Patience (w/ Justin Bieber)

Chapitre 34

« Il se passe un truc. »

Justin ne me fit mal à aucun moment, mais je fus prise d'une peur panique. Je ne savais pas pourquoi il venait de réagir ainsi, alors je lui commandai de me le laisser tranquille, mais mes mots se firent étouffés par sa paume sur ma bouche. Je tentai de le mordre pour m'échapper, en vain.

Il parvint à nous sortir du lycée sans que personne ne put nous apercevoir. Il me relâcha un peu, et je pris une bouffée d'air lorsque sa main se reposa ailleurs que sur mes lèvres.

- Justin, lâche-moi ! lui ordonnai-je tandis qu'il nous conduisit jusqu'à sa voiture.

Il me força à entrer dedans en silence, mes fesses claquant sur le siège passager. Avant qu'il ne referme la portière derrière moi, je l'entendis marmonner un « Fait chier ». Il prit position, démarra la voiture comme une furie, et prit la route immédiatement.

- T'es complètement taré ! hurlai-je. On va où comme ça ?

Les mâchoires serrées, il fit comme si je n'existais plus. Ses mains maintinrent le volant avec puissance, comme s'il n'allait jamais décontracter ses muscles. Je n'étais pas effrayée par son comportement ou sa conduite dangereuse, je le savais impulsif. Il maîtrisait seulement la situation à sa manière.

Je cessai d'insister, sachant que je n'en tirerai rien pour le moment. Justin paraissait hors de lui, encore même lorsqu'il se gara précipitamment devant sa maison. Il sortit de la voiture tandis que je le suivis le plus vite possible, puis il pénétra chez lui en refermant la porte dès que j'eus franchi le palier.

Il secoua la tête et jura en tapotant du côté de son poing le premier mur à sa portée. Cette acte n'était pas violent, il semblait juste désespéré. La respiration haletante, je m'approchai délicatement de lui pour qu'il me prête un peu d'attention. Par n'importe quel moyen, j'avais envie qu'il me parle et qu'il m'explique ce qui le tracassait. Certes, j'avais fait une erreur, mais sa réaction était si disproportionnée !

- Putain, je n'en reviens pas que tu aies fouillé dans mes affaires ! cracha-t-il.

Résonnait dans sa voix de la déception, mais s'y trouvait aussi quelque chose que je ne sus définir à la perfection. Quelque chose comme de l'angoisse, voire même de l'effroi. J'avais l'impression qu'il ignorait comment réagir, comme si m'avoir emmenée ici de force se révélait être tout à coup littéralement inutile. Justin demeura immobile, debout, les poings serrés et le regard inquiété et inquiétant, cherchant refuge dans le vide. Et lorsque qu'il reposa ses yeux sur mon visage, ses traits s'apaisèrent, sans pour autant que son état d'esprit fit de même.

Je le suivis jusqu'à ce qu'il s'écroule sur le canapé en se passant les mains sur la figure, étirant ses joues vers le bas. Quand je m'apprêtai à intervenir, Justin se remit brutalement sur pieds. Il me fallut un instant avant de me réveiller et de me rendre compte qu'il désirait que je ferme la marche. À l'étage, alors que je fus à ses trousses, le garçon déboula dans sa chambre en poussant la porte d'une façon qui dépeignait sa perte de patience. Son long silence ne me rassurait en rien, car ses faits et gestes étaient furtifs et brusques. Ensuite, il se dirigea vers son bureau, ouvrant les tiroirs auxquels j'avais touchés précédemment ; il n'osa néanmoins pas en sortir le contenu devant moi.

- Il faut que tu me dises ce que tu as vu, dit-il fermement.

- Des photos, répondis-je. Et il y avait aussi un dossier...

- Ashley, fais un effort et décris-moi précisément ce qu'il te reste en mémoire. Bordel, c'est très important.

Sa mine sévère ne me fit pas perdre de temps.