OCTOBRE 1975
Le mois de septembre de cette année là passa sans que je ne m'en rende compte. Plus les jours s'écoulaient et plus le temps s'assombrissait, ce qui ne manqua pas de rendre Becca d'une humeur massacrante, tandis qu'Angel se contentait de regarder le ciel dans l'espoir vain qu'il redevienne bleu et que j'étais trop épuisée pour faire la moindre remarque. Les trois heures de cours supplémentaires que mon emploi du temps comportait m'épuisaient et, chaque matin, je m'éveillais avec des poches un peu plus lourdes sous les yeux.
Je me souviens d'un matin, cela devait être une ou deux semaines après la mise en examen du bureau des Aurors, pendant lequel je préparais tranquillement ma potion aux côtés de Liam Cutton, mon voisin depuis que le professeur Slughorn avait décidé de créer des binômes composés d'un Gryffondor et d'un Serpentard afin de forcer ce que lui et ses collègues aimaient bien, à l'époque, qualifier « d'entente entre les maisons ».
Si j'avais quitté Angel et Becca à regret, j'avais été plutôt chanceuse de tomber sur Liam qui était à l'opposé de toutes les idées reçues sur les verts et argent. C'était un garçon d'une gentillesse sans bornes, doté en plus de cela d'un grand sens de l'humour qui rendait les cours théoriques de Slug bien plus amusants à suivre. De son côté, le blond paraissait aussi trouver son compte à mes côtés, mes capacités en reconnaissance et utilisation des plantes remédiant quelque peu à son niveau médiocre, de sorte que notre collaboration était bien plus productive que celle d'Angel et d'une brune dont j'ai oublié le nom depuis qui passaient leur temps à se disputer, ou de Becca et de Ganymede Lestrange qui, bien que bon en cours, restait stoïque quelle que soit la situation.
Liam était en train de couper des racines avec application quand un courant d'air, étrange au vu des vapeurs brûlantes qui s'échappaient des chaudrons, me fit violemment frissonner.
— Ça caille vraiment en ce moment, maugréai-je en resserrant les pans de ma cape autour de moi.
— C'est à cause des Détraqueurs.
Je dévisageai le Serpentard d'un air ahuri.
— Quoi ?
— Euh rien, je t'ai entendue parler et... Je disais juste que c'est peut être à cause des Détraqueurs s'il fait aussi froid.
— Les gardiens d'Azkaban ? questionnai-je en me remémorant difficilement ces effrayantes créatures que j'avais eu le loisir de découvrir avec mon livre sur la prison. En quoi les Détraqueurs auraient à voir avec le rafraîchissement du temps ?
Liam jeta un regard autour de nous pour vérifier que personne n'écoutait. Après s'être assuré que tout le monde était accaparé par la préparation de sa potion et Slughorn trop occupé à fixer le contenu du chaudron de Sun-Ly et d'Aiden Wilkes d'un air horrifié, il se pencha et chuchota :
— Mon père est un des gardiens d'Azkaban. Enfin, un des gardiens sorciers. Pendant sa dernière permanence, il nous a dit que le nombre de Détraqueurs avait beaucoup diminué ces derniers temps. Apparemment, cinq d'entre eux ont quitté les environs de la prison. Mais tu ne le dis pas, hein ? Mon père pourrait avoir des ennuis avec le Ministère...
— Pourquoi est-ce que tu me le dis, dans ce cas ?
— J'ai lu l'article sur ton père et les autres Aurors de l'autre jour. J'irais pas jusqu'à dire que ça m'a fait plaisir d'apprendre que mon père était pas le seul sur qui le Ministère fait pression, mais ça montre que ce qui l'inquiète est vrai...
— Votre potion avance bien ? s'exclama alors la voix enjouée du professeur Slughorn qui venait d'arriver près de nous pour s'enquérir de l'avancée de notre préparation.
VOUS LISEZ
Life Always Restarts
Fiksi PenggemarEn 1973, Alicia Azer effectue sa première rentrée à Poudlard. Sur un fond d'amitiés qui se tissent et de liens familiaux qui se brisent, le tout agrémenté de mystères en tout genre, elle va peu à peu évoluer et s'intégrer dans cet univers de magie. ...