TOME 2-Chapitre 2 : Messieurs

438 37 4
                                    


Le garçon changea de station de radio et augmenta le volume du son. Face à son miroir, il arrangea une dernière fois le col de son polo et soupira longuement. Il avait passé tout son début de vacances sans nouvelles de personnes, d'aucun de ses amis. Ni Drago, ni Anna, même pas Pansy, seule Ginny Weasley lui avait envoyé du courrier malgré le danger qu'ils encourraient de son côté.
Sur la porte de sa penderie près de son long miroir, la lettre de sa bien aimée Ginevra était accrochée. Ainsi chaque fois qu'il se levait, qu'il tournait la tête et où entrait dans sa chambre, son regard se posait sur la carte et le parfum de Ginny enivrait ses narines.

Blaise Zabini enfila ses chaussures qu'il lassa, attrapa son sac à dos et se dirigea vers le salon de la petite maison. Il entendit sa mère chantonner sous la douche au moment où la porte de la cuisine s'entrouvrit. Un homme en sortit avec un thé entre les mains. Il était jeune, la trentaine très certainement, et il s'approcha de Blaise.

- Vous êtes le fils ?

D'une voix monotone, Blaise lâcha un "oui" et ne s'attarda pas sur le nouvel amant de sa mère.

- J'adore votre mère, ma petite louloute à moi.

Blaise faillit vomir. Les lèvres pincées, il dévisagea l'homme en réalisant à quel point il ressemblait à Dean Thomas et ses surnoms stupides. Il ignorait quel mystérieux et étrange plaisir sa mère pouvait bien éprouver en enchainant conquêtes sur conquêtes. Ce n'était pas de l'amour comme elle le prétendait, il le savait. En revanche il savait quelque chose que personne d'autre ne savait. Ces hommes, ces riches, parfois mariés, parfois célibataires, leur rapportait pas mal d'argent.

Une tartine de confiture à la main, il préféra sortir de la maison afin d'éviter la compagnie du "client" de sa mère. Un instant il imagina la honte qu'il aurait pu ressentir ces dernières années si quelqu'un d'autre que lui à l'école aurait été au courant des activités de sa mère.

Délaissé par cette dernière, il a souvent pensé fuir, loin, très loin d'ici. Dans la nuit il aurait dérober tout l'argent de l'homme qui couche avec sa mère et il serait partit à tout jamais. Après tout, rien ne le retenait ici. Enfin, avant.

Maintenant il y avait Ginny Weasley.


***


À plusieurs comtés de chez Blaise se tenait le manoir Malefoy dans lequel vivait Drago et sa cousine. Le jeune homme vivait cauchemar sur cauchemar la nuit. Il entendait une voix strident lui hurler sa lâcheté chaque fois qu'il s'endormait. Il se réveillait en sueur, et parfois en criant "Hermione". Il remercia le manoir d'être assez grand pour que personne n'entende.

Drago s'en voulait de ne pas avoir été capable de tourner le dos à sa tante et les autres mangemorts, le fameux jour de la mort de Dumbledore. Il s'en voulait d'avantage parce que par sa faute Anna l'avait suivit et avait a son tour du trahir Harry et les autres. C'est vrai que cela lui permettait de se rendre compte qu'Anna était capable de tout pour lui, et il aurait fait pareil pour elle.

Avec appréhension, il voyait arriver la future réunion de mangemorts que donnerait Voldemort dans les jours à venir. Il était terrifié pour Anna et lui.

Autre chose le tourmentait : Hermione. Chaque jour il se demandait : "Que fait t-elle ? Que pense t-elle ? Comment va t-elle ? Le déteste t-elle ?" Il souffrait de ne pas avoir les réponses mais selon lui, elles étaient telles qu'elles : "

***


***

Harry ne savait qualifier cette peine qu'il ressentait au fond de lui. Il était à la fois en colère et triste et se sentait trahi, brisé, stupide. Il avait seize ans, et depuis cinq ans maintenant il affrontait les forces du mal de Voldemort. Il était sensé être méfiant, lucide et surtout intelligent, et jusqu'ici il avait cru l'être. Seulement, il avait suffit d'une fille pour révéler sa naïveté. Il ressentait une profonde culpabilité depuis la mort de Dumbledore. Anna était au courant de tout depuis le tout début de leur rencontre, et elle avait joué de ses charmes pour se servir et se moquer de lui. Si seulement il avait écouté Hermione et tous les autres, peut-être que le directeur de Poudlard serait encore là aujourd'hui.

ANNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant