- Debout, ordonna la voix grave de mon bourreau depuis l'entrée de ma cellule.
Je tournai la tête dans sa direction et l'observai de haut en bas. Je connaissais désormais ses traits de visage par cœur. Si bien que je n'avais aucune difficulté à voir clairement son horrible faciès dans mes cauchemars, comme s'il se faisait un plaisir de venir hanter lui-même, en personne, mes nuits autant que mes journées.
Oui, il n'y avait aucun doute que son visage serait à jamais graver dans mon esprit, sans même aucune possibilité de nier ce qui s'était passé. Je me rappelle encore de ses traits déformés par le plaisir qu'il obtenait de manière si injuste. Je me souviens de ce moment où il avait atteint le paradis alors que je descendais en enfer sous la douleur que je ne faisais que ressentir depuis début de son acte abominable. Puis, à la fin de ce calvaire, j'avais enfin senti sa poigne sur mes poignets se relâcher légèrement alors que mes larmes redoublaient. Sans même se préoccuper de moi davantage, mon tortionnaire avait remis son pantalon en place pour ensuite sortir de la salle dans laquelle nous nous trouvions. Je m'étais donc retrouvée seule avec ma douleur, ma tristesse et ma solitude, enfermée dans une pièce sentant le renfermé où flottait une désagréable odeur de fer. Pour compliquée la chose, j'étais toujours attachée à cette table de malheur, l'intérieur de mes cuisses en sang témoignant de la brutalité des mouvements de mon bourreau attitré, sans aucune possibilité d'aide. Il ne me restait qu'à attendre la prochaine séance de torture ou le moment où la mort viendrait me cueillir telle une fleur fanée emportée par le vent. Cependant, je savais que mon heure n'était pas encore venu, car je n'avais donné aucune information qui pourrait être utile aux hauts dirigeants du royaume pour gagner les futures batailles à venir. Alors tant que je n'aurais pas craché le morceau, mes geôliers feront tout pour me maintenir en vie. C'est donc pour cette raison que je savais au fond de moi qu'il sera préférable que je m'habitue tout de suite à l'horrible odeur de cette salle, car il était évident que je reviendrai y passer encore beaucoup d'heures de torture atroce et variée.
Je baissai les yeux suite au regard noir qu'il m'adressa. Je ne voulais pas le mettre en colère, voulant éviter d'en subir les conséquences. Cela pouvait sembler bizarre, mais je commençais même à être en mesure de deviner ses humeurs ou lorsque je ne devais absolument pas le contrarier. Mald Gheel, qui m'avait révélé son nom après quelques séances, était toujours celui qui avait pour tâche d'effectuer ma torture journalière. Il avait même débuté à me raconter sa vie lors de nos moments en tête à tête dans l'horrible salle prévue exclusivement pour faire souffrir les prisonniers.
Mon violeur, qui n'était nul autre que Mald Gheel, était quelqu'un d'extrêmement sadique. Il aimait voir la douleur dans les prunelles de ses victimes. On pouvait même le qualifier de fou à lier. Mais c'était justement cette folie enfouie en lui qui faisait qu'il était le meilleur dans son métier : celui de faire parler les gens par la douleur et la pression. Cet homme était en permanence habité d'un calme surnaturel, lui donnant un air sinistre, et possédant une incroyable indifférence sur le monde qui l'entoure. Niveau physique, mon tortionnaire devait également être un bourreau des cœurs. Avec son corps svelte mais musclé, ses cheveux noirs et hirsutes ainsi que ses yeux couleurs ténèbres lui donnant un air mystérieux, il avait tout pour faire tomber plusieurs femmes à ses pieds. Sauf moi. Car je ne voyais en lui que la noirceur qui l'habitait et la douleur qu'il me faisait endurer. Il avait laissé sur mon corps de nombreuses cicatrices qui me rappelleront pour l'éternité la souffrance que j'ai vécue par sa faute.
Reposant sur le ventre, je posais mes paumes de main à plat sur le sol et tentai de pousser sur mes bras tremblants afin de me redresser un peu. Malheureusement malgré mes efforts et ma volonté de ne pas vouloir le faire attendre, je m'écroulai sur le sol, mon souffle se coupant sous l'impact, même léger.
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Fille de nobles
Hayran KurguQu'est-ce cela fait d'être à l'extérieur et de pouvoir voler au gré du vent? C'est ce que Lucy Heartfilia se demande. Car depuis sa naissance, elle n'a vu que les murs de sa gigantesque maison. Elle ne connaît que la richesse que lui profère son tit...