis pas fou ! S'énerva Mosbi. Je ne sais pas pourquoi le gars à prit une poêle, mais je peux vous assurez que Zack était blessé ! En d'un coup je l'ai vu tomber par terre !

Une idée traversa l'esprit de Chloé, elle n'aimait pas vraiment ça.

– Je crois qu'on a affaire au psychopathe qui m'a enlevé, murmura-t-elle avant de parler plus fort, parce qu'il a parlé de délire de film d'horreur à suspens... alors pour lui, ce n'était qu'une mise en scène à laquelle il a dû bien prendre son pied !

– Je vais vomir, fit Alexis en serrant les poings.

– Reste concentré, l'encouragea Ayamé d'un sourire.

Et puis ce fut tout. Pas de caresse sur les mains, pas de bisous, même pas sur la joue. Rien qui puisse mettre quelqu'un mal à l'aise. Mosbi semblait penser comme Chloé car il fixa le couple d'une manière nouvelle, plus détendu. Le pauvre était sûrement homophobe par soucis d'éducation ; William ne semblait pas être une bête tendre avec tout ce qui ne ressemblait pas à ce que son miroir lui reflétait. Le Quartier des Déby conditionnait les jeunes, à la manière de Zack et il suffisait simplement de briser leurs chaînes pour que l'emprise des parents cesse.

– Ensuite, je vois Zack à terre, mais je reste dans l'ombre puisqu'ils étaient trois et je décide de les suivre lentement. Du coup ils ont emmené Zack dans un entrepôt au nord de la ville...

– C'est là où la mafia traîne, informa Ayamé avec une grimace.

– Quoi que cherche ce troisième clan, il ne s'allie pas avec des gens honnêtes, commenta Chloé avec la même mimique que son nouvel ami.

Ce qui signifiait que si Portch tombait entre leurs mains, le désastre était assuré.

– Et donc je les vois de loin, ils échangent des poignées de mains, des sourires... bref en langage de taulard ça veut surtout dire qu'ils ont conclu un pacte. Ou tout au moins un échange d'information. J'ai alors cru qu'ils allaient laisser Zack là-bas, auquel cas il serait déjà ici avec nous, mais en fait, une heure plus tard, un camion réfrigérant est arrivé et ils l'ont embarqué dedans ; sans que je puisse agir.

– Quelle bande de connards, jura Shadow entre ses dents.

Il semblait enfin réveillé. Et plus remonté que jamais. Cela faisait plaisir à Chloé de voir que son prof d'histoire avait développé des sentiments amicaux à l'égard de Zack ; ainsi, la sécurité de la jeune fille devenait moins primordiale et elle avait moins l'impression d'être un pantin.

– Pourquoi as-tu attendu aussi longtemps pour revenir ? S'enquit Ayamé.

Mosbi hocha la tête, en se frottant le crâne.

– J'ai attendu que le camion parte, mais il devait se passer quelque chose avant parce que tout traînait... c'est à ce moment-là que je l'ai vu.

– Tu as vu le visage de l'enculé qui a fait ça ? S'écria Alexis, visiblement heureux.

Mosbi secoua la tête, le visage un peu plus décomposé qu'au début de son récit.

– Non... bâillonné et séquestré, sortit tout droit de l'entrepôt et amené par la mafia pour que les gars qui trimballaient Zack le voit... j'ai vu Mike. Le père de Zack.

Zack & Chloé [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant