« Tu es libre ce soir ? »
Le début des examens commençait dans deux semaines ; celle d'après annonçait le bal de promo. La fin de mes années-lycée arrivait à grand pas, et je sentais déjà la nostalgie m'envahir. Et je m'étais seulement rendue compte que je n'avais pas encore de cavalier que lorsqu'un premier prétendant était venu à ma rencontre pour se proposer. J'avais refusé toutes les demandes, parce que je ne me sentais pas assez forte afin d'y aller en compagnie d'un autre garçon que Justin. Il était vrai que je m'étais imaginé que – dans la logique des choses – j'y serais allée avec lui. Mon cœur se fendit encore un peu plus à la pensée que Justin ne sera pas mon cavalier comme je l'avais tant rêvé.
En ce moment, une rumeur courait, racontant que Pete de l'équipe de football avait prévu de m'inviter. Si celle-ci était aussi vrai qu'on le disait, je me demandais ce qu'il attendait, puisque pour l'instant je n'avais pas encore eu l'occasion de le croiser. J'avais entendu dire qu'il s'était battu avec Justin et que c'était bien évidemment Justin qui avait remporté la bataille. Certains s'amusaient à ébruiter que je serais la cause principale de leur prise de bec sans en donner la raison précise, et je savais pertinemment que si j'allais maintenant sur StanfordInfos, j'étais certaine de voir mon nom, celui de Justin et celui de Pete apparaître à l'écran.
Je tenais entre mes doigts ma robe prévue pour le soir du bal, et je me demandais encore qui l'avait payée, si ce n'était ni Kaylee ni ma mère. J'avais pensé à Justin, mais je préférais écarter cette sorte d'espoir de ma tête. Maintenant, l'identité de l'acheteur de la robe n'avait plus d'importance pour moi. J'avais l'esprit mélancolique en admirant l'habit magnifique que je m'étais procurée. Caressant le doux tissu qui le composait, mes yeux s'embuèrent soudainement de larmes, comme si mon cœur devint si lourd que j'en pleurais. À quoi servait ce merveilleux vêtement si c'était pour être porté par une fille maussade qui ne l'embellira que de sa tristesse ?
Quelqu'un frappa à la porte de ma chambre, alors je pliai la robe contre mon ventre et la déposai sur mon lit tout en dissimulant mon affliction marquée sur mon visage. Je prononçai un faible « Entrez » mais suffisamment fort afin que la personne derrière la porte puisse l'entendre et obéir. Contre toute attente, ce fut Stacy qui pénétra dans la pièce, les lèvres étirées en un gigantesque sourire. J'essayai tant bien que mal de lui rendre sa joie de vivre, mais je crus bien que ce fut une défaite.
- J'ai ramené des bonbons ! T'en veux ?
Elle fit tournoyer fièrement le paquet de guimauves sous mes yeux. Son côté enfantin me fit rire.
- Ta mère est si vieux-jeu qu'elle m'a interdit de tout manger parce que – je cite : « Ce n'est pas bon pour la santé ». Elle me prend encore pour une gamine, tu sais, mais je me suis enfuie avec les bon-becs alors elle n'en aura pas un seul, ah ! Je préfère les partager avec toi !
Elle me rejoignit sur le lit, toutes les deux assises en tailleur sur la couverture, l'une en face de l'autre. Elle me tendit une poignée de friandises que je saisis avec gourmandise. Nous avions l'air d'amies de toujours, celles inséparables depuis leur rencontre et cela jusqu'à leurs morts. Pourtant, c'était une femme de plus de quarante ans, tandis que moi, je me considérais encore comme une adolescente.
- Ils sont délicieux, pas vrai ?
J'acquiesçai, les joues remplies de ces sucreries. Je serais capable de m'empiffrer de toutes ces bonnes choses en une bouchée.
- Je savais que je les avais bien choisis ! annonça-t-elle, fière d'elle-même.
Nous continuâmes d'avaler les dragées avec gourmandise. Bientôt, je m'aperçus que quelque chose démangeait Stacy, comme si elle s'apprêtait à aborder un sujet délicat. Mes sourcils se froncèrent et elle comprit que je n'étais pas dupe. Soupirante, elle abaissa la main dans laquelle se trouvaient deux bonbons qu'elle s'apprêtait pourtant à dévorer.
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Patience (w/ Justin Bieber)
FanfictionAshley Lane n'est qu'une lycéenne de 17 ans vivant seule avec sa mère. Malgré la raison qui la pousse vers le garçon idéal, le fantasme la dirige vers un autre, beaucoup plus attirant, beaucoup plus différent. Mais lui ne connaît pas ce monde de tra...