Chapitre 2 : Les premiers pas

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1ER SEPTEMBRE 1973

Lorsque je revins dans le compartiment après avoir fait la connaissance de James, mon premier réflexe fut de jeter un œil à Becca qui, contrairement à ce que je craignais, ne s'était pas enfuie durant mon absence. Elle était toujours affalée sur la banquette écarlate du compartiment, à triturer son paquet de patacitrouilles désormais vide en dévisageant mauvaisement Wilkes et Lestrange.

— Serpentard ? grimaça-t-elle tandis que j'allais me rasseoir à ses côtés. Comment vous pouvez avoir envie d'être répartis à Serpentard ?

— C'est la meilleure maison ! protesta vivement Wilkes. Et toute ma famille y est allée. La tienne aussi, pas vrai Ganymede ?

Lestrange haussa les épaules avec désintérêt avant d'hocher la tête en guise de confirmation.

— Moi, mes parents étaient à Poufsouffle, lâcha fièrement ma nouvelle amie.

— La maison des bouffons ?! Il n'y a pas de quoi être fière ! se moqua Wilkes.

— Mon frère est à Gryffondor, ajouta aussitôt Becca, une lueur de défi brillant dans ses yeux bleus.

— C'est encore pire !

Semblant considérer que le point de vue de notre futur camarade n'avait aucune valeur, la rouquine le gratifia d'un regard hautain et se tourna vers moi.

— Et toi, tes parents étaient dans quelle maison ? me demanda-t-elle sans plus faire attention à nos deux compagnons de voyage.

Déstabilisée, je mis quelques instants avant d'assimiler la question. En France, les jeunes sorciers n'étaient divisés en deux classes qu'afin de pouvoir apprendre dans de meilleures conditions. Lesdites classes étaient établies au hasard avant la rentrée en première année des élèves et restaient identiques durant les sept années, mais ne se rapprochaient ni de près ni de loin des maisons et de leur importance en Angleterre, comme me le montrait bien l'échange auquel je venais d'assister.

— Euh... aucune, répondis-je.

— Tu es née-moldue ?

— Non ! m'empressai-je de rectifier devant son air surpris. Mes parents ont fait leurs études à Beauxbâtons.

— T'es quand même pas la sœur d'Azer, si ? s'exclama Wilkes, si incrédule qu'il oublia le fait qu'il n'était pas inclus dans la conversation.

Étonnée de la notoriété apparente de Jake, je ne cherchai pas à confirmer ou à démentir ses propos, mais il considéra mon silence comme un assentiment.

— Ma sœur m'a dit que ton frère traînait tout le temps avec Evan Rosier. Celui-ci tombe bien bas si tu veux mon avis... Un peu plus et il prendra le même chemin que Sirius Black ! Faire ami-ami avec le fils d'un Auror...

Avec dédain, le garçon se détourna et ne m'adressa plus la moindre once d'attention. Becca, elle, parut au contraire se fasciner pour ses derniers propos et se mit à s'extasier sur le métier de mon père, m'assurant que c'était quand même vachement plus classe que d'avoir des parents barmans comme les siens.

Le trajet se poursuivit sans que Lestrange ou Wilkes ne nous adressent plus la parole et je fis plus ample connaissance avec Becca tandis que la nuit tombait au dehors. Lorsqu'on ne put presque plus rien distinguer à travers les vitres du train, celui-ci se mit à ralentir et finit par s'immobiliser. Becca laissa les deux garçons partir devant puis, me voyant grimper sur la banquette afin de récupérer ma malle, elle m'assura que quelqu'un s'en occuperait pour moi et m'entraîna dehors.

Sur le quai, nous nous retrouvâmes submergées par la foule des élèves qui cherchaient à rejoindre les calèches devant les mener au château. Je manquai de peu de perdre Becca, mais sa chevelure me sauva la mise et je parvins à la rattraper avant qu'elle n'ait disparu. Le garde chasse du château, un certain Hagrid dont Jake nous avait plusieurs fois distraitement parlé, nous invita à les rejoindre et c'est un peu tremblante que je m'exécutai, une Becca complètement détendue à mes côtés.

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