Zack & Chloé [TERMINÉE]

Chapitre 29 :

Zack enleva lentement son tee-shirt noir fétiche et le déposa comme à son habitude sur le rebord de la barrière de sécurité. Il inspira un grand coup et ne jugea même pas son jeune adversaire, récemment arrivé dans le Quartier des Déby. Comme il combattait en troisième position, les enchères n'avaient pas encore beaucoup montées, mais Zack s'en fichait éperdument. Il n'était pas là pour ça, mais jouer le mec nécessitant pouvait lui servir de couverture.

Devant lui, légèrement en hauteur, se trouvaient William et Paul, assis sur les gradins des spectateurs. Zack avait réclamé un combat au chef des Chiens Noirs et il avait obtenu ce qu'il voulait avec une telle aisance qu'il se rendait une fois de plus compte que sa réputation pouvait servir de temps en temps.

Mais avant d'y parvenir, il devait gagner ce combat-là.

– Prêts ? Demanda l'arbitre.

Zack s'était toujours demandé à quoi il servait.

– Oui, firent-ils en cœur.

La cloche retentit et le combat commença dans la précipitation ; dicté par les cris stridents des spectateurs. Zack n'entendait plus autant son nom que d'habitude et il se laissa aller à penser que son père pouvait être celui qui hurlait le plus. Étant absent, voire mort, il était donc normal qu'une différence se fasse sentir.

Concentre-toi, se sermonna-t-il, sinon tu n'occuperas pas William et Matthieu le fera à ta place, abruti.

    L'homme que Zack devait éliminer n'était pas encore arrivé, puisque les parties de poker se faisaient généralement sur les coups de minuit. Il lui restait donc moins d'une heure pour échafauder un plan en béton et empêcher Matthieu de dévoiler le secret de Zack.

Le jeune homme avait du mal à se concentrer sur son combat, surtout que son adversaire poussait des cris assez étranges lorsque Zack lui balançait son poing dans la figure ; comme une fillette. Il eu alors pitié de lui et ralenti la cadence, personne ne sembla remarquer le changement, bien trop occupé à lorgner sur le sang qui coulait de la bouche du gamin.

Au bout d'une minute à se tourner autour, Zack décida qu'il était temps d'arrêter de jouer et il fondit sur sa proie sans aucune difficulté, pour le plaquer au sol. Seulement voilà… à peine eut-il réussit à canaliser le gamin qu'il vit William se lever brusquement, après qu'une personne soit venu lui dire quelque chose à l'oreille.

Zack cru qu'il était déjà l'heure et il perdit le peu de concentration qui lui restait. Le gamin lui balança alors son poing dans la joue et envoya Zack valser à quelques mètres avec un coup de pied bien placé. La foule se tut soudainement, choquée.

Merde, jura Zack, merde !

Au moins, William s'était arrêté de marcher pour regarder, avec de grands yeux ronds, le combo que son petit Chien Noir venait de se prendre. La chose à ne surtout pas faire serait de se jeter comme un malade sur le gamin, pour prouver à tout le monde qu'il était vexé. Non. Il devait plutôt se la jouer fine et se mit à sourire de toutes ses dents ; le gamin le fixa et recula d'un petit pas, visiblement impressionné par le contrôle dont Zack faisait preuve.

La foule se mit à taper contre les barreaux à un rythme régulier ; pour tous les spectateurs, ce combat sortait donc de l'ordinaire. Zack avait vraiment merdé.

    – Bien joué, marmonna-t-il à l'intention de son adversaire.

– Je n'ai fait que prendre une perche que tu me tendais, répliqua-t-il avec méfiance, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.

Zack explosa de rire, la foule tapa un peu plus fort, impatiente de voir comment tout cela allait se terminer. William attendait toujours, même si Paul s'était désormais levé, Zack pouvait donc finir son combat avec honneur.