*Chapitre 38*

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Je n'en revenais pas. Je refusais de croire ce que mes yeux s'obstinaient pourtant à me faire comprendre. Cela ne devait pas être réel, sous aucun prétexte. Je fermai mes paupières fortement avant de les rouvrir de nouveau. Néanmoins, voyant que ma vision refusait de ce modifié, je clignai plusieurs fois des yeux, mais rien. Tout était resté identique et malheureusement je me rendis brusquement compte que tout ceci n'était pas le fruit de mon imagination.

Et ce fut comme un coup de poignard. Encore un, comme si mon corps, mon cœur, mon âme n'étaient pas assez abimées comme ça. Une rage immense s'empara de moi et je ne pus m'empêcher de maudire mon père pour ça. Mon père. Celui qui était l'une des raisons de ma présence dans ce monde. Même s'il était mon paternel, lui qui avait fait en sorte que je puisse avoir un toit au-dessus de ma tête et la personne qui avait fait en sorte que je grandisse en santé, je le détestais. Je haïssais Jude Heartfilia pour tout ce qu'il a fait pendant mon enfance, mon adolescence, etc. Ou plutôt, pour ce qu'il n'a jamais fait en tant que père de famille et mari aimant. Était-il normal de détester son père? Absolument pas, mais parfois, certains font des erreurs qui, pour nous, sont impardonnables. Et puis ensuite vient l'éloignement avec ladite personne. Je sus, à ce moment-là, lorsque la réalité me frappa de plein fouet, que jamais plus je ne verrais Jude Heartfilia comme mon père et que, jamais plus, je ne pourrais supporter d'être dans la même pièce que lui. Et tout cela à cause de ça. Car il était le seul et unique responsable de l'horreur dont j'étais maintenant la victime.

La personne qui avait prononcé mon nom n'était nulle autre que Mirajane. Attachées au mur derrière elle, des chaînes maintenaient ses bras dans les airs en une position inconfortable. Ses cheveux blancs qui étaient si brillants de vie étaient maintenant rendus sales et gris causé par la saleté des lieux. Le pire restait cependant les nombreuses marques rouges qui étaient retrouvables un peu partout sur son corps et qui étaient apercevables grâce aux nombreuses déchirures de ses vêtements. Vêtements que l'on devait plutôt maintenant appeler chiffons ou encore haillons, au choix.

Dans les ténèbres qui envahissaient la cellule, je distinguai également deux autres personnes, qui comme Mirajane, se trouvaient être attachées au mur. J'approchai la lanterne de la grille et je reconnus aisément le visage de Lisanna, la petite sœur de Mira, ainsi que celui de Luxus sont futur petit ami. Trois murs, trois prisonniers par cellule. Ceux-ci se trouvaient être dans le même état que la blanche, mais je n'en étais pas vraiment surprise. Une fois que j'eus remarqué dans quel pitoyable état se trouvait Mira, je sus que j'allais retrouver mes autres amis dans la même situation. Après tout, pourquoi est-ce que mon père ce serait-il contenté de faire souffrir qu'une seule personne alors qu'il avait une vingtaine de criminels à porter de main qui pouvaient lui révéler des informations dont il a de besoin?

Je me précipitai vers la serrure de la cellule et pris l'une des trois clefs que contenait le trousseau. L'une devait ouvrir les cellules, la seconde permettre de détacher les menottes et la dernière de déverrouiller les chaînes qui maintiennent les bras en hauteur. Autrement dit, une chance sur trois de déverrouiller la cellule du premier coup. Je ne devais plus perdre plus de temps avec mes remords et mes états d'âme alors que le temps m'était compté. Le gardien finirait bien par revenir un jour. Un « clinc » se fit entendre dans la salle, signe que je venais de déverrouiller  la porte. J'ouvris celle-ci en grand, puis me précipitai à l'intérieur. Je pris une seconde clef dans mes mains et détachai les bars de Mirajane qui retombèrent de chaque côté de son corps blessé. Je m'agenouillai au côté de Mira que m'interrogea du regard.

- Je suis tellement désolé Mira... dis-je en commençant à sortir le matériel médical. Si tu savais comme je m'en veux. Je sais qu'il est maintenant beaucoup trop tard pour voler quoi que ce soit, mais je refuse de vous voir mourir. Je ne laisserai pas mon père vous guidez à votre mort sans réagir.

Fille de noblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant