Life Always Restarts

Chapitre 21 : Mystère enfoui

(tw mort, deuil, maladie mentale)

JANVIER 1975

Suivre les instructions de James me permit de découvrir un nouveau passage secret. Le deuxième dont j'apprenais l'existence, après celui de la sorcière borgne. Le premier était bien évidemment très pratique si je souhaitais sortir de Poudlard ou aller faire quelques trous dans les stocks de chez Honeydukes mais, quitte à satisfaire un petit creux, chatouiller cette fameuse poire me fut bien plus utile puisqu'au terme d'un long couloir, c'est sur les cuisines de Poudlard, frémissantes de l'activité des elfes de maison, que je débouchai. Un bon cadeau d'anniversaire, en somme. Et un meilleur remerciement que tous les mots que James, Sirius et Peter auraient pu m'adresser.

Je n'aurais pas la prétention d'avouer à voix haute que je le méritais mais quand, au terme d'une distillation plutôt corsée, les trois Maraudeurs réussirent à venir à bout de la potion qu'ils devaient réaliser depuis déjà trop de temps et qui les bloquait dans leur processus de transformation, je ne pus m'empêcher de penser que, sans moi, ils n'y seraient jamais arrivé. Janvier touchait presqu'à son terme lorsque, enfin, ils purent avaler la mixture et avoir la révélation de l'animal dont ils allaient prendre la forme. Si James et Sirius se repurent parfaitement du cerf et du chien qui leur avaient été attribués, Peter fut très déçu d'apprendre que, s'il arrivait un jour à se transformer, il prendrait l'apparence d'un rat. À sa place, j'aurais sans doute eu la même réaction, mais bon, on ne peut pas dire que ce choix inconscient lui ait réellement porté préjudice en contemplant la situation vingt-quatre ans plus tard.

De cette fin du mois de janvier 1975, je garde une trace plutôt nette. Outre la finalisation de la potion et la reprise de mes traductions, dans lesquelles je n'avais plus avancé depuis que les garçons s'étaient heurté à la difficulté de la réunion des ingrédients nécessaires, je me souviens plutôt bien du matin du match opposant Gryffondor à Serdaigle. Zoey, désordonnée comme elle l'était, avait perdu son écharpe et refusait de quitter le dortoir avant de l'avoir retrouvée. Angel, Becca, Sun-Ly et moi avions donc joint nos forces aux siennes pour l'aider à remettre la main dessus. Nous étions toutes les cinq plongées jusqu'au cou dans nos recherches infructueuses lorsque la voix d'Angel rompit le silence concentré qui s'était abattu sur la pièce.

— C'est à toi ce livre, Alicia ? s'enquit-elle en pointant du doigt le bouquin sur les prisons qui traînait sur ma table de nuit.

— Oui, acquiesçai-je. Mes parents me l'ont offert pour Noël. Pourquoi, il t'intéresse ?

Pour être honnête, je ne parvenais pas à déchiffrer l'expression qu'affichait Angel. D'un côté la façon dont ses mains s'étaient emparées du livre rendait évident son intérêt, mais de l'autre elle paraissait presque effrayée par son titre et son objet d'étude.

— Je ne comprends pas comment vous pouvez vous intéresser à un tel sujet, grimaça Becca en jetant un œil à la couverture. C'est complètement glauque !

— Je ne m'y intéresse pas parce que j'apprécie le sujet ! siffla Angel avec une violence qui m'étonna. Si tu étais un peu plus attentive à ce que raconte Binns, tu saurais que les institutions magiques et l'histoire de leur création sont au programme du deuxième semestre en histoire de la magie.

— Mais qui écoute les cours de Binns ? rétorqua la rousse, moqueuse.

Sur ce point, je ne pouvais qu'acquiescer. J'ignorais totalement que les institutions magiques faisaient l'objet d'un chapitre du programme. Mais comme cela contribuait à expliquer l'étrange comportement d'Angel, je passai outre et lui proposai de l'emprunter. J'avais terminé la lecture des sections m'intéressant et les avait presque toutes au moins parcourues du regard. À vrai dire, la seule à laquelle je n'avais pas osé m'attaquer était celle contenant les registres des différentes prisons. J'étais peut-être captivée par l'architecture et le fonctionnement de ces bâtiments pour le moins singuliers, mais savoir qui y avait été enfermé et pour quel motif, très peu pour moi ! Ça me fichait bien trop la trouille.