Chapitre 27 :

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– Nous aurons plus de temps que l'autre fois, chez Pleton, informa Paul calmement, mais il ne faudra pas traîner car je ne sais pas si Salvatore bénéficie d'un garde du corps ou d'un chien.

– Ils ont un chien, déclara Zack rapidement, pas de gardes du corps.

William hocha la tête calmement et fixa Mosbi.

– Tu te charge du cleps alors, ordonna-t-il à l'intention du gamin.

Zack retint un grognement. Il avait pensé s'occuper de Titan afin de l'endormir, comme avec le chien de Pleton.

– Prend ça, reprit-il, c'est une serviette pour l'endormir.

Mosbi fut surpris et hésita une seconde ; Zack aurait fait de même.

– Nous sommes des Chiens Noirs, expliqua William comme si ses propos étaient naturels, si nous ne respectons pas l'animal qui nous prête son nom, alors nous ne valons rien.

Zack allait exploser de rire lorsqu'il comprit que son Boss était sérieux. Pourquoi faire une telle chose ? Zack avait simulé la mort du chien de Pleton parce que William lui avait ordonné de le liquider. Pourquoi pas Mosbi ? Était-il trop jeune ? Zack essaya de discerner quelque chose dans le regard du chef et trouva une touche étrange... de joie ?

Le rappel sur le nom de la bande pourrait être un avertissement pour Mosbi : il ne doit pas oublier d'où il vient.

Zack fut secoué par un soubresaut de la camionnette qui avait déjà servi lors du cambriolage des voisins de Salvatore. Il avait réussi à attraper Mosbi avant de monter, à l'abri de tous les regards, afin de lui dire de ne pas foirer cette mission, que sa vie était en jeu et qu'il devait laisser sa vie privée de côté pour servir son chef sans réfléchir. Mosbi n'avait rien compris et pour la première fois, Zack l'avait vu tressaillir au point d'oublier qu'il était face à quelqu'un. À ce moment-là, le jeune homme s'était fait une promesse muette : protéger ce gosse, quoi qu'il décide de faire ce soir.

C'était en partie la raison pour laquelle le gamin se cachait désormais derrière sa cagoule : il n'était pas idiot et avait parfaitement bien interprété la menace de Zack. William n'avait plus confiance en lui et il n'attendait qu'un pas de travers pour le descendre.

Zack espérait que le gamin marcherait droit ce soir.

– Pas de nom de code pour la soirée, prévint William, se serait irrespectueux envers Enrick. De toute manière, si j'en crois Paul, nous n'aurons ni le temps, ni la nécessité de s'appeler. Chacun sait ce qu'il doit faire, n'est-ce pas ?

Pourquoi s'obstiner à parler du passé ? Savait-il que Zack avait descendu Enrick à cause de son attitude ? À en juger par son regard neutre, rien ne le disait... mais une fois de plus, Zack sentit le gamin se ratatiner sur lui-même, en proie aux souvenirs de cette soirée. Son attitude était louche, mais personne ne semblait remarquer son silence pesant.

Tant mieux.

– Mosbi et moi on monte chercher Kelly, je l'assomme et je la descend.

– Tandis que moi je vous couvre, c'est exact, bravo Zack, le félicita William d'un ton un peu trop guilleret.

Paul se racla la gorge, tout aussi étonné que les deux autres. Le van remua un peu, comme un nouvel avis, alors que Mosbi essayait de garder son calme. La colère montait peu à peu et Zack le voyait parfaitement bien grâce au tressautement de sa jambe droite. Il était temps de changer de sujet pour le peu de temps qu'il restait du trajet.

– Dis-moi, commença Zack calmement, tu aurais des infos sur le troisième camp qui s'est formé à Portch ?

Lentement, la tension s'atténua tandis que William cherchait une réponse. Son attention était donc bel et bien focalisée sur le pauvre Mosbi. Plus le van avançait, plus Zack se disait que même sans le moindre signe de désobéissance, le pauvre petit allait finir avec une balle dans la tête.

Zack & Chloé [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant