Chapitre 32 : Les liens de l'amitié

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SEPTEMBRE 1975

Le lendemain, lorsque je fus tirée du sommeil par Angel, déjà douchée et habillée, ce fut pour découvrir un parc noyé sous la pluie et des nuages si bas que la cime des arbres de la Forêt Interdite semblait avoir disparue derrière. La vision d'ensemble était si morne que j'eus d'emblée l'envie de me recoucher, mais la brune m'en empêcha en me tirant de force jusqu'à la Grande Salle.

— S'il y a bien un truc qui ne m'a pas manqué pendant les vacances, c'est bien ces collants qui grattent ! grommela Becca, d'humeur grincheuse, en tirant sur lesdits collants alors qu'on se laissait tomber face à Charlie et Theo à la table des Gryffondor.

— Et moi ces pulls sans forme ! renchéris-je.

— T'avais qu'à être plus grosse, trancha Angel à qui le pull seyait parfaitement.

Theo leva les yeux au ciel.

— Elle est très bien comme ça, me défendit-il.

Je me sentis rougir et maudis mon épiderme. Heureusement pour moi, la raillerie que Charlie s'était sans aucun doute préparé à me lancer ne quitta jamais sa gorge car McGonagall vint nous distribuer nos grilles-horaires. Y voyant une excellente échappatoire, je m'y intéressai plus que nécessaire et ne mis ainsi pas longtemps à réaliser la bêtise que j'avais faite en prenant trois options quand mes amis s'étaient contentés du conventionnel nombre de deux.

— Merlin ! m'exclamai-je. Pourquoi est-ce que j'ai fait un truc pareil ?

— Parce que vous avez eu un regain de maturité scolaire, Miss Azer, me rabroua sèchement McGonagall. Dommage qu'il n'ait pas duré, conclut-elle avant d'aller poursuivre sa distribution dans les autres groupes.

Je grimaçai, pas convaincue par son explication, et comptai mentalement le nombre d'heures que j'allais passer à étudier le soins aux créatures magiques, les runes et l'arithmancie.

— C'est trop bien ! commenta Charlie en se penchant sur son propre emploi du temps. On commence la journée avec Everglades ! J'ai hâte de voir comment il est en cours !

— Moi je ne comprends pas pourquoi Dumbledore l'a choisi comme prof, fit pensivement Angel. C'est un duelliste, pas un expert en forces du mal ! Je me demande si ça n'a pas un rapport avec...

Saisissant où elle voulait en venir, je lui flanquai un coup de pied sous la table et lui fis les gros yeux. J'avais déjà fait prendre des risques à mon père en parlant des problèmes que traversait le Ministère à Angel et Becca, aussi mettre Charlie et Theo dans la confidence n'était pas envisageable, quand bien même j'en mourrais d'envie. Heureusement pour moi, la Gryffondor comprit et se tut, laissant Becca entamer un discours sur la mauvaise qualité des pancakes par rapport à ceux de sa mère.

Une fois que tout le monde eut mangé à sa faim, nous entreprîmes de rejoindre la salle de défense contre les forces du mal. Charlie marchait en tête tant il était excité à l'idée de ce premier cours. Pour ma part, l'entrain qu'il avait réussi à me communiquer retomba bien vite quand Everglades nous accueillit dans la salle de classe en nous priant de nous asseoir par ordre alphabétique. Retenant un soupir, j'allai m'installer au premier rang, attendant que les Serdaigle arrivent pour voir Marly prendre place à mes côtés, comme nous avions toujours évité de le faire.

— Bien ! s'exclama notre professeur quand tout le monde eut trouvé sa place. Je vous préviens tout de suite, cette année va être une année robuste. Je ne resterai qu'un an avec vous, une délicieuse retraite m'attendant au terme de ces trois cent jours en votre compagnie, mais le professeur Dumbledore a su me convaincre de ce que je pourrais vous apporter grâce à ma carrière passée. Ainsi, le premier semestre sera consacré à l'étude de votre programme de base, mais à un rythme bien plus soutenu que celui suivi par mon prédécesseur. Au second semestre, nous étudierons les bases du duel avec de la pratique, de la pratique et encore de la pratique. Cela vous semble-t-il cohérent ?

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