Chapitre 50 : Le sourire des vivants

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HOLY FUCK.
Voilà, il fallait que je le dise.
Maintenant je peux vous laisser savourer ce dernier chapitre. ENJOY !


16 JANVIER 1982

— Ça veut dire que c'est fini ? Pour de bon ?

Même si je lui avais raconté en détails toutes les découvertes que j'avais faites entre le moment où Marly et Jake m'avaient quitté à l'arbre aux messages et celui où, enfin rentrée à l'appartement, je m'étais jetée dans ses bras, Theo paraissait avoir du mal à croire que la prophétie dans laquelle Joyce avait mis tant d'espoir était vraiment accomplie.

— À en croire Edalya Martins, oui...

— Mais... Écoute, je sais que tu as probablement envie d'y croire plus que jamais maintenant que tu sais que ce n'est pas Black qui est responsable de la mort d'Arthur, mais comment tu peux être certaine que la Communauté ne pourra plus jamais vous atteindre ? que c'était bien ce que voulait dire la prophétie ?

— Je ne le peux pas, je suppose... Mais, je ne sais pas, je l'ai senti, tu vois ? Dans chaque os, dans chaque muscle de mon corps. Je ne sais pas quels sorts Edalya a utilisés, mais ce collier avait définitivement quelque chose de particulier.

Les sourcils froncés de mon ami trahissaient son scepticisme et, malgré toutes les émotions de la journée, je me sentis sourire de le voir si méfiant. Je m'approchai de lui et détendis la crispation de son front de mes doigts avant de poser mes mains sur ses joues.

— Je ne pourrais jamais être sûre, Theo. Jamais. Et, même si je l'étais, je crois que c'est trop tard : avoir peur qu'on s'en prenne à ma famille ou à moi pour les choix de nos ancêtres, c'est devenu tellement naturel que je n'arriverais sans doute jamais à me défaire de cette paranoïa. Mais les Martins sont soit en prison soit morts et je sais à quoi m'en tenir avec les Villevannes. Ils peuvent planifier tout ce qu'ils veulent, il me suffit de quelques mots pour les balancer, eux et toute la Communauté, au Ministère. Ce n'est pas comme si la promesse que j'avais faite à Joyce de me taire pour protéger ses cousins et son oncle tenait toujours... Dès le moment où Ganymede s'est sacrifié pour sa mère, j'aurais dû aller les dénoncer.

C'étaient les joues de Theo que je caressais machinalement de mes paumes, mais c'étaient les miennes que je sentais s'humidifier pour la énième fois dans cette longue journée. J'entendis Theo soupirer, puis m'attirer contre lui pour que je me blottisse dans son cou.

J'aurais pu rester ainsi des heures, à écouter ma respiration se calmer et les mots qu'il me chuchotait au creux de l'oreille. Des heures, oui, mais à peine une dizaine de minutes plus tard, un tapotement impatient nous parvint depuis la fenêtre du salon. On se dévisagea un instant, perplexes, puis Theo se dégagea de notre étreinte pour aller ouvrir au hibou qui, trempé par la pluie qui s'acharnait sur Londres depuis la nuit tombée, tendit aussitôt la patte pour qu'on le décharge de son fardeau. Alors que je fouillais dans les placards pour dénicher le paquet de friandises pour rapace que je savais rangé quelque part, Theo resta planté devant la fenêtre ouverte, à examiner l'enveloppe.

— Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétai-je après avoir nourri le hibou. Tu ne connais pas l'expéditeur ?

— Si... Si, au contraire.

Je me penchai par-dessus son épaule.

— Ça vient de qui ? m'enquis-je, ne reconnaissant pas l'écriture.

— De mon père. Tu crois qu'il lui est arrivé quelque chose ?

J'hésitai entre un sourire triste et un rire nerveux. Cela faisait près de trois mois que Voldemort était tombé et que les Aurors enfermaient les uns après les autres les derniers Mangemorts en liberté à Azkaban, mais les réflexes que nous avions tous adoptés pendant la guerre n'étaient pas partis. Avant de penser à une banale lettre de routine, nous pensions attaque, mort et danger.

Life Always RestartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant